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Les nouveaux LGO seront à leur poste
Après un an de développement intense, les éditeurs de LGO commencent à livrer la version Ségur de leur logiciel aux officines. Avec une échéance en tête : le 28 avril 2023 qui marquera la fin du déploiement. Qu’est-ce qui va changer concrètement dans le quotidien des équipes ? Quelles sont les nouvelles fonctionnalités embarquées ? Petit tour du propriétaire.
La division Pharmagest d’Equasens a été la première à ouvrir le bal. Après avoir obtenu sa certification le 14 novembre dernier, elle a déjà déployé id. (ex-LGPI), la version Ségur de son nouveau logiciel de gestion officinal (LGO), dans la majorité de ses 9 000 pharmacies clientes. Certifié juste avant Noël, Winpharma s’apprête à lui emboîter le pas. « Nous sommes en train de terminer les derniers tests auprès de nos 150 pharmacies pilotes qui vont nous permettre d’optimiser l’ergonomie et la fluidité de cette nouvelle version qui sera progressivement installée auprès de nos 6 400 clients au cours du premier trimestre 2023 », confie Serge Badouel, coordinateur du développement Ségur chez Winpharma. De son côté, Isipharm (groupe Astera) a déjà lancé, pour son logiciel LEO, le déploiement de certaines fonctionnalités, sans attendre la certification. « Comme nous avions les agréments pour l’identité nationale de santé (INS), l’appli carte Vitale et la messagerie sécurisée de santé (MSS), nous les avons poussées au sein de notre réseau. Et nous ferons progressivement de même entre janvier et avril pour l’e-prescriptionet le dossier médical partagé (DMP), l’agrément venant de nous être accordé pour ces deux fonctionnalités », confie Cyril Boissier, directeur commercial de LEO, qui équipe plus de 1 300 officines. Chez Smart Rx, les équipes se tiennent prêtes pour la dernière ligne droite. « Tous les développements sont terminés et les éléments de preuve ont été déposés à l’Agence du numérique en santé (ANS), assure Anne Mocho, directrice marketing et communication de Smart Rx. Nous attendons le feu vert de l’ANS, qui devrait intervenir en janvier, pour débuter le déploiement. »
Transparence
Tous les éditeurs l’assurent : si le développement des versions Ségur a nécessité près d’un an de travail, avec plus d’une centaine d’exigences à intégrer, la plupart des changements seront finalement transparents pour les utilisateurs. « Sur la page d’accueil d’id., ainsi que sur les écrans métier, nous avons modernisé les interfaces, les couleurs et les icônes, mais la manière de structurer et de présenter l’information n’a pas changé. Seule la fiche patient a été profondément repensée », atteste Jean-Michel Monin, directeur de la division Pharmagest d’Equasens. Même constat lorsque l’on navigue dans les logiciels. « La plupart des nouvelles fonctionnalités sont intégrées dans le flux métier habituel du pharmacien, assure Anne Mocho. Nous avons par ailleurs construit avec nos clients toutes les grandes fonctionnalités afin de perturber a minima les gestes métiers des équipes officinales. En prenant le parti de simplifier et de fluidifier les collectes d’information auprès du patient ou des remontées des données sur son DMP ». La transparence est d’ailleurs aussi de mise lors de l’installation. « Pour déployer la version Ségur, nous avons procédé comme pour toutes les autres mises à jour réglementaires ou fonctionnelles. Nous l’avons installée la nuit sur les serveurs de nos clients pour ne pas perturber le bon fonctionnement des officines », souligne Jean-Michel Monin.
