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Les sorties de la réserve hospitalière en 2005
L’accroissement des sorties de la réserve hospitalière, longtemps attendu, a bien eu lieu en 2005. Pas moins de dix-huit spécialités jusqu’alors délivrées à l’hôpital sont arrivées à l’officine. Toutes, excepté Trizivir, correspondent à des molécules jamais encore délivrées en ville.
ABILIFY (ARIPIPRAZOLE)
Bristol-Myers Squibb
Mode d’action : l’aripiprazole est un antipsychotique atypique.
Caractéristiques : Abilify est un traitement de la schizophrénie. La posologie de 15 mg par jour est habituelle. Bien qu’aucune augmentation d’activité n’ait été démontrée avec des doses supérieures à 15 mg par jour, certains patients peuvent bénéficier d’une posologie allant jusqu’à 30 mg par jour. Les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, de la fatigue, une faiblesse, des nausées ou vomissements, de la constipation, de l’agitation, de la somnolence, des tremblements ou des troubles de la vue. Abilify n’a pas de contre-indication.
Statut : liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : Abilify s’ajoute à la rispéridone (Risperdal), la loxapine (Loxapac), la clozapine (Leponex), l’amisulpride (Solian) et l’olanzapine (Zyprexa). Il a un profil d’effets indésirables plus satisfaisant en termes de prise de poids et de modification du métabolisme des glucides que Risperdal et Zyprexa. L’amélioration du service médical rendu d’Abilify est modeste (III) par rapport à Haldol et mineure (IV) comparé à Zyprexa.
ARANESP (DARBEPOETIN ALFA)
Amgen
Mode d’action : la darbepoetin alfa est un médicament antianémique. Il s’agit d’un agent stimulant de l’érythropoïèse.
Caractéristiques : Aranesp est indiqué dans le traitement de l’anémie chez l’insuffisant rénal chronique à partir de 11 ans, et chez l’adulte traité par chimiothérapie dans le cadre des pathologies malignes non myéloïdes. La posologie initiale chez l’insuffisant rénal durant la phase de correction est de 0,45 µg/kg une fois par semaine en intraveineuse ou en sous-cutané, ou encore de 0,75 µg/kg une fois toutes les deux semaines (en prédialyse). Une injection mensuelle d’une double dose est possible chez les patients non dialysés. En oncologie, elle est de 6,75 µg/kg en sous-cutané toutes les 3 semaines.
Les effets indésirables les plus courants d’Aranesp sont l’hypertension et la thrombose vasculaire au point d’injection. Une hypertension mal contrôlée contre-indique son utilisation.
Statut : médicament d’exception. Prescription initiale hospitalière ou émanant d’un médecin exerçant dans un service de dialyse à domicile, annuelle. Renouvellement non restreint. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : L’efficacité de la darbepoetin est identique à celle observée avec l’administration d’érythropoïétine humaine recombinante (r-HuEPO). Les schémas thérapeutiques sont superposables et la tolérance aussi satisfaisante. Aranesp partage ainsi le même niveau d’ASMR que les autres érythropoïétines : elle est majeure (niveau I).
BILTRICIDE (PRAZIQUANTEL)
Bayer Pharma
Mode d’action : le praziquantel est un antiparasitaire, dérivé des quinolones.
Caractéristiques : Biltricide est indiqué dans les infections parasitaires à trématodes telles que les distomatoses et les bilharzioses. Les posologies utilisées dépendent du parasite incriminé : 40 mg/kg pour Schistosoma hæmatobium, S. intercalatum et S. mansoni, 60 mg/kg pour S. japonicum, trois fois 25 mg/kg réparties sur 24 heures pour Clonorchis sinensis et Opisthorchis viverrini, et la même posologie durant 48 heures pour Paragonimus westermani. Les effets indésirables du praziquantel sont peu importants et transitoires : il s’agit de gêne abdominale, de nausées, de céphalées, de vertiges ou de fièvre. La présence d’une cysticercose oculaire et le premier trimestre de grossesse sont des contre-indications à son utilisation. L’allaitement doit être interrompu le jour de la prise de Biltricide et dans les 72 heures qui suivent.
