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Le cortinaire couleur de rocou

Publié le 26 septembre 2015
Par Sylviane Le Craz
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Le cortinaire couleur de rocou (Cortinarius orellanus), également nommé cortinaire des montagnes malgré une présence de ce champignon aussi bien en plaine qu’en montagne ou bordure de mer, contient une toxine, l’orellanine. Celle-ci provoque plus de 24 heures après l’ingestion (et jusqu’à 20 jours), des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements), une soif intense, des douleurs musculaires, des crampes, une asthénie physique. Après une courte période de rémission (jusqu’à 15 jours) s’ensuit une insuffisance rénale qui devient chronique dans la moitié des cas avec deux tiers d’insuffisance rénale chronique terminale nécessitant une dialyse voire une transplantation. Ce cortinaire est reconnaissable par sa couleur roux orangé à fauve, plus ou moins proche de celle du pigment issu du rocou, une plante brésilienne. Son chapeau est campanulé à convexe, parfois mamelonné, vite étalé jusqu’à 7 à 10 cm de diamètre. Il est revêtu de fibrilles feutrées et possède une marge mince, incurvée et souvent sinueuse avec l’âge. Ses lames assez espacées sont inégales. Son stipe cylindrique, plein, ferme et assez élancé, est taché par une sporée brun rouille. Sa cortine jaunâtre est très fugace. Sa chair fauve, jaunâtre exhale une nette odeur de radis ou de rave, dite raphanoïde.

Présente à partir de la fin de l’été et jusqu’à la fin de l’automne, cette espèce préfère les chênes. Mais on la trouve aussi en montagne, en hêtraie mixte ou pure jusqu’à 1 500 m. Habituellement peu courant, le cortinaire couleur de rocou se développe parfois subitement en quantité inhabituelle et peut être confondu avec le laccaire laqué par exemple.

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