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Une santé de fer

Publié le 1 mars 2024
Par Carole De Landtsheer
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Implanté à l’origine à Monaco, le groupe EA Pharma, expert en solutions de santé naturelle, a transféré en 2023 son outil industriel à Annemasse, en Haute-Savoie. Ce nouveau site permet de faire face à l’accroissement de la demande.

Le transfert de l’usine est lié au rachat, en 2020, du laboratoire Labcatal, logé à Annemasse (Haute-Savoie) et spécialiste de l’oligothérapie catalytique (Oligosol, Rubozinc et Lithioderm). Une nouvelle ère pour EA Pharma (Olyos Group) qui trouve, dans ce bâtiment de 5 000 m2 – dont 4 000 sont destinés à la production, avec plus d’une cinquantaine d’employés –, l’espace pour se développer et assurer la fabrication de tous ses produits d’oligothérapie, y compris ceux de la marque Granions. Lancée en 1948, celle-ci défend trois approches : catalytique (ampoules, en traitement préventif), pharmacologique (ampoules, dosage élevé) et nutritionnelle (en complémentation). Une deuxième usine, destinée à la production de compléments alimentaires et de cosmétiques, est installée dans la ville de Léon, en Espagne.

Leader de l’oligothérapie.

L’oligothérapie est l’une des productions phares d’EA Pharma qui lui assure une position de leader en France et représente plus d’un quart de son chiffre d’affaires mondial, soit 30 millions d’euros. Egalement dominant sur le marché de la nutrition sportive en pharmacie – avec Punch Power et Eafit –, le groupe est un fleuron des compléments alimentaires avec des lancements récents innovants : collagène en comprimés à croquer ou en poudre, huiles de CBD. Quant à Granions, la marque a opéré un virage stratégique en 2020, en développant une nouvelle offre de compléments alimentaires axée sur l’immunité et l’énergie, sous la forme de gélules (piluliers) ou de comprimés (flacons) et de sirops à base de plantes pour les enfants (Granions Kids).

L’oligothérapie made in France.

Cinq lignes de production sont dédiées à la fabrication des références relevant de l’oligothérapie, soit trois pour les formes liquides et deux pour les gélules. « Certains oligoéléments sont plus stables ou efficaces sous une forme liquide, d’autres sous une forme solide. Cette variété des présentations permet également de mieux répondre aux besoins des consommateurs », indique Grégoire Frankhauser, directeur industriel Olyos Group – EA Pharma. Les matières premières pures et sous forme de poudre sont sourcées en France auprès de fournisseurs, exceptés certains gluconates, comme le gluconate de lithium fabriqué en interne. Première étape : la pesée des matières premières et leur prédissolution, pour les formes liquides, dans une eau purifiée.

À l’occasion du transfert de l’outil industriel, l’ensemble du matériel (cuves, pompes, tuyauteries) a été remplacé.

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Optimisation des contrôles qualité.

Dans des cuves de 1 000 à 3 000 litres, les oligoéléments sont mélangés et homogénéisés avec de l’eau purifiée « pour atteindre la concentration d’oligoéléments voulue, validée par notre laboratoire de contrôle qualité », explique Grégoire Frankhauser. Vient l’étape de remplissage des ampoules dont seule l’une des pointes est scellée : elles sont alors plongées dans un bac sous vide contenant le mélange. À titre d’exemple, une cuve de 2 000 litres débouche sur la fabrication d’un million d’ampoules. Le scellage de la deuxième pointe se fait en ligne, grâce au chalumeau qui fait fondre le verre pour assurer l’étanchéité. Pour vérifier que les ampoules sont parfaitement scellées et éviter toute contamination microbienne, le contrôle a été amélioré : placées dans des caissettes, elles sont replongées dans une cuve sous vide contenant du bleu de méthylène voué à colorer le mélange si les ampoules ne sont pas étanches. Celles-ci passent aussi par un traitement thermique. S’ensuit le conditionnement : les ampoules sont déposées dans des chevalets en carton (insérés dans des étuis). L’année 2024 sera consacrée à la modernisation des lignes de remplissage et de conditionnement des ampoules avec l’achat de nouveaux automates. Une optimisation des contrôles qualité est à ce titre en cours, avec l’installation de caméras de contrôle en ligne reliées aux automates, analysant 100 % des ampoules, selon certains critères (pas de pointe cassée, marquage présent…).

Une nouvelle géluleuse pour augmenter la production.

Côté gélules, le processus de fabrication inclut une première phase de pesée et de mélange (oligoéléments en poudre et excipients) dans des containers de 500 kilos placés sur des agitateurs. La phase d’agitation, d’une durée variable comprise entre 30 minutes et deux heures, permet d’obtenir un mélange homogène qui est ensuite aspiré par une machine automatique de remplissage de gélules. 700 000 boîtes de gélules sont produites par an. Mais ce chiffre devrait augmenter grâce à la nouvelle ligne de production inaugurée en 2023, qui permet de fabriquer 126 000 gélules par heure (contre 42 000 pour la ligne historique, sur laquelle sont testées des innovations produits).

Un déploiement de la marque renforcée à l’officine.

« Le succès de l’entreprise repose sur une stratégie de croissance organique payante », détaille Thierry Verne, président d’Olyos Group – EA Pharma : pipeline d’innovations (environ 100 nouveaux lancements par an), digitalisation de l’offre pour toucher les consommateurs en direct, hausse des exportations en Afrique, en Amérique du Sud et en Chine (EA Pharma est présent dans 75 pays dans le monde) et recentrage sur le pharmacien. « Nous avons renforcé notre équipe de délégués pharmaceutiques, au nombre de 40, et de merchandisers, pour développer notre volet de formations et augmenter notre visibilité en officine », poursuit-il. À cette stratégie s’ajoute le rachat régulier de laboratoires de santé naturelle (Stardea en Italie, Drasanvi en Espagne, W Group aux Etats-Unis).

110 M €

C’est le chiffre d’affaires (CA) du groupe EA Pharma à fin 2023.