Statut : liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : Les affections à trématodes sont assez rares en France métropolitaine. Elles touchent préférentiellement le voyageur en provenance d’Afrique, d’Asie et d’Inde. Le praziquantel est le traitement de choix dans les distomatoses. Il est inscrit sur la liste des médicaments essentiels de l’OMS pour son indication dans les bilharzioses.
BONDRONAT (ACIDE IBANDRONIQUE)
Roche
Mode d’action : l’acide ibandronique est un agent antiostéoclastique hypocalcémiant de la famille des biphosphonates.
Caractéristiques : Bondronat est indiqué dans le traitement des hypercalcémies induites par les tumeurs avec ou sans métastases, et en prévention des complications osseuses (fractures, compressions, hypercalcémies…) accompagnant les cancers du sein et les métastases osseuses. Bondronat s’injecte à raison de 2 à 4 mg en dose unique dans le traitement des hypercalcémies et de 6 mg toutes les 3 à 4 semaines en prévention des complications osseuses, en perfusion intraveineuse lente de une heure. Bondronat est contre-indiqué chez l’enfant, pendant la grossesse.L’allaitement n’est pas recommandé (absence de données). Ses effets indésirables les plus fréquents sont un syndrome pseudo-grippal, des céphalées et des troubles digestifs.
Statut : médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement. Liste I. Remboursement SS à 65 % dans l’indication de la prévention des complications osseuses.
Sa place dans la classe : L’acide ibandronique appartient à la même classe que l’acide zolédronique (Zometa), l’acide pamidronique (Arédia) ou l’acide clodronique (Clastoban, Lytos). Bondronat n’améliore pas le service médical rendu (niveau V) par rapport au Zometa, ce dernier présentant même l’avantage de se perfuser en 15 minutes comparativement à une heure pour Bondronat.
EMTRIVA (EMTRICITABINE)
Gilead Sciences
Mode d’action : l’emtricitabine, antiviral analogue nucléosidique de la cytosine, inhibe de façon compétitive la transcriptase inverse du VIH.
Caractéristiques : Emtriva est indiqué chez l’adulte ou l’enfant de plus de 4 mois infecté par le VIH-1 en association à d’autres antirétroviraux, chez le sujet naïf de tout traitement ou prétraité avec une charge virale contrôlée. La posologie chez l’adulte est de 200 mg par jour. Chez l’enfant de 4 mois à 18 ans, la dose quotidienne recommandée est de 6 mg/kg. Chez l’insuffisant rénal, il est nécessaire d’adapter la posologie en espaçant les prises de 48, 72 ou 96 heures selon la clairance à la créatinine. Les effets indésirables d’Emtriva les plus fréquents sont une neutropénie, une anémie, une hypertriglycéridémie, une hyperglycémie, des céphalées, des diarrhées, des nausées et l’élévation des CPK. L’emtricitabine n’a pas de contre-indication.
Statut : prescription initiale hospitalière annuelle. Renouvellement non restreint. Liste I. Remboursement SS à 100 %.
Sa place dans la classe : L’emtricitabine vient après l’AZT (zidovudine), la ddI (didanosine), la ddC (zalcitabine), la 3TC (lamivudine), la d4T (stavudine), l’abacavir (ABC). En termes d’efficacité, Emtriva n’est pas inférieur au d4T ou au 3TC. De par son profil de résistance et de tolérance, son schéma d’administration en une prise par jour et une galénique adaptée à l’enfant, il est similaire à la lamivudine. Emtriva n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu par rapport à Epivir (ASMR V).
EPREX (EPOETIN ALFA)
Janssen-Cilag
Mode d’action : L’époetin alfa est une érythropoïétine recombinante humaine.
Caractéristiques : Eprex est indiqué dans le traitement de l’anémie chez l’insuffisant rénal chronique hémodialysé (adulte et enfant) ou en dialyse péritonéale (adulte), l’adulte insuffisant rénal chronique non encore dialysé et le patient sous chimiothérapie dans le cadre des tumeurs solides, lymphomes malins ou myélomes multiples. Eprex est aussi indiqué pour augmenter le volume des dons de sang autologues chez les patients participant à des programmes de transfusions autologues différées, et pour réduire l’exposition aux transfusions de sang homologues chez le patient subissant une intervention chirurgicale orthopédique programmée. Eprex est contre-indiqué en cas d’hypertension mal contrôlée. Ses effets indésirables les plus courants sont l’hypertension et la thrombose vasculaire au point d’injection.
