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Bientôt un dépistage du VIH en pharmacie ?
Des entretiens de santé sexuelle avec dépistages éventuels (VIH, hépatites) seront expérimentés dans des officines d’ici le printemps. Les protocoles sont en cours de rédaction par les investigateurs.
Quel est le public visé par ces entretiens de santé sexuelle ?
L’expérimentation vise en premier lieu les personnes exposées, vulnérables, exclues de l’offre de soins, ou qui rencontrent des difficultés d’accès au dépistage : éloignement des centres, etc. Les territoires retenus pour le test seront donc ceux qui affichent une forte prévalence des personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur… Ils seront identifiés précisément avec les Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Les territoires retenus feront ensuite appel à des pharmaciens volontaires pour mener l’expérimentation.
Les pharmaciens seront-ils formés ?
Oui, ils seront formés au geste technique par le fabricant, mais aussi et surtout à la conduite de l’entretien : accueil du patient, discrétion avec laquelle proposer un dépistage, façon d’expliquer son déroulé, posture à adopter, notamment pour donner les conseils, rappel des moyens de protection, manière d’annoncer un résultat positif, d’orienter ensuite le patient dans un parcours de soins et de prévention, de lui parler de la prévention diversifiée du VIH (prophylaxie pré- et post-exposition PrEP et TPE*)… Ces formations seront territoire-dépendantes, la Société française de lutte contre le sida (SFLS) fera partie des fournisseurs de supports de formation. Un guide sur les entretiens pharmaceutiques ciblant le traitement antirétroviral curatif ou préventif est déjà en ligne, à l’adresse online.flipbuilder.com/omox/wekr
Quels seront les tests pratiqués ?
Les pharmaciens auront recours au test rapide d’orientation diagnostique (Trod). L’arrêté du 1er août 2016
Une rémunération est-elle prévue ?
L’acte devrait être rémunéré 25 euros, hors prix du test.
Comment recruter les patients ?
Une campagne de communication sera menée pour informer les patients qu’ils peuvent se faire dépister dans les officines concernées. « Les pharmaciens pourront aussi recourir à l’affichage, par exemple au rayon des préservatifs, pour dire aux patients “N’hésitez pas à vous faire dépister ici, nous pouvons vous proposer un test rapide en toute confidentialité” », suggère Julie Langlois, secrétaire de la Commission médicament-pharmaciens de la SFLS.
Les préparateurs en pharmacie pourront-ils tester ?
Non, pas dans le cadre de cette expérimentation, mais ils seront des forces de repérage et de proposition pour les entretiens, en sachant orienter une demande qui n’est pas très claire, en sensibilisant au comptoir… À terme, « notre souhait à la FSPF est de sortir du régime dérogatoire afin d’inclure la vaccination et les tests de dépistage dans le droit commun de l’activité des préparateurs », souligne Fabrice Camaioni.
Quid des déchets ?
L’autopiquant rétracté sera jeté avec les Dasri. Le coton avec la goutte de sang utilisée pour le test pourra être jeté avec les ordures ménagères.
Quand les expérimentations vont-elles débuter ?
Elles sont prévues pour le premier trimestre de 2023, mars-avril au plus tard, et perdureraient jusqu’à septembre « afin d’inclure l’été, période où il y a le plus d’exposition et peut-être davantage de personnes qui se font dépister », explique Fabrice Camaioni.
(*) La PrEP, pour prophylaxie pré-exposition, consiste à proposer un traitement antirétroviral (emtricitabine et ténofovir) de manière préventive à des personnes non infectées par le VIH à haut risque de contamination. Le TPE, pour traitement post-exposition, consiste à prendre des médicaments antirétroviraux durant quelques semaines afin d’éviter une contamination par le VIH.
Nos experts interrogés
Julie Langlois, secrétaire de la Commission médicaments-pharmaciens de la Société française de lutte contre le sida (SFLS).
Fabrice Camaioni, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Dr Pascal Pugliese, praticien hospitalier, président du Corevih Paca-Est-Coordination de la lutte contre le VIH et les IST, Conseil national du sida.
Repères
1988 : création des Centres de dépistage anonymes et gratuits (CDAG). > 2015 : vente d’autotests de dépistage du VIH en pharmacie. > 2016 : les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) des infections par le VIH, les hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles remplacent les CDAG.
2022 : accès au dépistage du VIH dans les laboratoires de biologie médicale pour les patients, sans ordonnance, sans rendez-vous, ni avance de frais.
(1) Arrêté déterminant la liste des tests, recueils et traitements de signaux biologiques qui ne constituent pas un examen de biologie médicale, les catégories de personnes pouvant les réaliser et les conditions de réalisation de certains de ces tests, recueils et traitements de signaux biologiques, Journal officiel du 5 août 2016.
(2) Journal officiel du 10 juillet 2020.
NOS EXPERTS INTERROGÉS
→ Julie Langlois, secrétaire de la Commission médicaments-pharmaciens de la Société française de lutte contre le sida (SFLS).
→ Fabrice Camaioni, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
→ Dr Pascal Pugliese, praticien hospitalier, président du Corevih Paca-Est-Coordination de la lutte contre le VIH et les IST, Conseil national du sida.
Repères
→ 1988 : création des Centres de dépistage anonymes et gratuits (CDAG).
→ 2015 : vente d’autotests de dépistage du VIH en pharmacie.
→ 2016 : les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) des infections par le VIH, les hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles remplacent les CDAG.
→ 2022 : accès au dépistage du VIH dans les laboratoires de biologie médicale pour les patients, sans ordonnance, sans rendez-vous, ni avance de frais.
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