COLLECTION BENOÎT
Depuis plus d’un an, les tests de grossesse et d’ovulation sont vendus hors pharmacie. Le circuit officinal enregistre une première baisse des ventes. Reste à évaluer l’effet à long terme de cette ouverture du marché.
Depuis l’adoption, en février 2014, du projet de loi Hamon relatif à la consommation et instituant la vente des tests de grossesse et d’ovulation en grandes surfaces et en parapharmacies, l’officine a enregistré, cette même année, un recul de CA de 16,4 % sur les tests de grossesse et de 19,5 % sur les tests d’ovulation et autres instruments de mesure (selon IMS, cumul mobile annuel à décembre 2014). Le report s’effectue sur la GMS à hauteur de 2,3 millions d’euros pour 672 000 unités écoulées (Selon IRI, cumul mobile annuel à mars 2015). Un chiffre encore relatif mais qui pourrait augmenter avec la vulgarisation progressive de la vente de ces produits en grandes surfaces.
Un prix moyen en baisse
Cette nouvelle donne « a eu un impact sur les volumes et le prix moyen qui baisse d’environ 10 % », analyse Anaïs Malterre, chef de produits dispositifs médicaux au sein du laboratoire Cooper. En toute logique, les tests premiers prix vendus en officine entrent désormais en concurrence directe avec ceux disponibles en grandes surfaces. Résultat : « la baisse des prix est encore plus forte pour les marques de distributeurs dont le prix moyen se situe autour de 4,20 euros, avec d’importantes disparités entre les produits », poursuit notre interlocutrice. Pour autant, en dépit de la concurrence nouvelle de la GMS et de la parapharmacie, le circuit officinal conserve ses spécificités : conseil, garantie de fiabilité et de qualité des produits, vente de modèles plus sophistiqués et non disponibles en grandes surfaces. Les officinaux réalisent un travail « d’accompagnement quant à l’utilisation et à la lecture des tests mais aussi de prévention, pour éloigner les risques de grossesse », expose Anaïs Malterre. Nombre de femmes, doutant de la fiabilité absolue de leur test, ont, en effet, besoin d’être rassurées. « Un quart d’entre elles ne liraient pas correctement le résultat », ajoute Fadel Zaidan, responsable de la communication pour la division pharmaceutique Europe chez Procter & Gamble. Resterait donc au pharmacien « à pratiquer des prix compétitifs et à faire jouer pleinement son conseil », pointe Romain Chauvigné, chef de groupe médication familiale chez Gilbert, qui commercialise Elle Test.
Une offre plus élaborée
Coexistent en officine des tests basiques et des références plus élaborées, essentiellement celles proposées par la marque Clearblue. Son modèle digital qui indique en toutes lettres le résultat et date le début de la grossesse est le produit star du secteur en valeur. Quant au test Clearblue Plus, doté d’une forme ergonomique et d’une tige deux fois plus large, il est présenté par Fadel Zaidan comme « le plus simple d’usage » du marché. Le challenger, Suretest de Cooper (tests de grossesse et d’ovulation), se place en marque « alternative » à un prix accessible d’environ 20 à 50 % plus bas que Clearblue. Même positionnement pour Pharmea (OCP Répartition) qui comprend un test classique, un test précoce (à utiliser quatre jours avant les règles) et un test d’ovulation. Plus largement, le nombre de marques de génériqueurs (par exemple Mylan) et de groupements de pharmaciens (Giphar, Univers Pharmacie, PHR, Evolupharm, Plus Pharmacie SA…) est en constante augmentation. « Les marques de distributeurs se développent sur tous les marchés de commodité sur lesquels la mise en avant d’une marque n’est pas forcément la clef », relève Anaïs Malterre.
Les tests d’ovulation à la baisse
Les ventes des tests d’ovulation, qui permettent d’identifier les jours de fertilité d’une femme, suivent la même tendance. Envisagés comme des compléments de gamme, ils composent un segment mineur évalué à près de 4,4 millions d’euros. Ici aussi, Clearblue affirme sa suprématie avec son test digital, pour le moment le seul du marché à identifier 4 jours fertiles, contre deux habituellement. Comme pour les tests de grossesse, Suretest occupe la place de challenger (en volume) en pharmacie.La force du marché officinal semble donc tenir au développement de références présentant une innovation, qu’elle s’inscrive dans le sens d’une praticité d’utilisation, d’une lecture facilitée ou encore de résultats détaillés.
TESTS DE GROSSESSE
EN VOLUME
5,07 millions d’unités vendues
– 5,2 %
EN VALEUR
31,44 millions d’euros de CA
– 16,4 %
TESTS D’OVULATION
EN VOLUME
168 000 unités vendues
– 13,0 %
EN VALEUR
Publicité4,4 millions d’euros de CA
– 19,5 %
TESTS D’OVULATION
TOP3
des produits en volume
1 Clearblue Digital
2 Clearblue Contrace
3 Suretest
TOP3
des produits en valeur
1 Clearblue Digital
2 Clearblue Contrace
3 Suretest
TESTS DE GROSSESSE
TOP3
des produits en volume
1 Suretest
2 Clearblue Digital
3 Clearblue Classique
TOP3
des produits en valeur
1 Clearblue Digital
2 Clearblue Classique
3 Suretest
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