Pénurie de médicaments : France et Angleterre, même combat

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Pénurie de médicaments : France et Angleterre, même combat

Publié le 18 mars 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Le Royaume-Uni fait face à une crise des médicaments qui impacte directement les patients et met sous pression les pharmacies de ville. Dans un post relayant son intervention sur ITV Good Morning Britain, Olivier Picard, pharmacien français expatrié en Angleterre, alerte sur l’ampleur du phénomène et plaide pour un assouplissement des règles encadrant les substitutions médicamenteuses.

Une enquête récente de la National Pharmacy Association (NPA) révèle une situation critique : 100 % des pharmacies britanniques sont confrontées à des pénuries de médicaments au moins une fois par jour. Conséquence directe : des patients contraints de repartir sans traitement, même lorsque des alternatives sûres existent.

Or, à l’heure actuelle, les pharmaciens ne sont pas autorisés à substituer sans repasser par un médecin généraliste. Une contrainte qui ralentit l’accès aux soins et alourdit inutilement la charge des professionnels de santé, déjà submergés.

Une nécessaire autonomie pour les pharmaciens

Olivier Picard rappelle que les pharmaciens sont des professionnels de santé qualifiés, déjà impliqués dans des missions élargies à travers le programme Pharmacy First. Pourtant, malgré cette expertise reconnue, le gouvernement britannique tarde à leur accorder la possibilité d’adapter les prescriptions en cas de rupture. Cet immobilisme interroge. En plus de protéger les patients, cette mesure allégerait la pression sur le National Health Service (NHS), en évitant des consultations médicales inutiles.

Un enjeu de santé publique

Les pharmaciens britanniques réclament une réforme urgente pour sécuriser l’accès aux traitements et fluidifier le parcours de soins. À l’heure où la France connaît elle aussi des tensions d’approvisionnement, ce débat pourrait trouver un écho dans l’Hexagone. Faut-il, comme le revendiquent les pharmaciens britanniques, donner plus de latitude aux officinaux pour garantir la continuité des soins ?

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