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GÉNÉRIQUE : Le chronique a de l’avenir

Publié le 9 novembre 2002
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Pour sa seconde édition du « Tableau de bord des ventes de spécialités pharmaceutiques en France », l’Afssaps révèle les résultats d’une étude inédite sur le marché des génériques.

Si « le bogue de l’an 2000 » prédit par les Cassandre et tant redouté n’a pas eu lieu, il est cependant à l’origine d’une onde de choc négative sur les ventes officinales de médicaments. A preuve les taux de croissance modérée de + 6,2 % en valeur et + 0,16 % en volume réalisés en 2000. Selon le rapport qui vient d’être publié par l’Afssaps, une partie des achats supplémentaires « de précaution » (par peur des ruptures de stocks) en fin d’année 1999 « n’a été consommée qu’en 2000 ».

En ce qui concerne la vente de médicaments par classe thérapeutique, les antalgiques occupent (en volume), comme l’année précédente, les cinq premières marches du podium (Doliprane, Efferalgan, Di-Antalvic, Dafalgan et Aspégic). En chiffres d’affaires, le Mopral reste largement en tête et on retrouve trois hypolipémiants parmi les dix produits les plus vendus. L’Afssaps confirme par ailleurs la baisse de parts de marché détenues par les spécialités non remboursables : 7,2 % en 2000 contre 8,8 % en 1995.

Le générique parle enfin. L’analyse du marché des génériques pour l’année 2000, publiée pour la première fois, va constituer des données fiables de référence pour les années à venir. Les chiffres révélés montrent que les ventes ont débuté très progressivement. Mise en place en septembre 1999, la substitution réalise, pour l’ensemble de l’année 2000, 2,6 % des ventes en valeur des spécialités remboursables, soit 351 millions d’euros sur un marché global de 13,713 milliards d’euros. En volume, rien d’étonnant à ce que les résultats soient supérieurs et affichent 158 millions de boîtes vendues. Autrement dit, 5,6 % des médicaments vendus en 2000 étaient des génériques.

Sans grande surprise, on retrouve l’amoxicilline et la carbocistéine aux rangs des DC les plus génériquées, réalisant respectivement 33,1 et 30,7 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le succès de la substitution dans le cadre des pathologies aiguës hivernales ne doit cependant pas dissimuler les tendances réelles du marché, préfigurant la place importante qu’occupent les génériques dans les maladies chroniques.

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Les antigoutteux aux premières loges. Des diurétiques (spironolactone, diltiazem), des vasodilatateurs périphériques (naftidrofuryl, buflomédil) et des antidiabétiques figurent dans la première moitié du classement des génériques les plus vendus. A noter que le fénofibrate se place, lui, en quatrième position.

L’analyse de la part conquise par les génériques au sein des différentes classes thérapeutiques donne des statistiques plutôt inattendues. Puisque les parts les plus significatives se distinguent (par ordre décroissant) dans les groupes des antigoutteux (24,6 % du CA), des médicaments de l’équilibre calcique (22,4 % du CA), des myorelaxants, des antitussifs et des diurétiques.

Comme le souligne l’Afssaps, « ce constat retiendra d’autant plus l’attention qu’il est établi en 2001 ». C’est-à-dire bien avant les différentes mesures d’incitation à la prescription en DC…

Les chiffres d’affaires sont exprimés en prix fabricant hors taxes. Les unités correspondent au nombre de boîtes vendues par les titulaires des AMM. Le rapport complet de l’Afssaps sur les ventes de spécialités pharmaceutiques est consultable sur le site http://www.agmed.sante.gouv.fr.