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La mort lente des officines

Publié le 10 avril 2010
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En 2009, 54 pharmacies ont baissé leur rideau. Du jamais vu depuis sept ans ! Alors que leur nombre n’a cessé d’augmenter au cours des cinq dernières années, atteignant 21 602 en 2008, les officines allemandes sont victimes d’une concurrence accrue dans un pays ne connaissant pas de quota à l’installation. Ces inquiétants résultats sont corroborés par une étude de l’Institut de recherche commerciale (IfH) de Cologne. Celle-ci se veut même encore plus alarmiste : un tiers des officines sont menacées, particulièrement celles situées en milieu rural. 37 % des pharmacies sondées par l’IfH annoncent en effet des pertes et, si les projets de réforme de l’assurance santé venaient à aboutir, plus de la moitié d’entre elles se retrouveraient dans une situation précaire.

Les titulaires se réfugient auprès des groupements

Selon Markus Preissner, auteur de l’étude, « beaucoup de titulaires s’en sortent actuellement parce qu’ils créent artificiellement des bénéfices dans d’autres segments comme les revenus sur immobilier, ou parce qu’ils vivent sur leurs réserves ». Une erreur selon lui car la question de la survie de ces officines se posera tôt ou tard, lors de leur cession. Pour contrer la menace de la faillite, les pharmacies n’ont d’autres recours que les groupements, lesquels, le plus souvent affiliés à des grossistes répartiteurs comme Phoenix ou Vivesco, opèrent de plus en plus comme des chaînes. Plus graves encore sont les groupements Easy ou Pharma Plus. Ces pharmacies au look de discounters n’hésitent pas à casser les prix de l’OTC – libérés depuis 2004 – jusqu’à 30 %, voire 50 % !

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