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- CHRISTOPHE DELENTA PRésident de sandoz. « L’évolution du marché ne peut plus reposer sur la seule implication des officinaux qui en ont été le maillon clé »
CHRISTOPHE DELENTA PRésident de sandoz. « L’évolution du marché ne peut plus reposer sur la seule implication des officinaux qui en ont été le maillon clé »
Le groupe Novartis a embrassé l’aventure du générique en France en rachetant dès 2000 les activités de GNR-Pharma à BASF. Il a regroupé sous la marque Sandoz l’ensemble de ses activités « générique » dans les pays où il est présent. Décryptage avec son président, Christophe Delenta.
Au cours de ces 20 années écoulées, que gardez-vous comme meilleur et pire souvenirs ?
La période 2004-2005 est sans conteste notre meilleur souvenir. A cette époque, Sandoz lançait de nouveaux génériques sur le marché à un rythme impressionnant, de l’ordre d’une centaine de molécules par an car il y avait un rattrapage important à faire pour construire l’offre « générique » par rapport à l’ensemble des molécules dont les brevets étaient échus. Le challenge – toujours d’actualité aujourd’hui – était de lancer nos produits au jour J de l’expiration du brevet du princeps. Je garde, en revanche, un moins bon souvenir du climat de défiance sur les génériques, en dépit de tout le travail de persuasion accompli sur la qualité et l’efficacité de ces médicaments. Je tiens à souligner la réelle force de conviction des pharmaciens d’officine qui, pendant cette période, ont été confrontés à toutes sortes de situations au moment de la délivrance d’un médicament générique.
Comment voyez-vous le marché du générique dans 20 ans ?
Le taux de substitution de 81 % dans le Répertoire des génériques a quasiment atteint son plafond de verre, l’évolution du marché ne peut plus reposer sur la seule implication des officinaux qui en ont été le maillon clé. D’autres leviers doivent être actionnés, tels que l’augmentation de la prescription dans le Répertoire, son élargissement et une gestion raisonnée et maîtrisée des baisses de prix par les pouvoirs publics, afin de faire progresser le taux de pénétration des médicaments génériques au niveau de nos voisins européens. J’espère qu’il ne faudra pas attendre 20 ans pour atteindre cet objectif car l’économie de certains acteurs du marché ne résistera pas si longtemps à une politique continue de baisses de prix.
Concernant les biosimilaires, Sandoz se montre beaucoup plus prudent que les autres membres du Gemme sur le droit de substitution du pharmacien. Pour quelles raisons ?
En tant que pionnier et leader mondial des biosimilaires, nous mettons à disposition des professionnels de santé et des patients le portefeuille de médicaments le plus large dans des aires thérapeutiques majeures telles que l’oncologie, l’immunologie et l’endocrinologie depuis 2006. Avec environ 6 % de pénétration en France, et malgré une croissance entre 2017 et 2018 équivalente en volume en ville (+ 81 %) et à l’hôpital (+ 77 %), le marché des biosimilaires est jeune et immature. Il nécessite d’asseoir la compréhension de l’ensemble des acteurs (médecins, pharmaciens et patients) pour en favoriser son développement à moyen et long termes, ce à quoi nous sommes favorables. Regardons ce qui se passe avec les génériques : en dépit du dynamisme de la substitution du pharmacien (81 % de substitution), l’ensemble des acteurs s’accorde à dire que la pénétration du générique ne progresse pas ou peu car la prescription dans le Répertoire stagne.
Mettons à profit l’expérience acquise des génériques pour assurer un développement pérenne des biosimilaires. L’interchangeabilité est au médecin ce que la substitution est au pharmacien. Si on ne favorise pas en premier lieu la croissance par la prescription dans la liste des médicaments biosimilaire de l’ANSM, il ne se passera rien. C’est pourquoi Sandoz encourage dans un premier temps la prescription et l’interchangeabilité afin d’installer le marché et la confiance de tous les acteurs, les médecins, les pharmaciens et, bien évidemment, les patients, puis, le temps venu, la substitution par le pharmacien. Cette démarche en 2 temps est partagée par la grande majorité des pays européens et, en dehors de l’UE, par des pays comme le Canada et l’Australie. ●
en chiffres
➜Chiffre d’affaires en France en 2018 : 455,2 M€
➜ Part de marché en France : 12,14 % (Source Gers, décembre 2018)
➜ 1er sur le marché des médicaments biosimilaires en PHEV (prescription initiale hospitalière exécutée en ville) et 3e sur le marché des génériques en volume
➜Environ 300 collaborateurs en France
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