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Laboratoires Asepta

Publié le 1 octobre 2023
Par Carole De Landtsheer
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Localisée dans la principauté de Monaco, cette entreprise familiale et indépendante fête ses 80 ans.

Les Laboratoires Asepta ont été créés en 1943 pour répondre à la demande d’une cible inédite : celle des croupiers et, plus largement, des employés du casino de Monaco. Leur travail, qui exige une position debout des heures durant, leur provoque des douleurs au pieds. Le pharmacien Henri Adam met alors au point une crème à base de plantes pour diminuer l’inflammation : la marque Akileïne (aujourd’hui numéro un des soins des pieds en France, argue l’entreprise) est née. Paul Lacroix, un ami d’Henri Adam, décide de fonder les Laboratoires Asepta pour commercialiser cette crème. S’ensuivent des lancements de produits innovants, à l’origine de nouveaux marchés en pharmacie, comme les formules liquides en ampoules avec l’introduction de la marque Coup d’Éclat en 1978. « Nous avons été les premiers à proposer ce type de produits », rappelle Benjamin Noir, petit-fils de Paul Lacroix et directeur général de l’entreprise. Parmi les autres fleurons d’Asepta, citons également la marque Ecrinal, commercialisée en 1972 et, selon l’intéressé, leader en France sur le marché des soins des phanères (ongles, cils et sourcils). Depuis les débuts, ce sont plus de 2 000 formules qui ont été conçues au sein du service Recherche et développement.

La « Ruche » du Rocher.

Situés à Monaco, les Laboratoires Asepta sont implantés dans un immeuble de 9 000 mètres carrés, dispatchés sur sept niveaux, dans le quartier de Fontvieille. Ici, « la construction d’un plateau industriel classique est impossible. Les services sont donc répartis par étages, ce qui nécessite des monte-charges », précise Benjamin Noir. De la réception des marchandises, au rez-de-chaussée, à la fabrication des produits, aux cinquième et sixième étages, les 130 salariés travaillent de concert dans cet édifice surnommé la « Ruche ». Ils officient dans sept ateliers, qui comprennent encore le stockage et la pesée des matières premières pour la fabrication des crèmes et des formules liquides, le conditionnement des produits en tubes, pots et flacons, etc. Trente-deux employés sont dédiés à la production proprement dite.

Les crèmes, cœur de métier d’Asepta.

L’atelier de fabrication des crèmes compte quatre plateformes automatisées, qui disposent chacune d’une cuve principale appelée « malaxeur ». De contenance variable (160 l, 600 l ou 1 200 l), les malaxeurs sont équipés d’un système d’agitation et de paramétrage de mesures physiques telles que la température et la pression. Ils sont aussi directement alimentés en eau purifiée. « Nous programmons sur le malaxeur l’arrivée d’eau purifiée, en quantité suffisante, depuis notre station d’eau où l’eau de la ville est filtrée et traitée par un osmoseur pour obtenir la qualité d’eau purifiée souhaitée », explique Léo Barbara, responsable de la production. Les plateformes présentent également une cuve annexe, de type fondoir, dont la fonction est l’incorporation et la fonte des matières lipophiles. Par exemple, la fabrication de la crème Nutri-Réparatrice Pieds Secs, l’un des produits stars de la marque Akileïne, commence par l’incorporation de blocs de 10 kilos de beurre de karité.

Mélange et contrôle qualité.

Après la fonte et l’homogénéisation des matières correspondant à la phase grasse, celles-ci sont transférées dans la cuve du malaxeur afin de réaliser le mélange avec les matières aqueuses, à une vitesse d’agitation précise et à une température qui peut monter jusqu’à 85 °C. « L’addition d’agents tensioactifs, avant ou après le transfert des matières vers la cuve du malaxeur, permet de stabiliser l’émulsion », ajoute le directeur de la production. S’ensuit une étape de contrôle qualité : au troisième étage, le laboratoire dédié vérifie que les paramètres physicochimiques (aspect visuel, viscosité, densité, pH) sont conformes. Le contenant de la cuve du malaxeur est alors vidangé dans une poche stérile, placée dans un container palettisable, pour faciliter son transport jusqu’aux ateliers de conditionnement, aux deux derniers étages, qui incluent trois lignes (deux pour le remplissage des tubes et une pour celui des pots).

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Nouvelles lignes de conditionnement.

Pour la fabrication des formules liquides, des agitateurs fixes et mobiles sont placés au-dessus de cuves de contenance variable (entre 300 ml et 1 000 ml) pour mélanger lesdits liquides (eau, matières alcooliques, etc.) auxquels pourront être ajoutées des poudres. Les matières sont incorporées au fur et à mesure. Le mélange obtenu est transféré par une tuyauterie, à l’aide d’une pompe, jusqu’aux lignes de conditionnement pour le remplissage des flacons. Ces deux lignes – primaire (remplissage, vissage) et secondaire (étiquetage, mise en étuis et fardelage) – seront remplacées en 2024, moyennant 1,2 million d’euros. Le but ? « Optimiser les temps de réglage sur des machines plus flexibles qui vont limiter les micro-arrêts en cours de production et simplifier la vie des opérateurs, en leur proposant une assistance automatisée et une plus grande sécurité. », résume Léo Barbara.

12 000

C’est le nombre de pharmacies et parapharmacies en France qui distribuent les produits du portefeuille Asepta. À l’export, ils sont vendus dans plus de 65 pays.

5,7 M D’UNITÉS sont fabriquées par an, dont 4,3 millions de crèmes.