Stress, anxiété… Quel arsenal thérapeutique et soutien psy au comptoir ?

Afin de favoriser une prise de conscience des mécanismes délétères engagés et d’aider vos patients à dompter leur malaise, il faut au préalable leur expliquer la différence entre le stress et l’anxiété, et surtout comment leur corps réagit. Le stress est une réaction physiologique réflexe devant une pression ou une agression de notre environnement. L’anxiété est un malaise plus complexe. Accompagnée d’un cortège de sensations physiques de constriction et d’oppression (augmentation de la fréquence cardiaque, difficulté à avaler la salive, mains moites, maux de ventre, difficulté à raisonner, etc.), l’anxiété s’apparente à un sentiment d’inconfort ou une peur secondaire à une anticipation excessive d’éventuelles difficultés avant même que les problèmes ne soient survenus, ou avant même que le sujet ait repéré précisément ce qu’il redoute. Les psychiatres parlent parfois de « peur sans objet ». L’anxiété est en quelque sorte la capacité à amplifier ou à créer soi-même du stress.

Comment dissiper une crise d’angoisse ?

Pour calmer une crise d’angoisse, il faut tout d’abord tenter de se rassurer en se rappelant que celle-ci ne va pas durer. On observe une montée en puissance des symptômes sur une quinzaine de minutes, avant une diminution progressive. Ensuite, il convient de s’éloigner de la situation anxiogène si possible, de s’asseoir puis d’essayer de respirer plus lentement. Pendant quelques minutes, pratiquer une respiration lente et profonde, en bloquant sa respiration en comptant jusqu’à trois à la fin de chaque inspiration et en vidant complètement ses poumons à chaque expiration. Si cela ne suffit pas, ajouter des exercices pour détendre les muscles de manière consciente en commençant par le bas du corps et en remontant progressivement jusqu’au visage.

Les conseils hygiéno-diététiques « antistress »

Avant toute chose, stressé ou anxieux, avec ou sans prise en charge médicamenteuse, conseillez toujours à votre patient d’avoir une bonne hygiène de vie passant en particulier par une alimentation saine et équilibrée, et par l’activité physique régulière, en diminuant la prise de substances excitantes ou psychotropes (café, guarana, cola, tabac, alcool, etc.). Il est primordial de se laisser du temps pour se reposer, se détendre et se changer les idées, comme il est essentiel d’entretenir un sommeil de qualité. Si besoin, vous pouvez orienter le patient anxieux vers une technique calmante (relaxation, yoga, sophrologie, tai-chi, etc.). Et bien évidemment, invitezle à évacuer son angoisse en verbalisant ses difficultés auprès de ses proches ou de professionnels de santé (médecin, sagefemme, etc.).

Les thérapies pour chasser le stress

Les thérapeutiques douces comme la phytothérapie, l’aromathérapie ou la nutrithérapie aident à profiter au maximum des moments de détente et de bénéficier d’un sommeil de qualité. La racine de valériane, la feuille de passiflore, les inflorescences de houblon ou encore les feuilles de mélisse font partie des plantes traditionnellement utilisées dans la prévention de l’anxiété. Parmi les huiles essentielles, vous pouvez conseiller celles de bergamote, de camomille noble, de lavande vraie, de mandarine, de marjolaine à coquilles, de petitgrain bigarade ou encore d’ylang-ylang. Elles peuvent en outre être utilisées de différentes façons : diffusées dans l’atmosphère, déposées sur l’oreiller avant le coucher, diluées dans le bain, mélangées à une huile d’amande douce en massage le long de la colonne vertébrale et déposés sur la face interne des poignets et le plexus solaire. Parmi les vitamines et oligoéléments, on peut citer le magnésium, les vitamines du groupe B, les oméga-3 et la vitamineC.

Quand consulter ?

Quand les mesures de première intention pour contrôler et/ou prévenir ses angoisses ne suffisent pas ou que votre patient a la sensation de ne plus rien supporter et éprouve une fatigue importante, orientez-le alors vers son médecin traitant. N’oubliez pas que le stress épuise l’organisme et le rend plus sensible aux maladies, et que les patients anxieux sont susceptibles de chercher du soulagement dans le tabac, l’alcool ou les drogues. De plus, les symptômes des troubles anxieux (sensation d’oppression, maux de ventre, etc.) non soignés peuvent atteindre un tel point de sévérité qu’ils en deviennent un problème de santé en soi ou une maladie. Enfin, le stress et l’anxiété peuvent parfois conduire à la dépression.