Je t’ai dans la peau !

Avec 22 à 25 millions d’unités vendues selon les sources et un CA de 278 à 321 MEuro(s), le marché « visage » reste le premier segment dermocosmétique à l’officine et sort de l’ornière dans laquelle l’avait plongé une année 2000 en fort recul.

En tête les anti-rides et anti-âge (4,4 millions d’unités, 109 MEuro(s)), suivis par les hydratants (3,9 millions d’unités, 52 MEuro(s)), les nettoyants (3,6 millions d’unités, 35 MEuro(s)) puis par ordre décroissant, les anti-séborrhéiques, les toniques, les anti-rougeurs, les nourrissants. Le palmarès des laboratoires leaders tous segments confondus a peu bougé : Vichy (88,2 MEuro(s)) coiffe Avène (82), La Roche Posay (76,5), Roc (76,2) et Ducray (66,7).

Le marché des anti-âge est toujours à l’avant-garde de la croissance (+15 % à fin 2001 alors que l’ensemble du marché visage est à + 7,5 % en volume).

Sur le segment des anti-rides, Ysthéal + Avène, composé d’un puissant précurseur de vitamine E, le pré-tocophéryl qui vient s’ajouter au rétinaldéhyde, a fait une entrée remarquée, se hissant à la quatrième place en remplaçant Ysthéal qui avait déjà battu des records de longévité produit (lancement en 1994). Résultat de cette reformulation : une progression en 2001 de 30 %.

A ses côtés, une autre nouveauté a remporté tous les succès, Protient Lift de Roc. Galénic annonce de son côté pour le second semestre 2002 le lancement d’un anti-relâchement majeur, Delta 7, en complément de la ligne Ophycée. Un concurrent direct pour Protient Lift et Novadiol.

DELAGE MISE TOUJOURS SUR LA DHEA

La toute récente marque Delage, apparue en 2000 avec le lancement de sa crème Skinactiv visage, à base de dérivé de DHEA, semble avoir passé la crise de confiance du public vis-à-vis de la DHEA et vient de lancer le pendant corporel de cette crème, Skinactiv corps.

Sur le créneau des peaux matures, Lierac a complété en 2001 sa gamme Arkeskin avec une émulsion plus légère promue en visite médicale, et sa gamme d’huiles pour le corps Tékoa avec une crème de nuit visage Phytoaromatique. 2001 a été aussi l’année de la reformulation et du relancement de Lieractiv (initialement lancé en 1981) à base de pignogénol de raisin, un actif dans l’air du temps, repris par Lancôme et Caudalie. Une dynamique que Liérac a entretenu par une démarche marketing originale : des cubes promotionnels avec mini-modèles « découverte » qui ont généré une augmentation de 30 % des ventes.

DES NOUVEAUTÉS VENUES DU JAPON !

La Roche Posay poursuit sa progression avec le lancement d’Active C contour des yeux sur un marché très étroit en prescription médicale, donc plus difficile à pénétrer pour une marque très dermatologique.

Sur le vaste segment des hydratants, Neutrogena a capitalisé sur l’image de sa formule norvégienne pour lancer fin 2001 une gamme hydratante visage avec le soutien d’une campagne télévisée. Une gamme qui sera grossie de deux nouvelles références en 2002.

Chez Avène, l’année 2001 a été marquée par le lancement des compresses anti-irritantes dans un coffret comprenant un spray et des compresses en non-tissé. A utiliser en post chirurgical ou en phase aiguë d’irritation. « Un produit qui nous vient du marché japonais et qui a reçu un bon accueil sur le thème : cure thermale « at home »», précise Laurence Lauberaux-Roberty, directrice marketing.

Un dynamisme qui ne sera pas démenti en 2002 avec le lancement d’un nouvel Hydrance en trois produits : Hydrance optimale riche, Hydrance optimal légère et Hydrance optimale UV. « Un nouveau concept fondé sur les mécanismes d’hydratation de l’oeil qui repose sur la présence de deux protéines, la lipocaline et la mucine, permettant un étalement optimal et améliorant la biodisponibilité des actifs contenus dans l’eau d’Avène et une reconstitution du film hydrolipidique. »

Aderma sera également très présent sur ce marché avec le lancement de Sensiphase, positionné sur le créneau des peaux sensibles et se déclinant en trois galéniques, riche, normale et légère ; la ligne comprend aussi un démaquillant sans rinçage qui se veut à la frontière entre la dermatologie et la cosmétique.

Fort dynamisme aussi du côté des soins de l’acné avec les compléments à la gamme Cauterets (Galénic) et surtout un lancement original présenté aux « Entretiens de Bichat », le produit de « cosméceutique » Petch no Petch des laboratoires André Salkin. « Il s’agit d’un produit fondé sur un processus révolutionnaire – le tricotage cellulaire – qui permet à la peau saine de se reformer, de « repousser », et de se substituer aux lésions rétentionnelles en les éliminant progressivement. La cicatrisation est visible en 48 heures », commente André Salkin, plus connu pour le lancement du célèbre Terrafor. Petch no Petch sera implanté dans 7 500 officines avant la fin de l’année.

L’HUILE PRODIGIEUSE PLÉBISCITÉE PAR LES CONSOMMATRICES

Le marché de l’acné a également constitué un enjeu important pour La Roche Posay qui est passé de la sixième à la première place en prescription avec Effaclar K pour le traitement des acnés modérées. Lancé en septembre 2001, il représente à ce jour 400 000 unités et 21 % de parts de marché.

