La sécurité des données un impératif !

Guillaume Laguette, directeur marketing de Lifen, qui commercialise sa propre messagerie sécurisée de santé (MSS) auprès des officines depuis mars 2020, a toutes les bonnes raisons de militer en faveur d’une généralisation du système. « Un pharmacien qui transmet une donnée médicale à un autre professionnel de santé a, conformément à l’article 7 de la CNIL, pour obligation, en tant que responsable de traitement, d’utiliser une MSS. » En même temps, celui qui ne passe pas encore par une MSS, s’expose en cas de piratage sur sa messagerie, à des sanctions lourdes pouvant aller jusqu’à la radiation. « En optant pour une MSS, vous avez la garantie de travailler avec un éditeur dont le seul métier est de transmettre la donnée de santé, tout en garantissant la conformité au RGPD (Règlement général sur la protection des données », ajoute-t-il. Trois grandes catégories d’opérateurs se positionnent sur ce marché. Des éditeurs privés comme Apicrypt, Lifen, Inovelan, Enovacom ou Mithi commercialisent des MSS payantes. Des acteurs institutionnels régionaux, les ARS et les Groupements régionaux d’appui au développement de la eSanté (GRADES – GCS ou GIP) mettent, eux, à disposition des professionnels de santé de leur région des messageries MSSanté gratuites. L’agence du numérique en santé opère, elle, pour le compte des différents ordres (pharmaciens, médecins, infirmiers…) : la messagerie Mailiz est interopérable au niveau national et elle est aussi gratuite.

Facile à utiliser

Les MSS sont accessibles soit via son logiciel métier, soit via un logiciel à télécharger ou encore via un webmail accessible depuis n’importe quel poste connecté. La connexion sécurisée peut se faire par la carte CPS ou par un identifiant/mot de passe/ Code OTP reçu par SMS. L’envoi et la réception des messages se déroulent comme dans n’importe quelle messagerie. Côté sécurité, les messages ne sont pas cryptés. « Ce sont les flux entre l’émetteur et le destinataire qui sont protégés par la double authentification en entrée et en sortie, et par le protocole de sécurisation des échanges sur Internet SSL », explique Mathieu Slosar, chargé de mission à l’agence du numérique en santé.

Recherche et choix du fournisseur

La sécurité constitue le critère essentiel pour choisir son fournisseur. « Pour que l’ensemble de l’équipe puisse utiliser la messagerie, il faut aussi s’assurer que le prestataire fournit bien des adresses organisationnelles de type pharmacie.dupont@mssante.fr, une adresse nominative (jean.dupont@mssante.fr) n’étant utilisable que par le professionnel de santé qui l’a créée », ajoute Mathieu Slosar. Autre critère de choix important : l’interopérabilité. « Dans une MSS, seules les personnes disposant d’une même nomenclature d’adresse peuvent échanger entre elles, note Guillaume Laguette. Afin d’offrir une interopérabilité maximale à nos clients, nous avons décidé d’agréger les trois principaux annuaires, le RPPS, MSSanté et Apicrypt. » Enfin, pour des raisons pratiques, mieux vaut opter pour une messagerie compatible avec son LGO. « Certains éditeurs comme Pharmagest embarquent d’ailleurs leur propre solution de MSS », précise Mathieu Slosar, qui invite aussi les pharmaciens à prendre contact avec leur groupement afin de savoir s’il ne propose pas une solution clé en main.

DOSSIER PHARMACEUTIQUE

Dans son rapport public annuel 2020, la cour des comptes salue, malgré quelques imperfections, les avancées opérées depuis dix ans sur le dossier pharmaceutique. Pour accélérer la couverture de la totalité de la population française, elle suggère même que la création du dossier pharmaceutique devienne automatique, sauf opposition de l’usager ou de son représentant légal.

DOCTRINE

Après plusieurs mois d’échanges et de concertation publique, l’Agence du numérique en santé vient de publier sur son site, esante.gouv.fr, la doctrine technique du numérique. Ce document précise le cadre de référence, dans lequel devront s’inscrire les services numériques d’échanges et de partage de données de santé, dans les prochaines années.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Aprium Pharmacie est en train de travailler sur le développement d’une solution d’intelligence artificielle, qui lui permettrait d’envoyer les messages aux bonnes personnes au bon moment dans le cadre de son programme de fidélité. Le groupement envoie actuellement, tous les mois, une newsletter avec des offres exclusives, à ses 500 000 porteurs de carte actifs.