Identification sécurisée
Les versions Ségur des LGO embarquent six nouveaux référentiels et services socles. Le premier concerne l’INS. « Tous les LGO devront être en capacité d’interagir avec le serveur de référence administré par l’Assurance maladie qui héberge l’identifiant unique attribué à chaque patient et qui le suivra tout au long de son parcours de soins », rappelle Cyril Boissier. Pour Serge Badouel, l’INS constituera d’ailleurs l’un des changements les plus visibles pour les équipes officinales. « Celles-ci devront en effet demander la carte d’identité ou le passeport à tous ceux qui se présenteront pour la première fois à l’officine avec une ordonnance afin de vérifier leur identité. Ce n’est que lorsque le pharmacien aura validé cette étape que le LGO pourra interroger la base de l’INS afin de récupérer l’identifiant unique qui sera intégré une fois pour toute à la fiche du patient. »
Afin de sécuriser cette fois l’identification des professionnels de santé, les LGO version Ségur intègreront aussi Pro Santé Connect (PSC), un service qui devra être mis en œuvre à chaque nouvelle connexion à un service numérique. « Chez Smart Rx, nous avons intégré l’authentification via PSC dans notre plateforme SAAS, précise Anne Mocho. Le pharmacien aura donc le choix de se connecter avec son login et mot de passe habituels ou d’utiliser PSC. A terme, ce système permettra une authentification unique et centralisée des pharmaciens à tous les services numériques de santé raccordés à PSC. » Plus besoin non plus de changer d’écran pour récupérer les coordonnées d’un prescripteur. « Le pharmacien n’aura qu’à interroger l’annuaire des professionnels de santé intégré à l’espace de facturation afin de recueillir son adresse, son numéro de téléphone et son numéro de Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS), assure Serge Badouel. Cette automatisation était très attendue par les pharmaciens qui devaient jusqu’à présent ressaisir ces informations à partir de l’ordonnance, avec tous les risques d’erreurs que cela comportait… »
Plus de partage
Autre nouvelle fonctionnalité socle du Ségur : la consultation et l’alimentation du DMP. « Il suffira de cliquer sur un bouton dans la fiche du patient, dont l’identité aura été qualifiée au préalable grâce à l’INSi [identifiant national de santé intégré, téléservice qui permet aux acteurs de la santé et du médicosocial d’obtenir l’INS des patients, NdlR], pour consulter son DMP et y déposer automatiquement des documents comme le compte rendu d’entretien pharmaceutique, la note de vaccination ou le bilan partagé de médication (BPM). Ces derniers seront alors consultables par les autres professionnels de santé autorisés par le patient à y accéder », souligne Gaëlle Storhaye, directrice produit chez Pharmagest. « Ces documents seront ensuite automatiquement redescendus sur Mon espace santé, pour que le patient puisse lui aussi y accéder », ajoute Cyril Boissier. Les nouveaux LGO devraient également signer la fin des échanges non sécurisés entre les pharmaciens, leurs patients et les autres professionnels de santé. « Pour envoyer un message ou un document à un médecin traitant, il suffira de cliquer sur l’icône de la MSS qui est elle aussi interfacée avec l’annuaire des professionnels de santé pour que le pharmacien puisse trouver l’adresse e-mail d’un praticien », explique Cyril Boissier. Et cette sécurisation s’appliquera aussi aux échanges avec les patients qui disposent d’un module MSS dans Mon espace santé. »
Préparer l’avenir
