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Une autre philosophie de l’entreprise
Elles sont six à s’être implantées en France : Takeda – l’historique – Eisai, Chugai, Otsuka, Daiichi-Sankyo et Astellas Pharma, née en janvier dernier de la fusion de Fujisawa et de Yamanouchi Pharma. Majoritairement créées depuis une dizaine d’années, ces filiales de laboratoires japonais connaissent un développement enviable.
Créée en 1978, Takeda France est historiquement la plus ancienne filiale de laboratoire japonais installée en France. Elle est aussi, logiquement, la plus importante avec un chiffre d’affaires de 270 millions d’euros et 486 salariés.
Longtemps « bailleurs » de licences, d’autres acteurs majeurs au Japon, comme Sankyo, numéro deux dans son pays, et Daiichi, numéro six, ont décidé de changer de stratégie en implantant des filiales en Europe et notamment en France. Yamanouchi est arrivé en 1990, suivi en 1995 de Fujisawa. Les deux laboratoires ont fini par fusionner l’an dernier pour constituer un nouveau groupe, baptisé Astellas. Eisai s’est lancé en 1996, Chugai en 2001, Sankyo Pharma en 2002 puis Otsuka en 2004. Ces filiales ont connu une croissance plutôt rapide (elle était de 21 % en moyenne en 2003). Elles ont quasiment doublé leur CA entre 2001 et 2005, à 639 millions d’euros, et comptent, à elles six, 1 146 salariés.
« Nos entreprises sont différentes. Nous intervenons dans des domaines thérapeutiques variés et chaque filiale a une histoire et une culture d’entreprise spécifiques, souligne Alain Clergeot, également président de l’association LaJaPF (Laboratoires japonais présents en France) et de Chugaï France. On retrouve cependant certains dénominateurs communs, plus ou moins marqués. Il existe un respect fort des employés. Cela se ressent dans la manière dont on peut aborder les problèmes humains, estime Alain Clergeot. L’organisation est fondée à la fois sur la responsabilité individuelle et la responsabilité collective. »
Des laboratoires en régulière expansion.
Sankyo Pharma, qui a significativement développé sa présence en France en 2003, notamment grâce à l’acquisition des laboratoires Fornet, a accentué sa présence commerciale et développé un portefeuille de produits en cardiologie et métabolisme. En trois ans, la société est passée de 25 à 45 millions de chiffre d’affaires, un développement accentué par le rapprochement de la maison mère japonaise avec son homologue Daiichi début 2005.
Les six laboratoires sont présents sur des pathologies majeures (oncologie, hématologie, urologie, gastroentérologie, dermatologie, cardiologie, Alzheimer, diabétologie…). Le budget recherche #amp; développement est particulièrement important, compris entre 15 et 25 % en moyenne du chiffre d’affaires. Mais la R #amp; D reste pour certaines filiales sous l’égide du groupe au Japon. Daiichi-Sankyo France ne compte ainsi pas de département recherche, ni de site de production. La société s’est étoffée avec un département marketing, médical, un service des affaires réglementaires, des finances, de la logistique et des ressources humaines. Le siège compte aujourd’hui 36 personnes contre 7 il y a trois ans et demi, et la force de vente a doublé avec 180 personnes sur le terrain.
Chez Eisai, en revanche, la France a été choisie comme pays prioritaire pour le développement de nouveaux médicaments. De 160 personnes en 2003, Eisai est passée à 180, dont cinq pharmaciens : un directeur marketing (et membre du comité de direction), une directrice des affaires pharmaceutiques (et membre du comité de direction), un responsable des affaires réglementaires, un chef de produits et une visiteuse médicale.
Recrutements chez Daiichi-Sankyo.
« Nous prévoyons de nouveaux recrutements dans les années à venir, liés au développement de l’entreprise. Tout d’abord, dans le cadre de l’évolution normale liée à l’augmentation d’activité du département des affaires réglementaires, puis, plus tard, afin de répondre aux besoins spécifiques créés par le lancement d’un nouveau produit », explique Jean-Michel Chappuis, directeur des ressources humaines chez Daiichi-Sankyo.
L’équipe de Sylvie Elia Foeillet, pharmacienne responsable et directrice des affaires réglementaires, s’est déjà agrandie. Devenue pharmacienne responsable tout en conservant une certaine polyvalence et un côté opérationnel, elle est également directrice des affaires réglementaires : « Cela me permet de collaborer avec tous les départements. Les activités à gérer sont très variées : enregistrement, publicité, DMOS, transparence et CEPS, pharmacovigilance, assurance qualité, relations avec les fournisseurs et formation des délégués médicaux. » Sylvie Elia Foeillet gère également la mise en place de la certification qualité de la visite médicale et les audits internes et externes. Son équipe se compose aujourd’hui d’un pharmacien assistant, d’un médecin à temps plein en pharmacovigilance, d’un consultant externe, d’une secrétaire. Depuis décembre, un pharmacien en CDD s’occupe spécifiquement de l’enregistrement dans les pays du Maghreb et d’Afrique noire.
Des salariés respectés.
Pas d’embauche pour l’an prochain chez Chugai France, qui emploie 44 salariés dont 6 pharmaciens. Le développement est rythmé par l’arrivée de nouveaux produits sur le marché français, prévus après 2007. Les pharmaciens ont une place de choix : pharmacien responsable, pharmacien responsable intérimaire, chef de produits et responsables commerciaux en charge avec les pharmaciens hospitaliers. Un pourcentage important qu’Alain Clergeot, président de la filiale, justifie par « la forte culture médicament des pharmaciens. Ils s’intègrent bien dans l’environnement de laboratoires comme les nôtres car nous sommes sur des produits innovants techniques (comme le Granocyte, facteur de croissance hématopoïétique utilisé en cancérologie et en hématologie) qui nécessitent une bonne compréhension des pathologies et des modes d’actions ». Etienne Fauquier est devenu ainsi chef de produit Granocyte il y a un an et demi, après un remplacement : « Nous avons depuis recruté pour m’assister un chef de produit junior également pharmacien, avec une formation en école de commerce. »
Eisai insiste sur la priorité accordée au développement du capital humain. « Nous mettons en place des plans de formation annuels afin que chaque collaborateur puisse évoluer pleinement dans un environnement adapté tant à ses besoins professionnels qu’à ses attentes personnelles. » Les dépenses de formation ont ainsi représenté, en 2005, 7,37 % de la masse salariale. « En termes d’évolution, l’objectif est aussi de favoriser le développement professionnel de chaque collaborateur. Des passerelles entre nos réseaux EHPAD et Spécialiste existent et seront encore développées cette année. »
LES FILIALES FRANÇAISES EN CHIFFRES
– Astellas, CA : 126 MEuro(s), 193 salariés (à juin 2006).
– Chugai, CA : 62 MEuro(s), 44 salariés.
– Daiichi-Sankyo, CA : 45 MEuro(s), 205 salariés.
– Eisai France, CA : 192 MEuro(s)(au 31 mars 2007), 180 salariés.
– Otsuka, CA : 16 MEuro(s), 28 salariés.
– Takeda, CA : 270 MEuro(s), 486 salariés.
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