Révolution numérique en santé : la HAS prépare le terrain

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Révolution numérique en santé : la HAS prépare le terrain

Publié le 20 juin 2019
Par Magali Clausener
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Le 19 juin, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié sur son site son rapport d’analyse prospective 2019 : « Numérique : quelle (R)évolution ? ». Elle émet 29 propositions pour une mobilisation des usagers, professionnels, industriels et de l’Etat, et aborde tous les aspects du numérique : sites Internet d’informations, applications, outils numériques, données et IA (intelligence artificielle).

Les professionnels de santé sont particulièrement concernés. La HAS propose 3 séries d’actions complémentaires :

– mettre à disposition des professionnels des outils facilitant leur travail, sécurisés et interopérables ;

– impliquer davantage les professionnels dans l'intégration du numérique à leurs pratiques (via des actions de co-construction des outils, d’anticipation des évolutions des pratiques et des métiers ou par la formation) ;

– assurer un retour aux professionnels des données de vie réelle recueillies grâce aux outils numériques pour une amélioration des pratiques et des parcours.

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Lors du colloque du PIPAME (Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques) qui s’est déroulé le même jour, Isabelle Adenot, membre du Collège de la HAS, qui préside la commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (CNEDiMTS), a mis l’accent sur la question de disposer de « bonnes données » et de l’évaluation des dispositifs médicaux (DM) : « Quel est l’équilibre dans une évaluation entre ce qui est comparatif et l’utilisation des données en vie réelle ? ». Elle a également annoncé la création d’une inter-commission Commission de la transparence et CNEDiMTS, dont la première réunion aura lieu dans 15 jours. « Aujourd’hui, la frontière devient plus floue entre les médicaments et les DM, les deux pouvant intervenir », a précisé Isabelle Adenot. Quant aux DM avec IA, elle a souligné la difficulté d’évaluer le dispositif à un instant T pour sa commercialisation, alors qu’il est appelé à évoluer par la suite. D’où la proposition de la HAS dans son rapport de « construire une matrice d’évaluation adaptée au numérique, construite par fonctionnalité ». Enfin, Isabelle Adenot a également évoqué l’évaluation des logiciels d’aide aux professionnels de santé visant à améliorer leurs pratiques. Le rapport de la HAS préconise en effet de « définir sans délai un cadre pour une évaluation clinique graduée du rapport bénéfice/risque et de l’efficacité des fonctionnalités logicielles d’aide aux décisions diagnostiques ou thérapeutiques ».