Statut : médicament d’exception. Prescription initiale hospitalière ou émanant d’un médecin exerçant dans un service de dialyse à domicile, annuelle. Renouvellement non restreint. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : L’efficacité de l’époetin alfa est identique à celle observée avec l’administration d’époetin bêta ou de darbepoetin, avec des schémas thérapeutiques superposables et une tolérance aussi satisfaisante. Le dosage à 40 000 UI n’est pas très judicieux pour les schémas d’administration hebdomadaire, pour lesquels 30 000 UI suffisent. Eprex partage le même niveau d’ASMR que les autres érythropoïétines (niveau I : majeure).
FASLODEX (FULVESTRANT)
AstraZeneca
Mode d’action : le fulvestrant est un agoniste des récepteurs aux estrogènes.
Caractéristiques : Faslodex est indiqué dans le traitement du cancer du sein localement avancé ou métastasé, chez la femme ménopausée possédant des récepteurs estrogènes positifs, en cas de récidive ou de progression sous antiestrogène. Le fulvestrant s’injecte en intramusculaire lentement dans le muscle fessier à la posologie de 250 mg une fois par mois. Les contre-indications à son utilisation sont les antécédents d’hypersensibilité au principe actif ou au Crémophor, la grossesse et l’allaitement, l’insuffisance hépatique sévère. Les effets indésirables les plus fréquents sont des bouffées vasomotrices, des réactions locales au point d’injection et des réactions allergiques sous toutes leurs formes.
Statut : Liste I. Remboursement SS à 100 %.
Sa place dans la classe : Il s’agit d’un traitement de deuxième intention dans le cancer du sein hormonodépendant. Il semble aussi efficace que les inhibiteurs de l’aromatase de 3e génération de type anastrozole. Aujourd’hui, le recul est insuffisant pour juger de son efficacité en termes de morbimortalité ou de qualité de vie. Mais le fait de disposer d’une thérapeutique supplémentaire en cas d’échappement, avec un mode d’action différent de celui des antiaromatases, est intéressant. L’ASMR de Faslodex est jugée mineure (niveau IV).
FUZEON (ENFUVIRTIDE)
Roche
Mode d’action : l’enfuvirtide est un inhibiteur de la fusion entre le virus VIH-1, et les lymphocytes LT4 et les monocytes.
Caractéristiques : Fuzeon est indiqué en association aux autres antirétroviraux dans le traitement de l’infection à VIH-1. Le patient doit être en situation d’échec thérapeutique ou d’intolérance aux médicaments des trois classes d’antirétroviraux (inhibiteurs de protéase, analogues nucléosidiques ou non de la transcriptase inverse). La posologie est de 90 mg deux fois par jour chez l’adulte et l’adolescent de plus de 16 ans. Fuzeon s’injecte en sous-cutané. Les effets indésirables engendrés par l’utilisation d’enfuvirtide sont des réactions locales souvent douloureuses au point d’injection, ainsi que des neuropathies et des pancréatites. Fuzeon n’a pas de contre-indication absolue.
Statut : prescription initiale hospitalière annuelle. Liste I. Remboursement SS à 100 %.
Sa place dans la classe : Fuzeon inaugure la classe thérapeutique des inhibiteurs de la fusion. Il possède une activité intrinsèque fort intéressante, y compris sur les souches multirésistantes. L’amélioration du service médical rendu par Fuzeon en association à au moins un antirétroviral encore actif sur le virus muté est jugée modeste (niveau III).
HEPSERA (ADÉFOVIR DIPIVOXIL)
Gilead Sciences
Mode d’action : l’adéfovir dipivoxil est une prodrogue de l’adéfovir, analogue nucléotidique possédant une activité antivirale.
