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INTERVIEW DE LOÏC HAMON : « Les ententes ne sont pas complètement finies »
Loïc Hamon a quitté le 31 janvier 2003 la présidence de Phoenix Pharma France avec la satisfaction du devoir accompli. Se destinant aujourd’hui au développement du groupe en Europe, il nous livre son analyse.
« Le Moniteur » : Pourquoi Phoenix Pharma n’a-t-il pas percé en France ?
Loïc Hamon : En 1997, année de la création de la SAS Phoenix Pharma, le marché de la répartition pharmaceutique française était complètement verrouillé. Dans ce contexte figé, Phoenix Pharma s’est adapté et a développé de nouveaux métiers pour accompagner les évolutions du marché et les changements d’organisation de ses clients. Ainsi, en parallèle de notre métier de grossiste-répartiteur, nous avons créé des activités de dépositaire pour les laboratoires et, dès 1998, le groupe s’est affiché clairement comme prestataire logistique aux côtés des groupements de pharmaciens désireux de conserver la maîtrise de leur profession, ce qui nous permet de rayonner hors de nos zones historiques.
Phoenix Pharma a-t-il renoncé à croître sur le marché national ?
Lorsque je suis arrivé aux commandes, le groupe était au bord du dépôt de bilan. Phoenix Pharma est parvenu à se redresser financièrement en cinq ans. Pour 2002, notre entreprise affiche un résultat net de 7 millions d’euros. Maintenant, pour continuer d’exister sur ce marché et avoir le rayonnement qu’il mérite, Phoenix Pharma est condamné à devenir un répartiteur national. Le processus est enclenché : un nouvel établissement Phoenix Pharma (ex-Bialais), implanté dans la banlieue lilloise, à Wambrechies, ouvrira ses portes dans quelques semaines et nous espérons pouvoir ouvrir un autre site basé à Lyon avant cet été. Grâce à l’offre nationale de Phoenix Pharma, le pharmacien d’officine pourra continuer à opérer un choix au niveau de ses grossistes-répartiteurs.
Entendez-vous par là que le pharmacien n’a pas actuellement toute liberté de choix ?
Avec quatre répartiteurs nationaux, le choix est préservé, à trois ce n’est pas le cas. Certains indices concordent et donnent à penser que les ententes entre répartiteurs ne sont pas complètement finies. J’en veux pour preuve le constat que l’on peut faire sur le niveau moyen des remises octroyées aux pharmaciens. La zone d’influence de Phoenix Pharma est de 31 % et passera à 47 % avec les établissements de Lille et de Lyon. Chez nous, le taux moyen de remise au pharmacien est de 3,40 %, alors que la moyenne nationale se situe à 3,10 %. Cependant, sur nos zones d’influence, nos concurrents proposent également 3,40 %, ce qui signifie qu’ailleurs, sur les 70 % du territoire restants, le niveau moyen des remises est inférieur, de l’ordre de 2,70 %. En fait, de notre présence et de notre vitalité sur le marché dépend 0,70 % de remise pour le pharmacien.
Que pensez-vous des systèmes de quotas mis en place par les laboratoires ?
Sur les dix premiers produits en chiffre d’affaires, cinq sont contingentés. La Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique s’est saisi du dossier et a introduit une instance auprès du Conseil de la concurrence. Phoenix Pharma a saisi également le Conseil de la concurrence pour d’autres motifs. En effet, les quotas sont calculés sur la base des ventes des douze derniers mois, ce qui veut dire que nos sites de Lille et de Lyon ne pourront pas distribuer les produits sous quotas. Cette politique arbitraire favorise donc nos concurrents. C’est totalement discriminatoire et contraire aux règles de la libre concurrence !
Comment voyez-vous l’avenir des relations entre pharmacien et grossiste-répartiteur ?
C’est un couple inséparable, et comme dans tous les couples, il y a des hauts et des bas. Demain, un pharmacien ne pourra plus se désintéresser des sources d’approvisionnement qui lui permettent d’exercer sa profession. Aujourd’hui, il s’est émancipé et veut avoir le choix dans son union. Avec le développement des génériques et de la médication familiale, il va avoir de plus en plus d’emprise directe sur son chiffre d’affaires et son pouvoir de décision va augmenter. Il cherchera donc à dialoguer de plus en plus avec ses fournisseurs, et vice versa.
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