Le moteur francilien

Le génopôle d’Evry et Biocitech seront sur le même stand à l’occasion du Carrefour européen des biotechnologies qui aura lieu du 28 au 30 novembre à Lille. Ce n’est pas un hasard. « Ce partenariat résulte de la complémentarité et de la synergie des deux opérateurs, explique Jacques Lhomel, président de Biocitech. Le génopôle joue plus le rôle d’un incubateur et Biocitech d’un accélérateur pour les entreprises qui ont déjà deux à trois années d’existence. Le premier concentre les technologies autour du génome, le second est axé sur le développement du médicament à partir de molécules de synthèse. »

Ce rapprochement constitue les prémices d’un projet plus vaste. MediTech Santé vise ainsi à fédérer tous les acteurs impliqués dans les sciences du vivant et de la santé en Ile-de-France pour faire de la Région, d’ici 2010, le premier pôle industriel européen dans le domaine de l’innovation thérapeutique. Des objectifs quantifiés ont été définis, notamment le doublement des effectifs dans les sociétés de biotechnologies. La région regroupe déjà 44 % des entreprises du secteur.

Des entreprises champignons. Avec 51 entreprises, 26 laboratoires de recherche académique pour le génopôle et 14 sociétés privées pour Biocitech, une surface étendue respectivement à 71 000 m2 et 17 000 m2, les deux parcs technologiques occupent une place prépondérante dans le secteur et dans la région. Depuis début 2005, cinq nouveaux acteurs ont intégré Romainville. Discngine est une société de conseil et d’ingénierie, Kilorga fait de la synthèse à façon multiétape, Biodoxis de l’histocytopathologie, Endotis Pharma est spécialisée dans les glycosciences. Ils sont sept de plus à Evry : Centaure Metrix (instrumentation médicale), Genecust (services à façon en génomique et protéomique), IGNA (analyse de l’ADN humain), PartnerChip (biopuces à ADN haute densité), Texcell (sécurité microbiologique), MacDermol (médecine cellulaire réparatrice) et Celogos (médecine esthétique).

Les emplois ont suivi. En 1997, 511 personnes travaillaient sur le génopôle d’Evry. Aujourd’hui, elles sont 1 852. La moitié travaillent dans les laboratoires académiques dont 206 chercheurs, 85 doctorants, 38 post-docs, 141 stagiaires. Biocitech concentre 360 salariés (chercheurs, techniciens de laboratoires et fonctions support). « A fin 2006, nous devrions compter 490 personnes, détaille Jacques Lhomel. Sur ces 130 nouveaux emplois, 50 % sont destinés à des chercheurs. »

Pour postuler, peu de sociétés ayant dépassé le stade de la recherche-développement, mieux vaut être muni d’un doctorat ou d’une formation complémentaire au doctorat. Ainsi, Drugabilis, une société labélisée par Evry (mais installée à la faculté de Châtenay-Malabry) et spécialisée dans l’aide à la sélection des composés les plus développables, prévoit de recruter un spécialiste de l’analyse et un formulateur. Nautilus Biotech, sur le génopôle, recrute un chercheur docteur en biologie/biotechnologie avec une expérience en ingénierie des protéines. « Ce poste peut être ouvert à un docteur en pharmacie s’il a l’expérience requise », précise la société.