Caractéristiques : Hepsera est un traitement de l’hépatite B chronique active, que la maladie soit compensée ou non. Réservé aux adultes, Hepsera s’administre à la dose journalière de 10 mg per os. Il s’avale au moment ou en dehors des repas. La durée optimale de traitement reste à définir. L’intervalle de prise est augmenté en cas d’insuffisance rénale. L’effet indésirable le plus fréquent sous Hepsera est une élévation de la créatininémie signant une atteinte rénale.
Statut : prescription initiale semestrielle réservée aux spécialistes en hépatogastroentérologie, médecine interne et infectiologie. Renouvellement non restreint. Médicament nécessitant une surveillance particulière durant le traitement. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : Hepsera s’emploie en troisième et dernière intention après échec de l’interféron alfa-2 et échec ou intolérance à la lamivudine. En l’absence de résistance à la lamivudine, l’adéfovir n’améliore pas le service médical rendu (ASMR V) dans la mesure où il présente un risque moins élevé d’échappement thérapeutique mais au prix d’un risque supérieur d’insuffisance rénale. En revanche, en cas de résistance ou d’inefficacité à la lamivudine, l’ASMR d’Hepsera est importante (niveau II).
HUMIRA (ADALIMUMAB)
Abbott
Mode d’action : l’adalimumab est un anticorps monoclonal recombinant humain anti-TNF-alpha.
Caractéristiques : Humira est indiqué chez l’adulte souffrant de forme modérément à sévèrement active de polyarthrite rhumatoïde, en cas d’échec ou d’intolérance au méthotrexate et dans les formes sévères non précédemment traitées par méthotrexate. Il est classiquement utilisé en association au méthotrexate, mais peut être utilisé seul en cas d’intolérance. Humira est aussi indiqué dans le rhumatisme psoriasique lorsque la réponse au traitement de fond a été inadéquate.
La dose de 40 mg est injectée en sous-cutané tous les 15 jours et toutes les semaines en monothérapie. La réponse clinique est généralement obtenue en 12 semaines. Les effets indésirables les plus fréquents sous Humira sont de type anémie, céphalées, vertiges, infections respiratoires hautes et basses, nausées, diarrhées, éruptions cutanées, infections urinaires, syndrome grippal et douleurs au point d’injection. Il est contre-indiqué en cas de tuberculose évolutive ou d’infection, de grossesse et d’allaitement et d’insuffisance cardiaque de classe III ou IV.
Statut : médicament d’exception. Prescription initiale hospitalière semestrielle réservée aux spécialistes en rhumatologie et en médecine interne. Renouvellement réservé aux mêmes spécialistes exerçant en secteur public ou privé. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : L’adalimumab appartient à la même classe que l’étanercept (Enbrel) et l’infliximab (Remicade, hôpital). Le schéma thérapeutique d’Humira est un argument de choix. Son ASMR est importante (niveau II) dans la polyarthrite quand il est associé au méthotrexate et dans la rhumatisme psoriasique, comme Enbrel. Cependant, comme pour tous les anti-TNF-alpha, l’initiation de ce traitement nécessite le dépistage d’une éventuelle tuberculose latente ou avérée. Durant le traitement, la surveillance du risque infectieux, cancérigène (encore mal connu) et cardiaque est capitale.
KINERET (ANAKINRA)
Amgen
Mode d’action : l’anakinra est un immunosuppresseur recombinant. Il neutralise l’activité biologique de l’interleukine 1. Il s’ensuit notamment une inhibition de l’inflammation synoviale.
Caractéristiques : Kineret est indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, en association au méthotrexate lorsque celui-ci n’offre plus une réponse satisfaisante. La posologie préconisée est de 100 mg en sous-cutané une fois par jour. Les effets indésirables occasionnés par la prise d’anakinra les plus fréquents sont des réactions au site d’injection chez 75 % des patients, des céphalées, des neutropénies et des infections sévères. Kineret est contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale sévère.
