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Economie : la fin du Covid-19 rend la pharmacie patraque
Ca y est, nous sommes en plein crash-test post pandémie ! « La chute des activités Covid-19 est brutale, mais néanmoins attendue et redoutée car l’épidémie se situe désormais dans des eaux extrêmement basses », déclare Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), lors de sa conférence de presse du jeudi 9 mars 2023. Chiffres à l’appui.
En janvier 2023, le chiffre d’affaires (CA) des activités liées au Covid-19 en pharmacie a chuté de 96,3 %, passant de 568 M€ à un peu moins de 21 M€. L’économie est toujours et encore portée par les médicaments chers (+ 12,1 %, + 4 Md€ par rapport à janvier 2021), les honoraires liés à la délivrance (+ 4 % en raison d’une hausse des unités vendues, mais à un niveau moindre qu’en janvier 2020 où l’homéopathie était encore remboursée), les médicaments non remboursables (+ 7,9 % du fait des épidémies de grippe et de bronchiolite). Soit autant de relais de croissance qui ne suffisent pas à stabiliser le CA total (- 8,9 %), ni à compenser sa baisse sur le non remboursable hors AMM (- 12,3 %). « Avec la crise sanitaire, les investissements de l’Assurance maladie dans l’activité des pharmaciens a été de 3 Md€ sur les deux dernières années », rappelle le président de la FSPF.
Baisse du pouvoir d’achat des titulaires
La marge totale sur le remboursable en pâtit (- 2 %), même si la marge administrée sur la dispensation a elle augmenté de 3 % sous l’effet de l’explosion des médicaments onéreux et ce, malgré l’absence de rémunération officinale au-dessus d’un prix fabricant hors taxe de 1930 €. La FSPF s’attend en février à des résultats pires que ceux de janvier et confirme que les projections de 2023 seront revues à la baisse. « A priori, le niveau d’activité de l’année 2023 va retrouver celui de 2019, mais avec l’inflation en plus, prédit Philipe Besset. Avec deux négociations à gérer, sur les salaires et avec l’Assurance maladie, nous sommes entre le marteau et l’enclume. Si la rémunération officinale n’est pas revalorisée, le pouvoir d’achat des titulaires baissera d’un tiers. »
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