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Il fera bio demain
Dans une vallée à la richesse botanique exceptionnelle, une coopérative agricole s’est transformée en un laboratoire florissant. Sanoflore vend aujourd’hui des produits dans le monde entier. Le bio a de l’avenir. Pour les pharmaciens aussi.
Entre montagne et champs de lavande, en plein milieu du Parc national régional du Vercors, des bâtiments flambant neufs abritent un laboratoire à l’activité débordante. Avec une dizaine d’embauches en moyenne par an pour un effectif total de moins 80 personnes, nul doute que Sanoflore fait partie des laboratoires les plus dynamiques du secteur de la filière bio.
La société faillit pourtant bien mettre la clé sous la porte en 1998. Le laboratoire fut créé en 1986 par Rodolphe Balz, phytothérapeute suisse, qui choisit de commercialiser les huiles essentielles produites par sa coopérative agricole. Dépôt de bilan, plan social, Sanoflore dut à l’époque licencier la moitié de son effectif. Un souvenir lointain aujourd’hui pour ce petit laboratoire qui préfère mettre en avant ses origines terriennes.
Sanoflore s’enorgueillit aujourd’hui d’être au deux bouts de la chaîne commerciale. La société exploite sa propre ferme de 14 hectares de terre et a signé des partenariats avec des coopératives agricoles pour vendre des matières premières (huiles essentielles, hydrolats, plantes sèches) issues de l’agriculture biologique. Sanoflore commercialise aussi sous sa propre marque ou pour des marques clientes divers produits finis comme des tisanes, des huiles essentielles d’aromathérapie, des cosmétiques bio ou des encens…
Si le laboratoire a d’abord investi les magasins bio, il a bien vite conquis des secteurs de distribution plus larges. Présent en officine sous sa marque ou celle de laboratoires ayant pignon sur rue, dans les grandes chaînes de parapharmacies (Auchan…) et des chaînes spécialisées comme Nature #amp; Découverte, Sanoflore fait feu de tout bois. « Nous avons pour principe de ne jamais dire non à nos clients », précise Stéphane Richard, le P-DG.
Une centaine de nouveaux produits chaque année. Une façon d’agir plutôt profitable à l’entreprise puisqu’elle réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de quelque 7 millions d’euros dont 30 % à l’export. « La moitié de notre activité à l’étranger s’effectue en Asie. L’Europe arrive en seconde position et en troisième les Etats-Unis, pays à qui nous vendons surtout des matières premières », précise Stéphane Richard.
Au Japon, Sanoflore a investi le secteur hospitalier grâce aux huiles essentielles.
Face à l’expansion de la demande, Sanoflore cherche à dupliquer le modèle français dans d’autres pays. « Nous voudrions reproduire des exploitations agricoles comme celles que nous avons mis en place dans le Vercors, en Bulgarie, à Madagascar et dans un pays concerné par la filière agrumicole afin d’assurer notre approvisionnement en matières premières de qualité, explique encore Stéphane Richard. Nous explorons tous les domaines pourvu qu’ils nous permettent de rester bio. Car parmi nos objectifs principaux, celui de rendre le bio accessible au plus grand nombre en diminuant les marges intermédiaires est en bonne place. »
Un concept qui laisse la porte ouverte aux idées novatrices, car Sanoflore lance une centaine de nouveaux produits chaque année, de l’infusette au sable de bougie végétale pour la maison en passant par le gel douche… Entre autres coups de force, le laboratoire a réussi le lancement en une seule fois d’une gamme entière de cosmétiques bio certifié Ecocert comportant vingt-trois références.
Investissement personnel demandé. Une aubaine donc pour ceux qui souhaitent pouvoir s’exprimer plus librement au sein de l’entreprise, car toute idée neuve est la bienvenue. Mais, revers de la médaille, Sanoflore, petite structure, attend de ses salariés un grand investissement personnel. Pas question ici de compter ses heures. « Nous attendons des candidats beaucoup d’ouverture d’esprit. Bien sûr, nous sommes preneurs de pharmaciens mais à condition qu’ils ne soient pas trop spécialisés dans un domaine. Ils doivent aussi savoir que les postes que nous pourrons leur proposer ne sont pas exclusivement dédiés aux pharmaciens. En fait, nous cherchons des candidats multifacettes qui aiment l’univers des PME, qui sont motivés par la filière des plantes et qui ont parmi leurs premières valeurs le respect du client », développe Stéphane Richard, seul pharmacien de Sanoflore avec Pierre Lartaud, responsable qualité amont (matières premières et mélanges de matières).
« En tant que responsable qualité des matières premières, je fais l’interface avec l’ensemble des secteurs de la société. J’ai évidemment beaucoup de contacts avec le service achats car nous contrôlons les échantillons de préachat. Je suis aussi en liaison avec les équipes de production et les agriculteurs de notre coopérative, précise Pierre Lartaud. Je travaille également en étroite relation avec le service de recherche et développement pour le contrôle de la qualité des ingrédients, le respect de la législation. Enfin, j’interviens comme appui technique et pour la formation des équipes commerciales. »
Pour ce pharmacien qui a intégré l’entreprise depuis presque quinze ans après avoir travaillé dans un laboratoire d’analyse, la motivation vient d’abord du renouvellement permanent des connaissances. « Le secteur du bio est passionnant, d’autant que mes goûts personnels me portaient déjà vers les produits naturels. Nous travaillons avec le CNRS pour l’aspect analytique. Et les recherches pour prouver la pureté des matières premières sont encore aujourd’hui un champ d’investigation très large », s’enflamme Pierre Lartaud.
Peu de pharmaciens donc actuellement chez Sanoflore, mais la porte leur est grande ouverte. Avis aux candidatures spontanées…
Sanoflore en chiffres
– Créé en 1986.
– 80 salariés : 40 à la production, 20 au commercial, 10 en recherche et développement et qualité et 10 pour l’administratif et les achats.
– 2 pharmaciens.
– Chiffre d’affaires en 2003 de 7 millions d’euros dont 20 % pour la filière matières premières, 35 % pour les marques clients et 45 % pour la marque Sanoflore.
– Croissance du chiffre d’affaires de 12 % en 2004.
– Sanoflore réalise 30 % de son activité à l’export dont la moitié en Asie.
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