Statut : médicament d’exception. Prescription initiale hospitalière semestrielle réservée aux spécialistes en rhumatologie et en médecine interne. Renouvellement réservé aux mêmes spécialistes exerçant en secteur public ou privé. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : Le schéma thérapeutique de Kineret n’est pas très satisfaisant au regard de l’existant : une injection quotidienne pour Kineret versus deux injections par semaine pour Enbrel et deux injections par mois pour Humira. Indiqué en traitement de deuxième intention, aucune étude ne le compare aux anti-TNF-alpha indiqués dans cette même pathologie. L’amélioration du service médical rendu apportée par Kineret est modeste (ASMR III).
LITAK (CLADRIBINE)
Lipomed
Mode d’action : la cladribine est un cytotoxique. Analogue purique, c’est un antimétabolite.
Caractéristiques : Litak est un traitement de première intention de la leucémie à tricholeucocytes. Il s’administre en cure unique. La posologie classiquement utilisée est de 0,14 mg/kg par jour en sous-cutané durant 5 jours. Les effets indésirables les plus fréquents après une cure de Litak sont des neutropénies, des thrombopénies, des anémies et des lymphopénies sévères. Leurs impacts cliniques se matérialisent par des infections et de la fièvre. Les contre-indications à la cure sont la grossesse et l’allaitement, un âge inférieur à 16 ans, une insuffisance rénale (clairance à la créatinine #lt; 50 ml/min), une insuffisance hépatique (score de Child-Plugh #gt; 4) ou encore l’utilisation concomitante de myélosuppresseurs.
Statut : prescription initiale hospitalière réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie. Liste I. Remboursement SS à 100 %.
Sa place dans la classe : Litak est une nouvelle formulation de la cladribine administrable par voie sous-cutanée. Elle s’ajoute à la forme intraveineuse (Leustatine, à l’hôpital). A dose totale équivalente, le taux de réponses objectives est comparable quelle que soit la voie d’administration, pour un profil de tolérance similaire. Litak bénéficie d’une amélioration du service médical rendu mineure (niveau IV) par rapport à la Leustatine, car il améliore la qualité de vie des patients et diminue le recours à l’hospitalisation.
NEORECORMON (EPOETIN BETA)
Roche
Mode d’action : l’époetin bêta est une érythropoïétine recombinante humaine.
Caractéristiques : Neorecormon est indiqué dans le traitement de l’anémie chez l’insuffisant rénal chronique dialysé ou non encore dialysé, chez le patient sous chimiothérapie à base de platine dans le cadre des tumeurs solides (et en prévention), dans les myélomes multiples, les lymphomes non hodgkiniens de bas grade ou les leucémies lymphoïdes chroniques, en préventif chez le nouveau-né prématuré de poids de naissance compris entre 750 et 1 500 g, ainsi que pour augmenter le volume des dons de sang autologues pour les patients participant à des programmes de transfusions autologues différés. L’hypertension mal contrôlée contre-indique l’emploi de Neorecormon. Ses effets indésirables les plus courants sont l’hypertension et la thrombose vasculaire au point d’injection.
Statut : médicament d’exception. Prescription initiale hospitalière ou émanant d’un médecin exerçant dans un service de dialyse à domicile, annuelle. Renouvellement non restreint. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : L’efficacité de l’époetin bêta est identique à celle observée par l’administration d’époetin alfa ou de darbepoetin, avec des schémas thérapeutiques superposables et une tolérance aussi satisfaisante. Neorecormon partage le même niveau d’ASMR que les autres érythropoïétines (niveau I : majeure).
NIMOTOP (NIMODIPINE)
Bayer Pharma
Mode d’action : la nimodipine est un inhibiteur calcique.
Caractéristiques : Nimotop est indiqué en prévention des déficits neurologiques ischémiques sévères chez les patients souffrant d’hémorragie sous-arachnoïdienne suite à une rupture d’anévrisme. La première administration médicamenteuse débute à l’hôpital avec la forme injectable de nimodipine. Celle-ci doit débuter le plus rapidement possible après le diagnostic de saignement méningé. Ensuite, le relais est pris en ambulatoire avec la forme orale de nimodipine, à la posologie de 60 mg per os, soit deux comprimés toutes les 4 heures. Le traitement se prolonge sur 3 semaines. Il est nécessaire d’adapter la posologie chez le sujet âgé et l’insuffisant hépatique en réduisant la dose de moitié. Nimotop est contre-indiqué à partir du 2e trimestre de la grossesse. Quant à ses effets indésirables, il s’agit d’hypotension, de vertiges, de céphalées, de nausées et de douleurs gastro-intestinales.
