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Paracétamol cet hiver : mauvaises conditions tarifaires mais bon approvisionnement ?

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Paracétamol cet hiver : mauvaises conditions tarifaires mais bon approvisionnement ?

Publié le 27 octobre 2023
Par Laurent Lefort
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Upsa (groupe Taisho) se dit « prêt à répondre pleinement à la demande de médicaments à base de paracétamol » cet hiver en France malgré des conditions tarifaires qui l’obligent à vendre à perte certaines formes pédiatriques, a expliqué Laure Lechertier, directrice de l’accès au marché, à APMnews jeudi 26 octobre. Méthodologie.

Vive le made in France ! Le laboratoire Upsa produit chaque année sur ses deux sites agenais 300 millions de boîtes de médicaments à base de paracétamol (Dafalgan, Efferalgan, Efferalganmed…). 43 % du volume est consacré à l’export, qui assure 52 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. « C’est grâce à l’export qu’on peut continuer à produire en France », souligne Laure Lechertier. En France, le laboratoire détient 28 % des parts de marché du paracétamol.

La réalité des sources d’approvisionnement

Des stocks de matière première et de produits finis sur ses sites et en pharmacie, un suivi attentif de l’évolution de la demande et une diversification des sources d’approvisionnement, en attendant la mise en exploitation de l’usine française de Seqens en 2025 devraient suffire à éviter les ruptures de stock cet hiver.

En 2022, Upsa s’est fourni en matière première à 85 % aux Etats-Unis et à 15 % en Chine. Le façonnier indien Farmson assure désormais 55 % de l’approvisionnement, le reste provient à 30 % d’un site américain de Mallinckrodt et 15% de Seqens en Chine, détaille Laure Lechertier.

Des ventes à perte

Et pourtant, « le prix est très bas, avec un prix fabricant hors taxe de 96 centimes d’euro pour une solution buvable 90 mg d’Efferalganlmed », pointe-t-elle, insistant sur le fait que ce prix, inchangé en dépit de l’inflation, conduit le laboratoire à vendre les solutions buvables de paracétamol pédiatrique à perte « alors que l’on fabrique tous nos flacons en France ».

Si, en septembre, le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, a évoqué la possibilité d’appliquer au paracétamol une hausse de prix sous condition, avec le même mécanisme que celui ayant bénéficié aux spécialités à base d’amoxicilline, ce projet est resté à l’étape de « vœu », selon Laure Lechertier, qui assure n’avoir reçu aucune proposition en ce sens.

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« Aujourd’hui on demande que le made in France puisse être pris en compte, dans la tarification. Nous avons démontré que c’est une garantie contre les pénuries de médicaments », conlut-elle. En effet, malgré la triple épidémie de bronchiolite, grippe et Covid-19 qui a sévi pendant l’hiver 2022-2023 et l’explosion de la demande en paracétamol, particulièrement sous sa forme pédiatrique, le laboratoire Upsa s’est toujours vanté de ne pas avoir connu de rupture sur ses médicaments à base de paracétamol, notamment parce qu’à l’époque il avait réalloué au marché français 1 million de flacons d’Efferalganmed destinés à l’export.