Les LGO version Ségur seront enfin interopérables avec deux services pilotés par l’Assurance maladie. Le premier concerne l’e-prescription, qui devrait être généralisée au plus tard le 31 décembre 2024. « Sur les ordonnances numériques, figure en bas de page un QR Code. En scannant ce dernier avec la douchette, le pharmacien verra s’afficher sur son LGO, ligne par ligne, tous les médicaments prescrits par le médecin. Il saura également si l’ordonnance n’a pas été déjà délivrée en totalité ou en partie dans une autre pharmacie », retrace Anne Mocho. L’autre service de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) géré par les LGO version Ségur, c’est l’application mobile carte Vitale. « Pour pouvoir la lire sur le smartphone du patient, les officines devront posséder un lecteur de QR Code ou compatible NFC [“communication en champ proche”, NdlR]. Cependant, si la plupart sont équipées de tels lecteurs du côté de l’équipe officinale, rares sont celles qui disposent d’appareils destinés aux clients, constate Jean-Michel Monin. Or ce cas de figure risque de se produire de plus en plus souvent avec l’appli carte Vitale, mais aussi avec les QR Code intégrés aux e-prescriptions. Afin de faire gagner du temps aux clients et aux équipes, les titulaires devraient donc être amenés progressivement à s’équiper de lecteurs capables de servir ces nouveaux usages. »
En soutien
Pour aider les équipes officinales à s’approprier la version Ségur de leur LGO, les éditeurs ont investi dans des dispositifs de formation ambitieux. « Elles pourront accéder à des contenus digitaux expliquant pas à pas les nouvelles fonctionnalités mises à leur disposition dans Winpharma, annonce Serge Badouel. Nous allons aussi organiser des webinaires interactifs où des formateurs experts présenteront des cas d’usage, des retours d’expérience et des bonnes pratiques. Des fiches Ségur seront par ailleurs ajoutées à nos classeurs WinSérénité qui détaillent l’ensemble des fonctionnalités de notre logiciel. Celui-ci abrite d’ailleurs une rubrique « Aide » qui peut être consultée à tout moment. »
Sans aller jusqu’à parler de révolution, tous les éditeurs s’accordent pour dire que les versions Ségur accompagnent et consacrent la transformation du métier du pharmacien ces dernières années. « Si le cœur de l’activité des officines reste la délivrance et le conseil, la dimension servicielle est appelée à devenir essentielle, rappelle Jean-Michel Monin. Et dans un contexte de désertification médicale et de territorialisation des soins, elles feront gagner un temps précieux aux équipes, sécuriseront les échanges avec les autres professionnels de santé, et aideront les pharmaciens à prendre toute leur place dans les parcours de soins », conclut Jean-Michel Monin.
Des rémunérations à la clé
Afin d’accélérer l’usage sur les services socles du Ségur, la convention pharmaceutique signée en mars dernier prévoit toute une batterie de rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) qui entrent en vigueur en 2023 :
• 100 € par an si 90 % des accompagnements pharmaceutiques et bilans partagés de médication (BPM) donnent lieu à une alimentation du dossier médical partagé (DMP) du patient.
• 240 € par an si 5 % des dispensations comprennent des échanges d’e-mails via la messagerie sécurisée de santé (MSS).
• 250 € par an si 35 % des dispensations sont exécutées grâce au processus d’e-prescription. A compter de 2024, l’objectif passera à 70 %.
• 50 € par an si 5 % des feuilles de soins électroniques (FSE) sont réalisés avec l’application carte Vitale.
Une profession investie
90 % et plus chez Winpharma et Isipharm, 80 % chez Pharmagest, 70 % chez Smart Rx…
Les pourcentages d’officines ayant déjà passé commande de la version Ségur de leur LGO montrent que la profession sera au rendez-vous fixé par le gouvernement.
15 mars 2023
Les pharmaciens ont jusqu’au 15 mars pour transmettre leur bon de commande à leur éditeur et bénéficier, sans frais (hors frais liés à l’obsolescence du matériel par exemple), de la version Ségur de leur LGO. Et jusqu’au 28 avril 2023 pour l’installation de la mise à jour.
À RETENIR
Les éditeurs de LGO déploient leurs logiciels certifiés Ségur du numérique.
Ces derniers intègrent de nouvelles fonctionnalités et référentiels : identité nationale de santé (INS), Pro Santé Connect, e-carte Vitale, e-prescription, messagerie sécurisée de santé (MSS), dossier médical partagé (DMP).
Les pharmaciens ont jusqu’au 15 mars pour envoyer leur bon de commande et bénéficier, sans frais, de la mise à jour de leur LGO compatible Ségur.
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