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Des pharmaciens au coeur de l’action

Publié le 30 août 2003
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Le groupe Roche célèbre cette année le centième anniversaire de son implantation pharmaceutique en France. Les pharmaciens occupent une place importante dans tous les secteurs de l’entreprise qui compte actuellement quarante-huit molécules en développement.

C’est sur l’île de la Jatte à Neuilly, sur la Seine, que se niche le siège français de Roche Pharma, troisième filiale européenne du groupe suisse. En termes de chiffre d’affaires, l’entreprise arrive au dixième rang des laboratoires français. Le bâtiment moderne abrite 545 salariés dont environ 10 % de pharmaciens. On les retrouve aussi bien au sein du service marketing qu’aux affaires économiques, sans oublier le domaine des affaires réglementaires comptant dix pharmaciens sur dix-huit personnes au total.

Embauchée il y a neuf mois, Sylvie Goulemot dirige ce service « riche en contacts et à l’interface entre la maison mère, située à Bâle, et les autorités de santé ». Si elle connaît bien les ficelles des affaires réglementaires (elle a auparavant exercé le même poste dans un autre laboratoire), l’expérience ne représente pas pour autant un passage obligé pour intégrer Roche Pharma. Au sein du laboratoire, les stages sont un moyen très fréquent de recrutement. « Nous employons de nombreux stagiaires, et ce à tous les postes », confirme-t-on à la communication. « Ce qui m’a attirée chez Roche, poursuit Sylvie Goulemot, c’est certainement le vaste portefeuille de produits. Dès mon intégration, je suis tout de suite entrée dans le vif du sujet avec le lancement de Pegasys en avril dernier. »

Avantage aux pharmaciens.

Ainsi, son premier « bébé » Roche est né sous le signe du VHC et le prochain appartiendra toujours au domaine de la virologie. Plus précisément, une nouvelle classe thérapeutique dans le traitement du sida va voir le jour. Actuellement en ATU, Fuzeon (T-20) est le premier représentant des inhibiteurs de fusion du VIH.

Pour Olivier Vedel, pharmacien et attaché scientifique hospitalier (réseau de virologie Roche) pour la région Rhône-Alpes, la mise sur le marché du T-20 représente un moment important : « Je me souviens encore du lancement d’Invirase en 1997, le premier inhibiteur de la protéase ! C’est à la fois motivant et valorisant de participer à de telles avancées thérapeutiques. » Depuis 1995, Olivier Vedel parcourt les hôpitaux pour Roche. Sur quarante attachés hospitaliers en ce qui concerne la gamme VIH, quatre sont pharmaciens. « Notre diplôme est un avantage au niveau du recrutement mais aussi dans les relations avec le milieu hospitalier, nous parlons le même langage », explique-t-il. Pouvoir répondre aux attentes du corps médical, connaître mieux le médicament et son environnement, voilà comment il conçoit son métier, au-delà de son aspect commercial. Et de préciser : « La formation des équipes fait partie intégrante de la philosophie Roche. A chaque lancement, les délégués médicaux et hospitaliers reçoivent une formation initiale de cinq jours à propos des produits mais aussi de leur environnement. »

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Aujourd’hui, Roche Pharma a résolument mis le cap sur la recherche et le développement. Le laboratoire se place actuellement premier sur le marché hospitalier (résultats du premier trimestre 2003) avec des médicaments vedettes comme NeoRecormon (antianémique), Herceptin et Mabthéra (cancérologie) et enfin Pegasys (infectiologie).

Des pharmaciens parlent aux pharmaciens.

Pour autant, Roche ne néglige pas ses relations avec l’officine. Opérationnel depuis 2001, son service Roche Action Officine s’inspire du concept de Roche Action Hôpital. Qui mieux qu’un pharmacien à la tête d’une telle structure ? Jean-Christophe Court a intégré le marketing Roche Pharma en 1999. « Ce poste correspondait bien à mon expérience précédente de produits OTC et semi-éthiques. Il a fallu tout concevoir : la mise en place des conditions commerciales, des formations, la coordination avec les groupements, des enquêtes d’observance avec les officinaux… »

Aujourd’hui, le service compte trois personnes dont deux pharmaciens. Pour Jean-Christophe Court, l’intérêt de son poste tient à sa transversalité : « Il est très enrichissant de définir tous nos projets en collaboration avec le marketing et la visite médicale, d’autant plus que je dispose d’un large éventail de produits. »

C’est en toute logique qu’il a proposé sa candidature pour devenir responsable Roche Action Officine, les emplois à pourvoir étant tout d’abord proposés en interne. Une chose est sûre : Roche Pharma recrute en toute discrétion via des consultants extérieurs. Inutile donc de vouloir directement postuler sur son site Internet, il ne comprend pas de rubrique « emplois ».

Il faut savoir également que chaque branche du groupe Roche (Roche Pharma, Roche Diagnostics, Roche Vitamines et Roche Nicholas) est une entité bien distincte des autres. Et le passage en tant que salarié d’une structure à une autre s’avère peu fréquent. A chacun sa spécialité, à chacun ses salariés…

ROCHE PHARMA EN QUELQUES CHIFFRES

– 626,2 millions d’euros de CA en 2002.

– 10e laboratoire pharmaceutique français.

– 69 millions de boîtes produites par an.

– 64 % du CA Roche en France, devant Roche Diagnostics (21 %) et Roche Vitamines (15 % ).

– 65 médicaments répartis dans douze domaines thérapeutiques.

– 1 560 salariés dont 119 pharmaciens : 980 personnes au siège, 465 à l’unité de production de Fontenay-sous-Bois, 91 au centre de distribution de Rosny-sous-Bois et 24 à l’institut de pharmacologie clinique à Strasbourg.

– 10 médicaments lancés entre 1997 et 2001 : Viracept et Fortovase (sida), Rapsilyn et Kredex (cardiologie), Herceptin, Mabthéra et Xeloda (cancérologie), Xenical (obésité), Cellcept et Zenapax (transplantation).

– 5 antiviraux lancés en 2002/2003 dont Tamiflu, Pegasys et prochainement Fuzeon (antirétroviral) et Copegus (ribavirine).