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Les pharmaciens ne disent pas tous non aux chaînes

Publié le 15 décembre 2007
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PHR, fort d’un sondage auprès de ses adhérents, se prépare à l’arrivée des chaînes de pharmacies. 13 % se disent favorables, 7 % n’ont pas d’états d’âme et 24 % le voient comme une fatalité.

Le groupe PHR suit les conseils du Pr Jean-Jacques Zambrowski, économiste de la santé, tenus lors du 16e congrès du groupement à Lyon : « Personne ne vous imposera quoi que ce soit et ceux qui ne voudront pas des chaînes pourront rester indépendants. » Néanmoins, le groupe PHR préfère « se mettre en situation d’acteur et non pas de victime ». Un sondage réalisé auprès de ses adhérents (930 réponses) montre qu’ils sont ouverts à toutes les propositions. Le président, Lucien Bennatan, annonce qu’il mettra une chaîne de pharmacies à leur disposition le moment venu, « même si nous préférons le commerce associé au commerce intégré ».

D’abord les répartiteurs

56 % des adhérents ayant répondu sont totalement opposés à l’ouverture du capital à des personnes ou groupes extérieurs à l’officine. 13 % y sont totalement favorables tandis que 7 % n’ont pas d’états d’âme et 24 % vivent l’arrivée de capitaux extérieurs comme une fatalité. Dans son tour d’horizon des modèles européens, Jean-Jacques Zambrowski démontre que monopole du médicament et monopole de propriété sont intimement liés. Un lien bien perçu par les pharmaciens PHR : 88 % pensent qu’en touchant au premier, le second sera remis en cause.

Les investisseurs intéressés sont aujourd’hui dans les starting-blocks. Tant qu’à être racheté, autant l’être par les répartiteurs. L’OCP retient la préférence de 41% des adhérents, devant Alliance Healthcare (25%), les CERP (21%) et Phoenix Pharma (7 %). Un résultat acté par Claude Castells, président du directoire de l’OCP, lequel, lors du congrès, a clairement dit que le groupe Celesio auquel il appartient sera un partenaire capitalistique des pharmaciens lorsque le marché français sera complètement ouvert. « Un distributeur qui n’achète pas de pharmacies est condamné à disparaître, explique-t-il. Mais il va se passer des années entre le moment où la loi autorisera l’ouverture du capital et celui où les chaînes de pharmacies seront réalisées. »

Le modèle du groupement et d’un investisseur se partageant le capital de la chaîne recueille le plus de suffrages (59 %). Dans cette hypothèse, PHR n’entend pas être l’actionnaire majoritaire, vu les capitaux colossaux à mettre en jeu. Les pharmaciens sont réalistes sur les capacités limitées d’achat des groupements : seul un peu plus d’un tiers pense pouvoir se passer d’une alliance avec un investisseur et compte sur le seul groupement. Enfin, les assurances et la GMS sont peu pressenties pour entrer dans le capital des officines (respectivement 18 % et 10 % des réponses).

Mise en commun des fonds

Si les événements amènent à céder tout ou partie de l’officine à un investisseur, les réponses se partagent équitablement entre céder moins d’un quart de son capital (30 %), céder entre plus d’un quart et moins de la moitié (30 %) et céder la totalité (38 %). 60 % des adhérents attendent des dirigeants qu’ils leur proposent la possibilité d’entrer dans une chaîne de pharmacies. Mais tenue par qui ? Ils seraient assez enclins à céder entre un quart et la moitié du capital à une chaîne créée par leur groupement (39 %) et les plus inconditionnels d’entre eux la totalité (27 %).

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Enfin, sur la façon de construire cette chaîne, six adhérents sur dix souhaitent une chaîne constituée par un système de « mise en commun des fonds », donc 100 % gérée par le groupe. S’il fallait intégrer une chaîne, 7 % iraient dans un modèle capitalistique détenu à 100 % par un investisseur et un tiers dans une chaîne gérée par PHR avec un investisseur majoritaire dans le capital.