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2012, l’année du grand décollage !

Publié le 26 janvier 2013
Par Francois Pouzaud
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Le dynamisme de l’automé­dication se confirme en 2012. Avec une croissance de 3,2 % en valeur, son poids ne cesse d’augmenter au détriment de la prescription, comme le confirme le bilan annuel de l’AFIPA.

Alors que le marché du médicament de prescription médicale obligatoire plonge (- 2,4 ?% en valeur en 2012), celui de l’automédication, composé des médicaments non remboursables (OTC stricts) et remboursables (achetés sans ordonnance), poursuit sa marche en avant. Avec une progression de 3,2 % l’an dernier (+ 69 M€, dont 54 M€ pour le top-10 des marques), ce segment représente aujourd’hui 7,6 % du chiffre d’affaires du médicament (soit 2,189 milliards d’euros), contre 7,2 % en 2011 (données Celtipharm à partir d’un panel de 3 004 pharmacies). Cette évolution suit la tendance générale de l’automédication qui s’affirme de plus en plus chez les Français. En effet, les autres marchés du non-prescrit (accessoires – dispositifs médicaux et compléments alimentaires) connaissent également une belle croissance (respectivement de 4,3 % et de 5,9 %).

Cependant, hors hausse de la TVA (qui est passée de 5,5 % à 7 % en 2012), la progression du chiffre d’affaires de l’automédication n’est plus que de 2,2 %. En outre, la refonte de la marge grossiste en début d’année (marge augmentant sur les médicaments remboursables de prix fabricant hors taxes compris entre 0 et 3,02 €) a contribué à une hausse moyenne des prix de 2,3 % dans cette tranche. Enfin, même s’ils ne sont pas l’unique moteur, les déremboursements interviennent pour 1 % de la croissance en valeur.

Une progression moindre en volume

Cette dynamique ne se retrouve pas dans les volumes. En 2012, les ventes d’automédication sont en léger repli (- 0,3 % à 485 millions de boîtes), mais comme elles baissent moins vite que les volumes de médicaments prescrits, leur part augmente (15,9 % du total médicament contre 15,7 % en 2011). Pascal Brossard, président de l’AFIPA, l’association des industriels des médicaments d’automédication, relativise cette stagnation des volumes et l’explique notamment par « l’effet des grands conditionnements ». De plus, « l’absence de pathologies hivernales en novembre et décembre a quelque peu plombé la croissance », souligne-t-il. Segment important de l’automédication, l’OTC strict apporte, en comparaison, plus de motifs de satisfaction. Son chiffre d’affaires progresse de 3,6 % en 2012 à 1,7 milliard d’euros et de 1,2 % en volume à 290 millions d’unités vendues.

Tous les segments du marché de l’automédication sont en progression et les hausses les plus fortes sont observées sur les produits des voies respiratoires (+ 3,3 %, + 17 M€), les antalgiques (+ 5,1 %, + 19,8 M€) et les médicaments de la circulation (+ 10,9 %, + 13,5 M€). Sur le marché du rhume et de la toux, les médicaments les plus contributifs à cette évolution sont Oscillococcinum, Humex, Fervex et Rhinadvil. Dans l’antalgie, les grandes marques (Doliprane, Efferalgantab, Nurofen…) tirent la croissance.

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Ventes sur Internet : l’AFIPA se dit sceptique

Pascal Brossard, président de l’AFIPA, n’approuve pas l’autorisation de vendre des médicaments sur Internet et réaffirme son attachement au circuit officinal et au conseil du pharmacien dispensé derrière le comptoir. Même sur le plan économique, il se déclare très sceptique. « Les ventes sur Internet auront une incidence très limitée sur le marché de l’automédication. Il n’y a pas de problème à son accès dans les officines : elles sont largement ouvertes au public et 70 % d’entre elles lui ont consacré un espace. La pharmacie virtuelle n’apportera pas de croissance, tout au plus les ventes réalisées en ligne viendront en substitution des flux physiques dans l’officine. »