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Ces grands conditionnements qui font si mal !

Publié le 26 avril 2008
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En 2007, la marge s’est élevée à 9,8 milliards d’euros, soit 27,9 % CA du hors taxes. Le médicament de prescription remboursé représente 58 % de cette marge, le non-remboursé prescrit 5 % et le non-remboursé non prescrit 7 % », a indiqué Philippe Besset, président de la commission Economie de la FSPF, lors de la conférence « Nouvelle rémunération de l’officine et perspectives d’avenir ». Tout comme lui, l’USPO craint terriblement l’effet délétère des mesures gouvernementales sur 2008. Lors de la conférence « Economie de l’officine, que nous réserve 2008 ? », son président délégué, Gilles Bonnefond, s’est montré pessimiste : « Nous partons déjà avec un handicap de 4,2 %. En janvier et février 2008, on a perdu 0,56 % en marge. Seuls les médicaments chers tirent la croissance aujourd’hui. Et, toujours sur les deux premiers mois de l’année, les ventes de veinotoniques ont chuté de 53 %. »

Les grands conditionnements font également beaucoup de mal à l’économie officinale. « 60 millions de marge en moins sont liés aux déremboursements sur les vignettes orange, auxquels il faut ajouter 10 millions avec le déremboursement des préparations magistrales, 15 millions avec la nouvelle marge grossiste et encore 100 millions avec les grands conditionnements, a confirmé Philippe Besset. De 5,9 millions d’unités de grands conditionnements en décembre 2007, nous sommes passés à 6,6 millions en janvier 2008. Et la perte de marge potentielle, si jamais l’intégralité des petits conditionnements passait en grands modèles, serait de 276 millions d’euros. »

« Une fausse bonne idée »

Pour Gilles Bonnefond, « il faut remettre à plat ce dossier car, au-delà de l’aspect économique, l’intérêt de l’officine est de voir les patients tous les mois. Surtout si l’on veut pour eux un projet d’accompagnement. Les grands conditionnements sont une fausse bonne idée, ils ne rapportent rien. Les patients ne veulent pas de ces boîtes énormes qui encombrent leur armoire à pharmacie. Sans compter que trop de médicaments à la maison, ce peut être dangereux ». Lors du débat « Où va la pharmacie à l’heure des grandes remises en cause ? », Claude Japhet, président de l’UNPF, a enfoncé le clou : « Ce n’est pas une fausse bonne idée, c’est une vraie mauvaise idée ! »

Autant de constats pessimistes qui conduisent la FSPF à demander une revalorisation de la première tranche de marge de 22,90 euros à 27 euros !

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De l’intérêt des médicaments chers

« Les médicaments chers, oui, d’accord, ça fait du chiffre, mais cela ne rapporte pas beaucoup » : cette remarque est fréquente du côté des officinaux, notamment à propos des médicaments sortis de la réserve hospitalière. Peu rémunérateurs, les Glivec, Aranesp ou Avonex ? Pas si sûr. Dans l’exemple donné lors de la conférence de la FSPF, il faut, grosso modo, vendre 200 boîtes de Doliprane 1000 pour avoir la même marge qu’un seul Glivec. C’est autant de travail sinon plus, non ?