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Un laboratoire lambda s’est fait un nom

Publié le 25 juin 2005
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Encore peu connu en 2000, le groupe Omega Pharma s’est taillé une part de marché non négligeable en OTC et parapharmacie. Le tout par le rachat successif de sociétés. Et la croissance continue…

Omega Pharma ? Peu nombreux étaient les pharmaciens français connaissant cette entreprise en 2000. Cinq ans après, de rachat de portefeuilles en création d’une filiale française, Omega Pharma est pourtant devenu un acteur non négligeable de l’OTC et de la parapharmacie. Et le groupe est entré dans la cour des grands à l’officine avec plus d’une quarantaine de marques dont Parapoux, Innoxa, Bergasol, Bébisol, Mousticologne, Pyreflor, Jouvence de l’abbé Soury, Septivon, Predictor, Phytosun’Aroms, etc.

Plus de quarante marques en portefeuille.

L’histoire commence en 2000 lorsque le groupe pharmaceutique belge Omega Pharma, spécialisé dans l’OTC, acquiert les laboratoires Pharmygiène/Clément-Thékan. Suivront Chefaro-Ardeval, LSBH, les poudres T. Leclerc et Matara. La boulimie durera quatre ans et permettra au groupe de posséder plus d’une quarantaine de marques dans des domaines aussi divers que l’OTC, l’aromathérapie, le vétérinaire, les compléments alimentaires, la puériculture ou la diététique…

Si les fusions s’accompagnent le plus souvent de grincements de dents chez les salariés et supposent, en général, que les laboratoires rachetés se plient aux us et coutumes de l’entreprise « mère », Omega Pharma, groupe protéiforme, a eu la sagesse de laisser à chacune des entités son identité propre et ses caractéristiques, au moins dans un premier temps. « Chacun de nos laboratoires fonctionne comme une entité spécialisée et est autonome en termes de marketing et de vente. Ce qui n’empêche pas, bien au contraire, les équipes d’échanger d’un laboratoire à l’autre leurs expertises produits et leurs savoir-faire marketing et terrain. C’est tout l’intérêt de se réunir comme nous le faisons à l’occasion du séminaire marketing/vente d’août ou d’autres événements internes. C’est une véritable opportunité pour fédérer les équipes autour de valeurs d’entreprise communes et pour renforcer la synergie de groupe », confie Alexandra Krempff, responsable de la communication de la filiale française.

Une entreprise à taille humaine.

Si le groupe Omega Pharma France est loin du petit laboratoire familial avec quelque 500 salariés et un chiffre d’affaires de 186 millions d’euros en 2004, il n’a pas, du moins pour le moment, le gigantisme des grands groupes pharmaceutiques mondiaux. C’est peut-être pour cela qu’il y fait bon travailler, comme semblent le penser ceux et celles qui, travaillant depuis plusieurs années dans les laboratoires absorbés, ont choisi de rester.

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C’est le cas de Sylvie Didelot, entrée chez Pharmygiène Scat en 1996 en tant que chef de produit, aujourd’hui responsable de zone à l’export. « Souvent les périodes de rachat sont difficiles à vivre. ça n’a pas été le cas chez Omega, se souvient-elle. Dans un contexte morose, Omega a continué à être volontariste, nous avons eu envie de jouer la carte du groupe d’autant que, au marketing, nous nous sentions bien et l’ambiance n’a pas changé. »

Autre avantage mis en avant par Sylvie Didelot, les opportunités de carrière offertes par le groupe. « C’est une société à taille humaine, pas trop cloisonnée, mais, dans le même temps, sa taille, sa croissance et le nombre de portefeuilles qu’elle détient sont source d’opportunités. Il reste encore possible dans ce groupe de passer d’un service à un autre, d’évoluer d’un métier à un autre. » Un avantage aussi lié à sa fonction : Omega Pharma n’ayant pas de filiales sur tous les continents, les responsables à l’export couvrent de grands territoires. « De plus, le fait de travailler sur des types de produits très différents contribue à enrichir nos contacts clients », affirme Sylvie Didelot.

Savoir devenir autonome rapidement.

La diversité des portefeuilles constitue en effet une caractéristique importante du groupe qui rejaillira sur les différents métiers accessibles au pharmacien dans l’entreprise. « Impossible de se scléroser, on apprend tout au long de sa carrière, au gré des directives européennes, et elles sont nombreuses puisque nous travaillons sur des domaines réglementaires aussi variés que ceux des dispositifs médicaux, de la cosmétique, du médicament vétérinaire… », lance Armelle Potier, pharmacien responsable réglementaire. Un intérêt qui peut par contre virer au cauchemar pour ceux qui préfèrent traiter un seul dossier à la fois… « Hier, j’étais en audit chez un sous-traitant cosmétique, aujourd’hui je dois répondre à l’Agence nationale du médicament vétérinaire sur nos antiparasitaires externes, après-demain nous avons une réunion avec le marketing pour le projet de refonte d’une autre gamme… », détaille Armelle Potier. Un emploi du temps à donner le tournis, mais qui fait également du groupe Omega Pharma une entreprise très formatrice, surtout en début de carrière.

« Nous lançons beaucoup de produits, nous gardons suffisamment d’autonomie et l’esprit d’initiative est le bienvenu », précise Véronique Bourgogne, chef de groupe, qui conseille, lorsque l’on postule chez Omega, de mettre en avant dans sa lettre de motivation sa capacité à devenir autonome rapidement et son sens de l’organisation.

Et si Omega Pharma n’est pas, au dire de la direction des ressources humaines, dans une phase d’embauche forcenée actuellement, il est clair que son dynamisme n’exclut pas des opportunités à venir dans six mois ou un an. Avis aux amateurs !

OMEGA PHARMA EN QUELQUES DATES

– 2000 : création de la filiale française Omega Pharma SA par le biais du rachat des laboratoires Pharmygiène/Clément-Thékan.

– 2002 : rachat du laboratoire Chefaro-Ardeval (Jouvence de l’abbé Soury, Septivon), du laboratoire LSBH et du laboratoire Delta Pharm

– 2003 : rachat des poudres T. Leclerc (gamme cosmétique) et de Matara (home tests) ; création des deux entités Cosmediet et La Beauté Internationale.

– 2004 : inauguration du nouvel établissement pharmaceutique du laboratoire Delta Pharm à Plélo (Côtes-d’Armor), spécialisé en aromathérapie avec Phytosun’Aroms.

– 2005 : le groupe travaille sur l’harmonisation et l’homogénéisation des portefeuilles produits.