Statut : prescription hospitalière. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : Nimotop est le seul inhibiteur calcique et le seul médicament ayant cette indication. Les essais cliniques démontrent une efficacité chez 25 % des patients. L’appréciation de cette efficacité fut démontrée alors que la prise en charge de ces indications était essentiellement chirurgicale. Aujourd’hui, cette prise en charge est endovasculaire. La Commission de la transparence ne peut se prononcer sur l’amélioration du service médical rendu par Nimotop.
PULMOZYME (DORNASE ALFA)
Roche
Mode d’action : la dornase alfa est une désoxyribonucléase recombinante humaine.
Caractéristiques : Pulmozyme est indiqué dans le traitement des encombrements bronchiques chez les enfants de plus de 5 ans atteints de mucoviscidose et dont la capacité vitale forcée est supérieure à 40 % de la valeur attendue. La posologie classiquement utilisée est de une ampoule de 2 500 UI nébulisée chaque jour à l’aide d’un système nébuliseur/compresseur pneumatique. Chez le sujet de plus de 21 ans, la posologie peut être portée si nécessaire à une ampoule de 2 500 UI deux fois par jour. Les effets indésirables sous dornase alfa sont très rares (éventuellement une augmentation des expectorations en début de traitement).
Statut : prescription initiale hospitalière semestrielle. Renouvellement non restreint. Liste I. Remboursement SS à 65 %.
Sa place dans la classe : Pulmozyme est unique dans cette classe. Il permet d’améliorer la fonction respiratoire et de diminuer le nombre d’exacerbations nécessitant une antibiothérapie intraveineuse. L’amélioration du service médical rendu par Pulmozyme est modeste (III).
REYATAZ (ATAZANAVIR)
Bristol-Myers Squibb
Mode d’action : l’atazanavir est une molécule antivirale inhibant la protéase du VIH-1.
Caractéristiques : Reyataz est indiqué, en association avec d’autres médicaments antirétroviraux, dans le traitement de l’infection par le VIH chez les adultes prétraités. La posologie recommandée est de 300 mg par jour (400 mg/j en association au Sustiva) en une seule prise au cours d’un repas, en association à 100 mg de ritonavir, ce dernier potentialisant la pharmacocinétique de Reyataz. Ses contre-indications sont l’insuffisance hépatique, les traitements concomitants des médicaments à marge thérapeutique étroite métabolisés par le cytochrome P450 3A4 ou par le millepertuis. Ses effets indésirables les plus fréquents sont des hyperbilirubinémies parfois accompagnées d’ictère ou des blocs auriculoventriculaires.
Statut : prescription initiale hospitalière annuelle. Liste I. Remboursement SS à 100 %.
Notre avis : L’atazanavir enrichit l’arsenal thérapeutique des antiprotéases du VIH. Son association au ritonavir a pour avantages une non-infériorité d’efficacité virologique chez le patient prétraité, une meilleure tolérance digestive, un profil de tolérance lipidique plus favorable et un schéma thérapeutique simplifié en une prise par jour. L’amélioration du service médical rendu par Reyataz est mineure (niveau IV).
TRIZIVIR (ABACAVIR + LAMIVUDINE + ZIDOVUDINE)
GlaxoSmithKline
Mode d’action : la zidovudine (AZT), la lamivudine (3TC) et l’abacavir (ABC) sont des analogues nucléosidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse. Ces trois molécules sont déjà connues à l’officine.
Caractéristiques : Trizivir est indiqué chez l’adulte, dans le cadre des associations d’antirétroviraux pour le traitement de l’infection par le VIH. Il s’administre à la posologie de un comprimé matin et soir. Chez l’insuffisant rénal, si la clairance à la créatinine est inférieure ou égale à 50 ml/min, il est nécessaire d’adapter la posologie et d’administrer séparément la lamivudine.
