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L’Ordre des médecins porte plainte
Avec sa campagne de communication grand public « Mon conseil santé », Giphar s’est attiré les foudres de l’Ordre des médecins. Une plainte pour exercice illégal de la médecine et publicité mensongère a été déposée… deux ans et demi après les « faits »
Le 29 novembre 2008, lors de sa campagne grand public parue dans la presse nationale, le groupement Giphar vantait les mérites d’un « traitement personnalisé » et d’une « posologie adaptée » aux symptômes des patients. Des mots de trop pour le Conseil national de l’ordre des médecins qui, deux ans et demi plus tard, le 18 avril 2011, a déposé une plainte contre X pour exercice illégal de la médecine et publicité mensongère. Giphar a alors été assigné devant le tribunal correctionnel en août 2012.
« Cette démarche ne peut être interprétée autrement que comme une consultation médicale dispensée par un pharmacien », lit-on dans la plainte déposée au parquet de Paris. Sans compter qu’elle « peut faire croire aux patients que ce traitement personnalisé s’apparente, voire remplace une consultation médicale ». Si l’Ordre des médecins reconnaît le devoir du conseil du pharmacien, celui-ci, dit-il, « trouve sa limite en ce que le pharmacien ne doit pas formuler de diagnostic ».
Le groupement était-il déjà « en mission » ?
Alors, où se situe la ligne blanche entre le conseil du pharmacien et le diagnostic médical ? « Personne n’a reproché à un officinal de donner un conseil ni de mener des actions de prévention, mais il n’a pas le droit de questionner un patient, comme un médecin ne peut pas vendre des médicaments », précise Jérôme Cayol, avocat de l’Ordre des médecins. Les pharmaciens marchent-ils vraiment sur les plates-bandes des médecins ? « La position de l’Ordre des médecins n’est pas conforme à la réalité, s’insurge Gérard Bembaron, avocat de Giphar. Lorsque le patient arrive à la pharmacie avec des symptômes, le diagnostic est déjà posé puisque nous sommes sur le terrain des pathologies bénignes et de l’autodiagnostic. »
« Cette plainte met en cause l’évolution du métier de l’officinal, s’indigne Jean-Michel Cloppet, président de Giphar. L’Ordre des médecins cherche par tous les moyens à récupérer dans son giron des missions qui peuvent être réalisées par des pharmaciens. » Ce que dénie l’Ordre des médecins, où l’on affirme accueillir à bras ouverts l’évolution du métier de l’officinal. « Dans ce cas de figure, ce n’est pas de l’exercice illégal de la médecine, mais du conseil », assure Jérôme Cayol.
L’affaire ne devrait pas, a priori, mettre des bâtons dans les roues de la mise en place des nouvelles missions. D’autant qu’elle ne sera jugée que mi-mai 2013.
Quoi de neuf pour Giphar ?
Lors de son congrès qui s’est tenu à Dijon du 23 au 25 septembre, Giphar a mis en avant deux actions prioritaires pour ses 1 300 adhérents. Première d’entre elles, l’essor de son activité de grossiste-répartiteur via sa coopérative Sogiphar : celle-ci vient de faire une demande du statut de grossiste-répartiteur auprès des autorités de santé et ouvrira une seconde plate-forme à Montpellier en janvier 2013. Par ailleurs, le groupement veut aider les pharmaciens dans l’accompagnement des patients sous anticoagulants oraux via une formation e-learning et présentielle. Ce cycle devrait recevoir la double validation conventionnelle et DPC (développement professionnel continu).
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