La saga Doliprane prend fin : Sanofi cède 50 % d’Opella au fonds américain CD&R

Annoncée en octobre dernier, la cession d’Opella, fabricant du Doliprane, franchit une étape clé avec la signature d’un accord de vente. Sanofi conserve une participation significative, tandis que Bpifrance devrait entrer au capital en tant qu’actionnaire minoritaire à hauteur de 2 %. La finalisation de la transaction est attendue pour le second trimestre 2025.

Ce mouvement s’inscrit dans une stratégie plus large du laboratoire français, visant à recentrer ses activités sur des segments à plus forte valeur ajoutée, notamment la biopharmacie. CD&R, reconnu pour ses acquisitions ciblées dans l’industrie, ambitionne de renforcer la compétitivité d’Opella tout en maintenant ses engagements industriels.

Des garanties pour l’emploi et la souveraineté sanitaire

La cession d’Opella à un acteur étranger a suscité des interrogations sur la souveraineté pharmaceutique française. Face aux préoccupations des pouvoirs publics, le ministère de l’Économie a obtenu des garanties concernant le maintien des sites de production et des investissements en France. Sanofi et CD&R s’engagent ainsi à préserver l’ancrage industriel et l’emploi sur le territoire national.

Le fonds américain, bien qu’incontournable dans le secteur des acquisitions industrielles, reste relativement discret. Il gère un portefeuille de plus de 57 milliards de dollars, avec des participations dans des entreprises de premier plan telles que BASF, John Deere ou encore Belron.

Un repositionnement stratégique pour Sanofi

Avec cette cession, Sanofi poursuit son virage stratégique amorcé ces dernières années. L’entreprise entend concentrer ses efforts sur ses activités pharmaceutiques à forte valeur ajoutée, notamment dans le domaine des biotechnologies et des traitements innovants. En se délestant partiellement de sa division santé grand public, elle cherche à maximiser son agilité financière et industrielle.

L’avenir d’Opella sous la direction de CD&R reste à surveiller, notamment en ce qui concerne les choix stratégiques en matière de développement de nouveaux produits et d’investissements industriels. Le maintien des engagements pris par le fonds américain sera un élément clé pour la stabilité du marché pharmaceutique français dans les années à venir.