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La téléconsultation passe en plein écran

Publié le 1 février 2021
Par André-Arnaud Alpha
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La crise du Covid-19 a fait rentrer la téléconsultation dans les mœurs. Mais, elle suscite encore des interrogations sur sa réelle rentabilité en officine. Aujourd’hui, l’offre s’est élargie – cabines, bornes ou kit d’appareils -, ce qui permet d’adapter son investissement en fonction des besoins de sa zone de chalandise.

MEDADOM

La borne : 190 €/mois. La cabine : 390 €/mois

7 jours/7, sans rdv, sans frais avancé

Immatriculée en 2016, Synapse propose ses bornes et cabines de télémédecine Medadom depuis avril 2019. « De l’installation de la borne jusqu’à l’accès aux médecins, en passant par l’utilisation du logiciel, nous proposons un service à 360 degrés », estime Nathaniel Bern, un des actionnaires et fondateurs de Synapse. L’entreprise indique avoir équipé près de 700 officines (dont près de 250 en Ile-de-France, sa région initiale) et traité, au total, près de 150 000 téléconsultations. La plateforme affirme travailler en collaboration avec une centaine de médecins généralistes et urgentistes exerçant en organisation territoriale coordonnée. « Ainsi, le patient n’a pas besoin d’avancer les frais et chaque médecin s’engage à réserver une partie de sa journée aux téléconsultations », indique Nathaniel Bern. La plateforme promet une disponibilité 7 jours/7, sans rendez-vous, avec un délai d’attente moyen de 9 mn. L’entreprise ambitionne de déployer près de 25 000 dispositifs d’ici à 2024. Dimensions : 0,34 m2, la borne ; 1,04 m2, la cabine.

« Nous proposons un service à 360 degrés. »

Nathaniel Bern, fondateur de Synapse.

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MEDISPOT

14 990 € (installation + formation)

Plateforme médicale de votre choix

Spécialiste de la ventilation et de la fabrication de cabines, SO9 System a commencé par l’installation de cabines pour fumeurs (comme dans les aéroports, bars…) avant de s’étendre aux cabines de confidentialité en officine, puis en octobre 2020, aux cabines de téléconsultation sous la marque Medispot. Sans clavier, ni fil, ni souris et doté d’un seul écran tactile protégé par un film spécial entièrement lessivable, la cabine Medispot est une des plus abouties du marché sur le plan hygiénique. Un atout supplémentaire en cette période de crise sanitaire. Elle comporte 4 dispositifs médicaux connectés (stéthoscope, tensiomètre, oxymètre, otoscope), qui peuvent être complétés par des appareils optionnels. En plus, le pharmacien devra souscrire à une plateforme de médecins. « Nous pouvons tout à fait paramétrer nos cabines et appareils, pour recevoir la connexion à l’une de ces plateformes existantes », précise Jean-Charles Farina, président de SO9 System. Les cabines sont fabriquées à Marseille et il faut compter environ un délai de 3 semaines après la commande pour l’installation. Dimensions : l : 1,4 m ; L : 1,4 m ; H : 2 m.

QARE

Le matériel : 490 € ; la plateforme : 50 €/mois

Une solution matérielle à petit prix

Créée en 2017, Qare se destinait, à l’origine, à la téléconsultation à domicile. Mais l’avenant N° 15 a poussé l’entreprise à élargir son offre en 2019, en s’associant à Tytocare, fournisseur israélien d’appareils de télémesure médicale. L’ensemble de cette offre se compose donc du matériel de Tytocare et de la plateforme internet de Qare reliant aux médecins. L’équipement tient dans une trousse mobile, qui se compose d’un stéthoscope, un otoscope, un thermomètre, d’un pharyngoscope et d’un boîtier comportant une caméra HD. Pour l’utiliser, le pharmacien doit au préalable être équipé d’un ordinateur et d’une connexion internet. Qare promet une téléconsultation avec un généraliste en moins de 10 mn et, côté spécialiste, sur rendez-vous dans un délai d’une journée en cardiologie, pneumologie, pédiatrie et d’une semaine en dermatologie. Elle aurait déjà équipé 150 officines. Afin de parer à la complexité des règles de remboursement des téléconsultations et que les patients n’aient rien à débourser, Qare affirme prendre à sa charge celles effectuées en officine.

TESSAN

La borne : 300 €/mois ; la cabine : 700 €/mois

Tessan fabrique ses cabines

Créée en 2017, Tessan (Ex Pharma Express) a déjà équipé à ce jour 120 officines et collabore avec 40 médecins via 13 conventions auprès des organisations territoriales de santé. « Là où nous n’avons pas de conventions avec des centres de santé, nous démarchons des médecins en cabinet », explique Jordan Cohen, président de Tessan et fondateur au côté de Maxime Leneylé, pharmacien. La cabine insonorisée occupe 1,9 m2 au sol et compte 7 appareils médicaux requis (un stéthoscope, un otoscope, un oxymètre, un tensiomètre, un thermomètre, un dermatoscope, une balance) auxquels viendront s’ajouter en 2021 un électrocardiogramme et un glucomètre. Côté médecins, Tessan promet des téléconsultations avec des généralistes sans rendez-vous en moins de 15 mn et programmées à des heures prédéfinies avec des dermatologues, pédiatres, médecins ORL et gastro-entérologues. Tessan affirme avoir installé autant de bornes que de cabines, mais pour répondre aux contraintes d’espace dans les officines, le fabricant prépare un dispositif plus léger. Une table de télé-ophtalmologie devrait également prochainement sortir. Délai d’installation : 1 mois.

MAIIA

2 218 €, le matériel ; 69 €/mois, la plateforme

Plateforme de 21 000 médecins

« Combien de téléconsultations une officine doit-elle réaliser pour que ce service soit rentable ? Entre 6 et 7 par jour avec une cabine, c’est pourquoi nous avons allégé le dispositif », explique Eric Roussin, directeur du développement de Maiia. Par rapport à la concurrence, Maiia renonce “à la carrosserie” que représente la cabine, ne livrant que le “moteur”, à savoir les appareils médicaux et la plateforme d’accès aux médecins. « Avec une téléconsultation par mois, notre dispositif est rentable », ajoute Eric Roussin. L’entreprise affirme avoir déjà équipé 1 800 officines, ayant effectué, en moyenne, 12 téléconsultations par mois. Le matériel se compose d’un ordinateur portable et de 4 appareils requis en téléconsultation et d’un dermatoscope. Quant à la plateforme de médecins, Maiia s’appuie sur les logiciels de Cegedim, soit 21 000 médecins téléconsultants, dont un tiers de spécialistes.

« Les officines déjà équipées réalisent, en moyenne, 12 téléconsultations par mois. »

Eric Roussin, directeur du développement de Maiia.