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Cooper, le labo qui a su remuer les jeunes !

Publié le 6 octobre 2007
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La Cooper va fêter son centenaire en novembre. Après une période difficile consécutive à deux rachats, la vieille dame de Melun affiche des progressions à faire pâlir ses « jeunes » concurrents.

Je viens vous proposer une affaire susceptible de vous intéresser parce que vous êtes un jeune et que ma proposition ne peut intéresser que les jeunes, qui comprennent que l’avenir leur appartient s’ils se remuent… » C’est en ces termes qu’Albert Salmon, un officinal de Melun, invite en 1907 des confrères à s’unir pour créer la Coopération pharmaceutique française. Sa philosophie : exploiter, ensemble, les produits préparés à grande échelle par les membres de la société et se doter d’une politique d’achat commune. Rachetée une première fois par Rhône-Poulenc en 1994, l’institution centenaire appartient depuis 2000 à la holding Caravelle.

Si les préparations ont fait son succès, la Cooper se concentre maintenant sur les spécialités pharmaceutiques. Celles-ci représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires (153 millions en 2006) et leurs ventes progressent chaque année de 15 % depuis 5 ans. Objectif affiché : doubler le chiffre d’affaires d’ici quatre ans. La Cooper examine donc avec attention les rachats de licences possibles, voire de laboratoires. En revanche, pas question de se lancer dans les compléments alimentaires… tant qu’il n’y aura pas plus d’études cliniques sur ces produits.

La vente de matières premières pour les préparations (2 000 références au catalogue) ne pèse plus aujourd’hui que 18 % de l’activité totale, mais représente toujours 70 % de part de marchés en France.

Diffuser un document pratique sur les préparations

La Cooper ne souhaite pas se désengager pour autant, même si de l’aveu de Pierre-André Martel, son P-DG, « le marché des préparations restera, dans le meilleur des cas, stable. Pourtant, elles restent intéressantes pour les pharmaciens, tant sur le plan économique qu’en termes d’image. Si la pharmacie ne veut pas devenir un lieu de vente comme les autres, il faut qu’elle conserve son savoir-faire. Et les préparations en font partie. Nous allons aider celles et ceux qui ont envie et intérêt à le développer ». Comment ? D’abord, en diffusant prochainement un document pratique sur les bonnes pratiques de préparation officinale. Ensuite, la Cooper va proposer des audits pour savoir si les pharmacies sont aux normes et leur indiquer la marche à suivre si ce n’est pas le cas. Elle travaille également sur des grilles qui permettront rapidement aux pharmaciens de savoir si les préparations à effectuer sont rentables, en examinant tous les paramètres (coût des matières premières et de la main d’oeuvre, temps passé, complexité de la préparation…).

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Surtout, la Cooper est très attachée au rôle de conseil du pharmacien. « Contrairement à d’autres laboratoires, nous sommes contre l’accès libre, renchérit Pierre-André Martel. Si la profession lâche là-dessus, le pharmacien n’aura plus qu’un rôle de simple vendeur et il n’y aura plus d’arguments pour empêcher que certains produits aillent sur les rayons d’Auchan ou de Leclerc. En outre, le pharmacien peut être une source d’économies fabuleuse. Les patients ne devraient plus aller voir leur médecin pour des problèmes digestifs ou ORL bénins. Cela coûte plusieurs dizaines d’euros à la collectivité, contre 5 à 7 euros en passant directement par le pharmacien. » A la clé, selon lui, 2,5 milliards d’économies pour la Sécurité sociale dans la mesure où 20 % des pathologies prises en charge par les médecins sont bénignes. Aux officinaux de prendre leur rôle à coeur. « Ils doivent avoir confiance dans leur rôle et ne pas céder à la tentation de l’affairisme. Ils peuvent résister à la verticalisation annoncée et je le souhaite. Mais, en cas d’ouverture du capital, certains pharmaciens voudront être les premiers à vendre de peur de voir la valeur de leur fonds baisser. Ce sera alors les dominos… »

Les best-sellers de la Cooper

-Opticron est le leader sur le marché des allergies oculaires en ville.

-Pouxit, lancé en septembre 2006, a pris en quelques mois 25 % de part de marché des antipoux (un CA total de près de 10 millions d’euros pour 2 millions d’unités vendues annuellement).

-Etiaxil est leader du marché des antitranspirants.

-Mag 2, lancé en 1974, est le numéro deux sur le marché du magnésium en France, qui pèse 50 millions (prix fabricant), avec 13 millions de chiffre d’affaires.

-Le Dakin stabilisé est numéro deux à l’hôpital, derrière la Bétadine, et numéro trois en ville.