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TOUT N’EST PAS NOIR

Publié le 14 décembre 2013
Par Francois Pouzaud
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Les relais de croissance se font rares pour la pharmacie. Le nouveau modèle économique qui se dessine va amener le pharmacien à élargir ses horizons et àfaire preuve d’opportunisme dans l’avenir. Dans cette période de mutation, ilpeut compter sur la bonne tenue de certains segments de marché.

La note de conjoncture de Christian Latouche, président de Fiducial, à propos de la pharmacie d’officine résume bien la situation actuelle : « L’année 2012 est une année de rupture avec le passé pour les pharmaciens. Pour la première fois depuis l’après-guerre, l’activité officinale a reculé. Cette inversion de tendance illustre la profonde modification du modèle économique qui prévalait antérieurement. Tous les moteurs d’une croissance espérée sont en panne et rien n’indique une reprise prochaine… »

Pas tous, heureusement ! A côté du générique (voir pages pp. 43-44), d’autres marchés résistent à la spirale de la baisse et permettent de compenser, ou à défaut d’atténuer, la baisse du CA du médicament remboursable. Il s’agit des produits de la LPPR, de la parapharmacie, des grands conditionnements et de l’OTC, malgré un léger revers en 2013.

LPPR : LA VALEUR SÛRE

Les produits et prestations remboursés au titre de la LPPR sont sans conteste une valeur refuge. La croissance est chaque année depuis six ans au rendez-vous, arborant un flatteur + 4,3 % en CA en 2012 et même un surprenant + 5,2 % sur 12 mois à fin août 2013. Cette performance en temps de crise est corroborée par le montant des remboursements de l’assurance maladie qui a atteint 6,6 Md€ en 2012 (+ 4,4 % par rapport à 2011). « La croissance de ce marché est tirée par l’innovation », explique Philippe Besset, vice-président de la FSPF.

PARA ET E-COMMERCE : UN NOUVEL ÉLAN ?

Avec un marché de plus en plus large, une envie grandissante de mieux vieillir et de prendre soin de soi, le secteur de la parapharmacie se porte comme un charme en pharmacie depuis plusieurs années (exception faite de 2010 qui a connu une baisse d’activité isolée de 2,3 % en valeur). 2012 enregistre la deuxième meilleure croissance (+ 4,3 %) depuis 2007, tandis que le marché sur 2013 semble renouer avec le niveau de croissance de 2011 (+ 2,8 %). Et l’on peut être optimiste pour 2014. La directive de l’Union européenne qui donne au pharmacien la possibilité de vendre certains médicaments sur Internet devrait avoir un effet positif sur le marché de la parapharmacie en officine, tout en captant l’internaute et en le redirigeant sur la pharmacie physique.

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Portée par ses bons résultats et avec l’aide des groupements, l’officine investit massivement le marché via le développement de marques propres à des prix compétitifs et à l’image « médicale ». Par ailleurs, la guerre des prix avec les réseaux de parapharmacies est déclarée avec la place croissante des enseignes de pharmacies « discount ». D’où un marché animé.

LES TRIMESTRIELS ONT LEVENT EN POUPE

Partie intégrante de la convention pharmaceutique, « l’engagement des pharmaciens dans la délivrance des conditionnements trimestriels a permis un gain d’environ 70 millions de marge pour le réseau en cumul annuel », signale Philippe Besset. Le taux de pénétration des grands formats sur le champ du possible (la délivrance d’un conditionnement trimestriel est conditionnée par la durée de prescription de 3 mois) a progressé sur 12 mois (de juillet 2012 à juillet 2013) de 8 points à 81,6 %.

OTC : ÇA VA REPARTIR !

Alors que le marché de l’automédication surfait sur une progression ininterrompue depuis 2009 (+ 3,2 % en 2012), il recule de 0,8 % en valeur au premier semestre 2013. Fort de sa dynamique, l’automédication est mieux considérée et correspond à un comportement des Français qui se renforce d’année en année. L’augmentation des prix, liée au passage de 7 % à 10 % de la TVA au 1er janvier 2014, pourrait cependant altérer la croissance promise à ce segment.