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Informatique Euro, le bug de l’an 2002 ?
Les SSII sont, semble-t-il, prêtes à relever le défi du passage à l’euro, à condition que leurs clients ne se réveillent pas trop tard…
Aucun tapage. Les cassandres informatiques se taisent et semblent ne pas craindre le passage à l’euro. Pourtant, quelques voix discordantes annoncent le pire, avançant que le problème est bien plus épineux que le passage à l’an 2000. « Le problème est plus grave car ce sont toutes les fonctions et tous les repères qui vont changer », affirme Jean-Yves Baranger, chez CIMM. Il semble toutefois que les prestataires informatiques ont pris conscience plus tôt des implications du basculement à la monnaie unique et qu’ils ont concocté un programme d’accompagnement progressif capable d’évoluer de la période de transition à celle de l’euro exclusif. Le danger vient donc plutôt du côté des titulaires retardataires qui risquent de créer l’embouteillage auprès de leurs sociétés de services faute d’anticipation.
Même si la mise à jour n’est pas une charge insurmontable, elle nécessite tout de même une certaine préparation. Tout d’abord, il est nécessaire d’effectuer un diagnostic des progiciels que vous utilisez avec l’aide de votre SSII préférée. Généralement, il ne sera pas nécessaire de se livrer à un renouvellement complet de l’installation, contrairement à ce qui avait pu se passer le 1er janvier 2000. Après interrogation, les prestataires informatiques de l’officine confirment qu’une simple mise à jour logicielle suffit. Même si les implications sont multiples, l’opération prendra entre une demi-journée et une journée au maximum en fonction de la taille de l’installation.
Côté coût, l’addition devrait être légère puisque, en choeur, les SSII garantissent la gratuité dans la mesure où l’opération est incluse dans les contrats de maintenance. Si toutefois votre contrat ne prévoyait pas l’inévitable passage à la monnaie unique, sachez que le gouvernement s’est engagé à accompagner les investissements liés à l’adaptation du matériel à l’euro en proposant un amortissement accéléré sur douze mois des logiciels et de leur mise à jour. Une instruction fiscale permet même de passer directement en charge les frais d’adaptation des matériels existants dans la limite de 2 500 francs.
En procédant à la mise à jour, vos SSII vous donneront accès à de nouveaux services. Ainsi, le pack Winpharma 2002 inclut non seulement la gestion complète de l’euro mais aussi la recherche phonétique, la gestion multidevise, la gestion d’automates de délivrance, la gestion de stocks déportée et la messagerie intégrée.
Adapter son matériel à l’euro est une chose, s’adapter à son nouveau logiciel en est une autre. Pourtant, les spécialistes semblent plutôt rassurants en affirmant que l’utilisation tient plutôt du jeu d’enfant et ne nécessite aucune formation particulière. Ils ne vous laisseront pas tomber pour autant. Ils prévoient pratiquement tous la mise en place d’une hot line qui sera parfois même ouverte le 1er janvier 2002 pour les officines de garde et pour ceux qui auraient choisi cette date pour effectuer la bascule totale. De plus, conscients que l’impact du passage à l’euro ne se limite pas à un seul problème de conversion, certaines SSII offrent également la possibilité d’assister à des formations « euro » d’un caractère plus général afin de répondre aux interrogations multiples de leurs clients.
Si le système informatique constitue la clef de voûte du passage à l’euro, n’oubliez pas pour autant le reste de votre matériel, notamment vos terminaux de paiement électroniques. S’ils datent un peu, il faut sans doute les changer. Pour les plus récents, une mise à niveau technique de leur logiciel suffit. Pour savoir dans quelle catégorie vous vous placez, contactez votre banque ou le mainteneur de votre terminal. Selon le Groupe des cartes bancaires cette adaptation devrait coûter environ 200 francs.
Quoi qu’il en soit, sous peine de ne pas pouvoir traiter des règlements par carte bancaire au 1er janvier prochain, votre système devra impérativement bénéficier de la nouvelle norme de protocole informatique CB5 qui permet au choix d’opérer en francs et en euros ou dans les deux monnaies, l’interopérabilité des systèmes de lecture au sein de la zone euro avec l’adoption de la norme internationale EMV (Eurocard, MasterCard, Visa), l’utilisation des terminaux de paiement dans le cadre de la généralisation des systèmes de porte-monnaie électronique.
Choisissez le bon convertisseur
Pour des questions de commodité, vous avez acquis des convertisseurs afin de faire face aux petits calculs quotidiens au comptoir. Afin de vous assurer de sa fiabilité, vérifiez que ses caractéristiques sont conformes aux normes en vigueur :
– utilisation de la parité complète avec 5 décimales déterminées le 31 décembre 1998 ;
– respect des règles d’arrondis fixées le 17 juin 1997 ;
– interdiction d’utiliser le taux inverse (revenir au franc après une première conversion vers l’euro) ;
– obligation de passer par l’euro pour convertir une unité monétaire nationale dans une autre unité monétaire de la zone euro ;
– indication sur le boîtier ou la notice d’utilisation ou le convertisseur du marquage « Conforme au règlement (CE) n° 1103 197 ».
Avez-vous précisé avec votre ou vos prestataires les modalités de passage à l’euro ?
En particulier savez-vous précisément : si les versions « eurocompatibles » sont disponibles ? Si des options sont proposées par l’éditeur (par exemple le double affichage) ? Comment se fera la mise en place ?
– Avez-vous prévu la façon de traiter la conversion de tous les fichiers de données sur outil tableur ?
– Disposez-vous d’une marge de sécurité suffisante pour faire face à un éventuel retard de livraison ?
– Avez-vous pensé à adapter votre matériel d’étiquetage ?
Passage à l’euro égale passage à SESAM-Vitale ?
Passage à l’euro signifie-t-il passage à SESAM-Vitale ? Certaines SSII peuvent le laisser entendre, estimant qu’il est plus logique et moins coûteux de passer directement à une version logicielle incluant SESAM-Vitale que de rajouter un énième patch sur une vieille version fonctionnant uniquement sur du B2. Sans doute, mais il faut savoir que, techniquement, rien n’empêche une telle adaptation… à quelques exceptions près pour certains logiciels antédiluviens. « Effectivement on ne sait même pas si certains systèmes pourront être mis à jour, ceux que nous appelons les « logiciels choux-fleurs » », avoue Claude Robinson, pharmacien dans le Calvados et secrétaire général de Santé-Pharma. Y aura-t-il encore des officines à la dérive début 2002 ? « J’ose espérer que leur nombre se rapprochera « asymptotiquement » de zéro, mais, mais, mais… », lâche-t-il.
« Le code à barres des vignettes ne sera lu en euros qu’à partir de janvier 2002, rappelle Claude Robinson. Or les versions logicielles officinales correspondant à la version 1.31 (incluant le passage à l’euro) du cahier des charges SESAM-Vitale ne seront déployées qu’au dernier trimestre. » Une précaution s’imposera donc très rapidement : faire réaliser des tests par votre SSII pour être assuré que les « moulinettes » de conversion francs/euros de votre logiciel fonctionnent correctement. Cela étant, Santé-Pharma précise que lors de leurs réunions préparatrices à l’euro, les représentants des pharmaciens ont annoncé que, selon leurs contacts avec les éditeurs de logiciels, ceux ci seraient prêts à traiter des factures soit en francs soit en euros au 1er octobre.
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