La tendance des gels hydroalcooliques ne s’est pas émoussée
Il y a un an tout juste, en pleine campagne antigrippe A (H1N1) le consommateur français découvrait les gels hydroalcooliques, et le pharmacien les ruptures de stocks pour un produit jusque-là marginal. Aujourd’hui, alors que l’épidémie de la grippe A semble s’être atténuée, le marché est-il toujours au plus haut ?
Si 13 millions d’unités ont été vendues en pharmacie entre septembre 2009 et juillet 2010 selon les chiffres révélés par IMS, la vente des gels hydroalcooliques s’est normalisée. « En septembre 2009, nos ventes ont été multipliées par sept, puis par huit en octobre pour aller ensuite decrescendo », révèle Rose-May Lucotte, chef de produit à La Cooper. En flux tendu pendant trois à quatre mois, les ventes sont toutefois restées à un niveau bien supérieur à celui de la période précédant la crise. Il est aujourd’hui difficile d’obtenir des statistiques consolidées puisqu’au plus fort de la pénurie les pharmaciens ont passé commandes pour n’être livrés qu’une fois l’alarme levée. Résultat : en surstockage, ils sont toujours en train d’écluser leurs réserves. « Ils nous ont tellement approvisionnés que nous sommes encore en train d’écouler ces produits », confirme-t-on à la pharmacie Rosen Le Borgne de Vincennes (94), où Baccide figure en bonne position en vitrine sous différents conditionnements. Et de fait on ne radine pas avec le gel : un modèle distributeur est mis sur le comptoir à la disposition des clients.
Depuis l’épisode de l’automne dernier, le gel hydroalcoolique semble être entré dans les mœurs. Le consommateur a désormais le réflexe de se passer les mains au gel avant de manger. Une bonne prévention contre la gastro-entérite à défaut de grippe A. « Nous en avons vendu beaucoup au moment des départs en vacances », constate-t-on dans une officine de Seine-et-Marne. Aux dires des fabricants, les pharmaciens auraient aujourd’hui la main sur le marché. D’autant que de nouvelles formules (savons liquides antiseptiques, lingettes de gels hydroalcooliques…) tout comme la journée mondiale « Mains propres », le 15 octobre prochain, vont être l’occasion pour les officinaux de s’imposer sur ce marché.