En forte évolution également (+13 %) le marché des démaquillants est resté très dynamique, avec chez Galénic le lancement de la ligne démaquillante soin Eau pure, très design dans ces six flacons translucides triangulaires. « Nous avons misé sur l’intemporel et cette ligne a fait l’objet de beaucoup d’achats spontanés », commente Rémy Saint-Léger, directeur de Galénic.

Les trois marques challengers de l’officine, Nuxe, Caudalie et Darphin ont continué en 2001 leur fulgurante progression. Aliza Jabès, directrice de Nuxe, annonce 12 MEuro(s) pour la France et l’international avec une progression de 40 %. La marque, qui décline 39 produits, est aujourd’hui présente dans 2 000 points de vente et en escompte 2 500 à 3 000 à terme. Ses produits leaders : l’Huile prodigieuse classique en 100 ml, corps/visage/cheveux, « un véritable produit culte qui a obtenu le prix Idéal Beauté Corps attribué par des consommatrices sur des tests en aveugle », commente Aliza Jabès, mais aussi le baume lèvres Rêve de miel et la Crème fraîche de beauté. A la quatrième place : le sérum Phytochoc lancé en 2001. La marque mise sur la formation et sur le marketing pour étendre sa notoriété. La nouveauté 2002 : des baumes lèvres trois couleurs en version tube.

« LES 300 MEILLEURS COMPTES DARPHIN ONT PROGRESSÉ DE 35 % »

En progression de 20 % par rapport à 2000, Darphin a réalisé en 2001 un CA global de 33,5 MEuro(s) avec des leaders en valeur pour le moins inattendus, en particulier le duo haut de gamme Stimulskin Plus (190 Euro(s) pour le complexe et 130 Euro(s) pour la crème). Un anti-âge lucratif qui sera complété en 2002 par une crème contour des yeux. Le premier semestre 2002 a aussi vu le lancement d’un hydratant visage en trois versions : Hydraskin Light, Hydraskin Night et Hydraskin Rich. « Les 300 meilleurs comptes Darphin ont été en progression de 35 % », ajoute André Benet, P-DG du laboratoire.

CAUDALIE CONTINUE SA BELLE AVENTURE

Caudalie, de son côté, affiche un chiffre d’affaires de 11 MEuro(s), en progression de 50 %, qui se confirme sur 2002, sans augmentation significative du nombre de points de vente (2 000 en tout). En tête du palmarès, la gamme Vinolift (39 Euro(s) pour le sérum lancé en 2000, 35 Euro(s) pour la crème de nuit et le fluide de jour, lancés en 2001), la plus chère, la plus haut de gamme dans son packaging argenté. « Le succès de ces produits ? Leur haute valeur ajoutée et l’originalité du brevet sur leur composant phare, le Resvératrol, puissant stimulant et raffermissant », commente Mathilde Thomas, fondatrice de la marque. 2002 verra la sortie d’un parfum soin hydratant et tonique, véritable produit de parfumerie très design, l’Eau fraîche énergisante… un hasard qui rapprochera Caudalie de Darphin puisque le laboratoire sortira lui aussi deux fragrances, l’une féminine, l’autre masculine. « Nous voulons moderniser les rayons de la pharmacie… L’Eau fraîche énergisante sera un beau succès. Nous en avons déjà vendu 20 000 en une semaine ! » Des brèches intéressantes et audacieuses dans un univers officinal de moins en moins conventionnel…

+ 8,5 %

Ce marché était de 278 M euros en 2001 (+ 8,5 % par rapport à 2000) et de 22 millions d’unités (+ 7,5 %).

Source IMS Health.

PAROLES DE CLIENTS…

Nadège, 33 ans, assistante commerciale : « Je suis une inconditionnelle de Vichy. J’utilise un lait et une lotion tous les jours. J’ai eu l’occasion de les tester sur échantillons et j’en ai été satisfaite. Je n’applique aucun soin pour l’instant à part ces nettoyants, car je n’en éprouve pas le besoin. Je préfère donc qu’ils soient de qualité car j’ai une peau assez fragile. Par exemple, je ne supporte pas les fonds de teint achetés en supermarché… »

Véronique, 44 ans, assistante de communication : « J’applique tous les matins quelques gouttes de sérum hydratant sous ma crème de jour. J’utilise aussi une crème de nuit, parfois un gommage et un masque. Je n’ai jamais eu besoin de conseils, je me sens autonome dans mes choix et j’achète ce que je pense utile. Pour le sérum ou le masque, c’est plutôt en parfumerie. Pour le reste, c’est plutôt en grande surface car les produits y sont aujourd’hui de bonne qualité. La pharmacie, ce serait plutôt pour les nouveautés qui y sont lancées en avant première. »

Valérie-Anne, 30 ans, professeur d’allemand : « J’applique une crème de jour le matin. Je me démaquille avec un lait et de l’eau et j’applique le soir un contour des yeux et une crème de nuit. Ma mère m’a initiée très tôt aux soins du visage. Mes préférences : les grands magasins, la pharmacie parfois mais surtout les grandes surfaces (Plénitude, Q10 de Nivéa) pour le côté pratique (je m’approvisionne pendant mes courses). J’aimerais avoir le temps de m’intéresser aux produits de pharmacie car ceux que j’ai essayés m’ont toujours plu ! »