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Médicaments génériques : Biogaran vendu aux Indiens ?
Créée il y a 28 ans, le laboratoire Biogaran, filiale des laboratoires Servier, s’est imposé comme l’un des leaders du marché des médicaments génériques français. Aujourd’hui, il pourrait être vendu à un groupe indien. Quelle en serait la conséquence sur le marché du médicament français ?
En décembre dernier, L’Informé annonçait la vente possible du laboratoire Biogaran. L’information a été confirmée ce jour. Cette filiale du groupe Servier dispose d’un portefeuille de 900 médicaments et produit 350 millions de boîtes de génériques par an. Avec une solide croissance de 8,8 %, le numéro 1 des génériques français attise les convoitises. Quatre candidats repreneurs sont en lice : deux groupes européens et deux groupes indiens. A ce stade, les offres européennes – 700 millions d’euros – sembleraient insuffisantes aux actionnaires en regard du chiffre d’affaires de plus d4un milliard d’euros.
Une délocalisation possible, un coup dur pour l’emploi
Les Indiens risquent donc de remporter la mise. A terme, des délocalisations seraient à envisager. Or, 50 % de la production de Biogaran est effectuée en France et 90 % sur le sol européen. 8600 emplois seraint aujourd’hui en jeu. « C’est un scénario cauchemar qui est en train de s’installer », a déclaré Frédéric Bizard, professeur d’économie à l’ESCP Europe et président de l’Institut Santé, au micro de France info. « Biogaran c’est un médicament sur six consommés en France », a également rappelé l’expert.
Jerôme Wirotius alertait sur le prix des médicaments
Le directeur général de Biogaran a longtemps alerté sur le prix des médicaments en France. En septembre dernier, toujours sur France Info, il avait ainsi déclaré : « Ni nous, ni les autres laboratoires de génériques, pourrons faire une année de plus avec un contexte de prix bas, d’inflation très forte et de nouvelles taxes […] qui sont aujourd’hui confiscatoires. » Le laboratoire avait fait des demandes d’augmentation sur 24 produits mais seules 8 ont été acceptées.
Un fleuron industriel pour Bercy
Afin de garder ce fleuron industriel sous pavillon français, Bercy pourrait dégainer une « arme qui s’appelle la procédure d’investissement étranger en France et qui permettra de poser un certain nombre de conditions à cette reprise voire de la refuser », a déclaré Roland Lescure, ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie. De son côté le groupe Servier a déclaré « qu’aucune décision n’était prise. »