Les signes d’intolérance, notamment hématologiques, justifient l’administration séparée des trois principes actifs pour réduire la dose de zidovudine. Les contre-indications à son utilisation sont une insuffisance hépatique, une insuffisance rénale au stade terminal ou un taux d’hémoglobine inférieur à 7,5 g/100 ml ou un nombre de neutrophiles inférieur à 0,75 G/l. Les effets indésirables enregistrés sous Trizivir sont ceux décrits sous Retrovir, Epivir et Ziagen. Il faut garder à l’esprit les possibles réactions d’hypersensibilité retardée sous abacavir.
Statut : prescription initiale hospitalière annuelle. Liste I. Remboursement SS à 100 %.
Sa place dans la classe : L’observance étant un des facteurs essentiels du succès du traitement antirétroviral, la commodité d’emploi du Trizivir est à souligner. Améliorant la qualité de vie des patients, Trizivir apporte une amélioration du service médical rendu mineure (niveau IV).
XELODA (CAPÉCITABINE)
Roche
Mode d’action : la capécitabine est une prodrogue non cytotoxique du 5-FU. Il semble que le 5-FU inhibe la synthèse d’ADN, d’ARN et de protéines via une carence en thymidine, provoquant un déséquilibre entre croissance et mort cellulaire.
Caractéristiques : Xeloda est indiqué en première ligne dans le cancer colorectal métastatique ainsi qu’en traitement adjuvant du cancer du côlon de stade III après résection. Il est aussi indiqué en deuxième ligne dans le cancer du sein localement avancé ou métastatique, en association au docétaxel, ou en monothérapie en cas d’échec ou de contre-indication aux taxanes ou anthracyclines.
La posologie recommandée est de 1 250 mg/m2 deux fois par jour durant 14 jours. Vient ensuite une période sans traitement de 7 jours, soit un cycle de 21 jours. Une réduction de dose de 25 % est appliquée en cas d’insuffisance rénale modérée. Une réduction de dose de 25 à 50 % est pratiquée en cas d’apparition d’effets indésirables. Les effets toxiques limitant la posologie de capécitabine concernent les troubles gastro-intestinaux (diarrhées, nausées, vomissements), les stomatites et les syndromes mains-pieds. La plupart de ces effets sont réversibles et n’entraînent pas l’arrêt définitif du traitement, bien que l’on soit amené à le suspendre ou à réduire les doses. Xeloda est contre-indiqué en cas de leucopénie, de thrombopénie ou de neutropénie sévère, d’insuffisance hépatique ou rénale sévère, de grossesse ou d’allaitement ou de déficit en dihydropyrimidine-déhydrogénase.
Statut : prescription hospitalière. Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en hématologie, en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie. Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement. Liste I. Remboursement SS à 100 %.
Sa place dans la classe : Les comprimés Xeloda sont une alternative au 5-FU injectable. Ils permettent de conduire le traitement à domicile, ce qui en termes de qualité de vie est un avantage certain. Ainsi la capécitabine améliore le service médical rendu de façon importante (niveau II).
Vivien Veyrat Pharmacien adjoint, professeur associé (Paris-XI), membre du comité scientifique du Moniteur
« Xeloda est, je pense, une petite révolution à l’officine. En effet, c’est l’un des rares anticancéreux pouvant être dispensés et administrés en ville. Ceci est surtout intéressant dans le traitement du cancer du côlon lorsqu’il est prescrit en monothérapie. Pour le cancer du sein, étant donné qu’il doit être associé à un dérivé de l’if (taxotère), il est plus rare de le délivrer dans cette indication. La capécitabine étant une prodrogue du 5-fluoro-uracile, son administration est nettement plus agréable que son homologue injectable. Cependant, le pharmacien doit être extrêmement vigilant quant aux effets indésirables de ce nouveau médicament sorti de la réserve hospitalière et doit connaître la conduite à tenir le cas échéant : troubles digestifs avec des diarrhées surtout, l’érythrodysesthésie palmoplantaire (syndrome mains-pieds). Je n’ai pas hésité à contacter le laboratoire lorsque je l’ai délivré la première fois afin qu’il me communique toutes les informations nécessaires pour bien le dispenser : fiches conseil pour le patient, documents de formation pour l’équipe officinale… »
Propos recueillis par Véronique Pungier
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