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C’est déjà demain
Smart-phone, gestion à distance, partage de données… L’informatique est en évolution permanente. Ainsi, toutes les sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) proposent aujourd’hui des applications de plus en plus sophistiquées qui révolutionnent le travail à l’officine. Et sont déjà prêtes pour le web 2.0.
Le « cloud computing »
L’une des premières pistes évoquées par les SSII quant aux concepts informatiques de demain est le « cloud computing ». De quoi s’agit-il ? De la mise à disposition des logiciels à distance hors du point de vente. Pour Sophie Roussel, directrice du marketing et de la communication chez Alliadis, « cela permettrait d’alléger considérablement l’équipement informatique du pharmacien sur le point de vente ».
Si le cloud computing – qui peut se traduire par « informatique dématérialisée » – concerne surtout les grandes entreprises, il pourrait être particulièrement bien adapté aux sociétés d’exercice libéral et aux groupements afin de sécuriser les données informatiques. Le cloud computing devrait alors faire naître un système d’informatique à la demande. « Le client ne payera que ce qu’il consomme en matière d’informatique, calculable en nombre de postes ou par la location d’un logiciel pour une période donnée, dans une logique de temps d’utilisation et de connexion », explique Jean-Yves Baranger, P-DG d’ASP-Line. A l’officine, le cloud computingpeut faciliter la gestion de l’intendance informatique, comme les mises à jour et les sauvegardes. Le titulaire doit alors disposer d’une ligne ADSL à haut débit sécurisée et avoir la garantie d’être maître de ses données. « A terme, le pharmacien aura devant lui un écran qui pourra être aussi fin qu’une feuille de papier. Ses données seront hébergées dans un data-center comprenant des centaines de milliers de serveurs en France ou à l’étranger », précise Jean-Yves Baranger.
Les comportements précurseurs commencent à se répandre auprès du grand public et des jeunes générations de pharmaciens. Ceux-ci recourent d’ores et déjà à des espaces de stockages Internet proposés par les fournisseurs d’accès pour délocaliser la sauvegarde de certains éléments. « A chaque fois qu’un collaborateur ouvre un fichier mutuelle ou client, un microfichier est expédié vers un serveur de sauvegarde externe en toute transparence pour le pharmacien. Ces systèmes nécessitent une confidentialité des données, explique Gildas Leroux (Winpharma). Nous n’irons cependant pas dans l’immédiat vers une délocalisation totale des données. Car il est nécessaire d’avoir toujours au moins un ordinateur actif pour pallier les microcoupures de réseaux. »
Le travail collaboratif
Dans le domaine de la santé, une autre tendance informatique actuelle est le travail collaboratif, c’est-à-dire le partage de données continu entre divers acteurs de santé. « On devrait assister à une plus grande mobilité des interconnexions entre les différents intervenants autour d’un même patient, tels que les médecins, les kinésithérapeutes, les infirmières, les pharmaciens et les maisons de retraite. Cela aboutira à une analyse électronique continue de la vie du patient », commente Jérôme Lapray, responsable marketing chez Pharmagest Interactive-CIP. Certains spéculent déjà sur la possibilité future de créer des interconnexions entre les périphériques de santé de la pharmacie – tensiomètres, lecteurs de glycémie, surveillance des constantes de poids… –, sous la forme de « smart-textiles » (textiles incorporant de l’électronique), et le logiciel de l’officine. Cette solution permettrait au pharmacien de mieux suivre ses patients chroniques.
Le web-phone
Le smart-phone peut avoir des applications directement dans la pharmacie, à des fins de santé, tant pour l’officinal que pour son patient. Ainsi, Isipharm propose la gestion totale du logiciel Léo sur un iPhone. Cette application est déjà adoptée par de nombreux titulaires qui peuvent ainsi « emporter » leur officine avec eux quand ils la quittent et la gérer en permanence. De même, Winpharma a créé sur smart-phone l’application Winphone qui permet d’agir à distance sur de nombreux paramètres : envoi de messages aux collaborateurs, changements de prix, modification de commandes…
Un autre prestataire, Pharmagest, donne aussi la possibilité qu’un patient, via un smart-phone, photographie une ordonnance expédiée immédiatement chez son pharmacien. A l’officine, une partie du personnel peut alors se consacrer uniquement au traitement des ordonnances à distance.
L’application smart-phone permet aussi au patient de suivre heure par heure ses prises de médicaments avec un système d’alerte programmé, la possibilité de déclarer un effet indésirable, de retrouver instantanément son historique de délivrance et de consulter en permanence les promotions offertes dans sa pharmacie. « On pourrait aussi imaginer que l’ordonnance du médecin soit cryptée et qu’il suffise de la passer devant l’écran du pharmacien pour la valider. Elle peut aussi être expédiée à l’officine sans intervention et s’exécuter de manière automatique », envisage Sophie Roussel.
La pharmacie virtuelle grâce au web 2.0
Avec l’évolution rapide du web 2.0, la réflexion sur la pharmacie virtuelle est en marche. En Allemagne, où le concept existe déjà, la vente de produits sur Internet pèse en moyenne 10 % du chiffre d’affaires des officines. Pour Sophie Roussel, le web 2.0 pourra aussi aider à créer de vrais services de proximité, comme « des distributeurs sécurisés de médicaments qui délivreront automatiquement et à distance sur validation d’un pharmacien de garde. L’officinal pourra aussi faire un scannage de l’ordonnance, une lecture de la carte Vitale et de la carte mutuelle, préciser la délivrance au patient en téléconférence… ».
Des équipements high-tech
Les titulaires cherchant à gagner de la place – et du temps – dans leur officine seront probablement intéressés par l’arrivée prochaine d’écrans extraplats intégrant le disque dur, un clavier tactile et une caisse avec rendu automatique. Winpharma est sur les rangs.
Du côté de la wifi, dont la stabilité et la fiabilité laissent encore à désirer, la technologie va faire des progrès. « On devrait bientôt arriver à un réseau totalement wireless [sans fil], indique Sophie Roussel. Cela devrait permettre une totale mobilité des postes, lesquels seront de plus en plus petits et totalement plats. Nous suivrons, en cela, l’iPad, la dernière innovation d’Apple. »
Jean-Yves Baranger va encore plus loin dans les spéculations avant-gardistes : « Nous irons lentement vers une refonte complète de l’interface homme-machine, dont nous voyons les prémices dans des jeux comme la Wii, avec une absence totale de manipulation. Seule la gestuelle et le comportement humain, captés et interprétés par des caméras, sans contact avec le matériel, agiront sur les logiciels. Tout reste à inventer pour piloter les logiciels de manière totalement intuitive. »
Des innovations au service du patient
La technologie de pointe imaginée et conçue par les différents prestataires informatiques devrait moderniser la relation du pharmacien au patient. « Nous allons vers des analyses beaucoup plus poussées des données archivées à l’officine. Il devrait être possible, dans un futur proche, d’agir sur des événements qui ont eu lieu dans les six ou les douze derniers mois, en liaison avec le patient, concernant des services offerts, des conseils prodigués, des produits délivrés ou des effets indésirables. Le pharmacien pourra alors fournir au patient, à un instant T, un conseil personnalisé », prophétise Jérôme Lapray, responsable marketing chez Pharmagest Interactive.
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