Production de masques : comment la France vise l’indépendance

La France produira, en décembre, 100 millions de masques chirurgicaux et FFP2 par semaine. Une capacité de production qui permet de ne plus être dépendant de la Chine, selon Agnès Panier-Runacher, ministre déléguée à l’industrie, interrogée le 25 août sur CNews. Alors qu’en mars, seules quatre entreprises fabriquaient des masques sanitaires à hauteur de 3,5 millions d’unités par semaine, aujourd’hui elles sont une quinzaine à produire entre 50 et 60 millions de masques par semaine, dont environ 20 millions de FFP2.

Faire face à une crise

L’objectif de 100 millions correspond aux besoins des professionnels du système de soin « en pleine crise » selon une source proche du dossier. Pour autant, tous ces masques « made in France » ne sont pas forcément destinés à Santé publique France (SPF), même si actuellement les entreprises répondent à sa commande d’un milliard de masques pour les stocks stratégiques de l’Etat. Les producteurs peuvent les commercialiser auprès d’autres clients. La production de 100 millions d’unités n’est non plus gravée dans le marbre. A terme, en fonction des besoins, des machines pourront être mises « sous cocon ». L’idée est de pouvoir rapidement produire plus et, surtout, de ne plus être dépendants de la Chine si le système de soins devait être de nouveau sous tension comme en mars et avril derniers.

20 millions de masques grand public en stocks

Quant aux masques grand public en tissu, aucune pénurie ne se profile à l’horizon. Fin mai, les entreprises qui s’étaient lancées dans leur production, enregistraient un surstock de 40 millions d’unités face aux baisses de commandes. Actuellement, ce surstock est de 20 millions. Bercy a en effet demandé début juin à Yves Dubief, président de l’Union des industries textiles, et Guillaume Gibault, le fondateur du Slip français, de convaincre entreprises et grand public de l’intérêt des masques en tissu réutilisables et plus écologiques que les masques sanitaires.