Une entreprise à multiples facettes

Je suis arrivé il y a 18 ans dans l’entreprise. A l’époque, nous étions une cinquantaine au total », se souvient Jean-Jacques Dronne, pharmacien responsable et directeur général des laboratoires Gilbert. L’entreprise s’est depuis fortement développée pour compter aujourd’hui près de 250 collaborateurs. Grâce à une importante politique d’investissement, le groupe additionne les compétences : laboratoire pharmaceutique et laboratoire cosmétique (avec le département Cosmopharm), il s’est spécialisé aussi dans le façonnage et les soins de la plaie en milieu hospitalier. Activités auxquelles il faut ajouter la création, en 1986, d’une savonnerie pharmaceutique, Hygena International, et la société Sabiluc, spécialiste des accessoires de puériculture. Après le doublement de la structure de stockage et d’expédition en 2002 (6 000 m2), le chantier d’un nouveau bâtiment industriel a démarré sur le site du groupe à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen, en décembre dernier. Cette extension de 2 800 m2, qui devrait être opérationnelle en octobre prochain, sera principalement affectée au conditionnement des unidoses stériles. Avec à la clé des recrutements, dont un pharmacien. D’autres développements sont prévus mais ils restent encore confidentiels.

Culture pharmaceutique.

C’est Jean-Jacques Dronne qui se charge lui-même des recrutements de pharmaciens, qu’il s’agisse des postes de production, d’assurance qualité, de recherche et développement ou d’affaires réglementaires. Seuls le marketing et le commercial sont chapeautés par la direction commerciale. « J’ai restructuré chaque service du laboratoire à la tête desquels j’ai placé systématiquement un pharmacien, précise-t-il. Nous avons un pharmacien responsable, un responsable intérimaire également responsable du contrôle qualité ; un pharmacien assistant de production, un aux affaires réglementaires, un autre au sein du département de façonnage qui sert d’interface avec les laboratoires pour lesquels nous faisons de la sous-traitance, un pharmacien au niveau du marketing. » Une restructuration qui s’explique par la nécessité de disposer d’une culture pharmaceutique au sein de l’entreprise. « Au marketing, c’est également indispensable car il faut une connaissance du milieu pharmaceutique, des connaissances réglementaires de mise sur le marché à la fois vis-à-vis des autorités de tutelles mais aussi vis-à-vis des clients, officinaux et hospitaliers. »

Produits pharmaceutiques (Dolodent, Pharmadose, Feuille de Saule…), cosmétiques (eaux de toilette, produits pour le bain, savons…), produits hospitaliers…, la multiplicité des activité a séduite Caroline Veber, responsable du contrôle qualité, pharmacien responsable intérimaire au sein des laboratoires Gilbert et pharmacien responsable pour Hygena International. « J’occupais déjà ce type poste dans un petit laboratoire spécialisé dans les allergènes mais là, la dimension est différente. Je gère le contrôle qualité des produits pharmaceutiques et cosmétiques, des matières premières et produits finis de la savonnerie mais également des dispositifs médicaux du groupe. » Un exercice complexe ? « Il n’y a pas en fait d’importantes différences de réglementation entre ces différents produits ; c’est plutôt à la marge avec par exemple des procédures de prélèvements différentes. J’ai appris sur le terrain comme cela avait été le cas dans mon précédent poste. » Atypique, Caroline Veber a suivi à l’origine la filière officine. Une opportunité d’emploi lui a ouvert les portes d’un laboratoire en 1993 et permis d’acquérir une expérience industrielle.

Culture d’entreprise.

En général, les laboratoires Gilbert privilégient la mobilité interne. « Quand un recrutement est annoncé, à quelque niveau que ce soit, l’annonce est affichée en interne dans les différents services, précise Jean-Jacques Dronne. Chacun peut ensuite postuler. » Lui-même en a bénéficié. Recruté au contrôle qualité, il a parcouru la production, les affaires réglementaires, l’assurance qualité. « Il faut fournir ses preuves avant de changer mais l’évolution peut-être rapide. Tout est fonction de la personne et des opportunités. »

Dans le cas d’Yves Vandaele, le changement est venu d’une proposition de la direction. Devenu directeur et pharmacien responsable de la savonnerie Hygena International en novembre 2001, qui fabrique notamment les savons Laino, il s’occupait jusque-là, au département façonnage de Gilbert, du cahier des charges, de la faisabilité, du suivi des clients. Nommé en 1999, il n’a eu de cesse de bouger, engagé sur des missions comme le passage à l’an 2000 du système informatique ou encore participant à la mise en place d’un système de « proche infrarouge » permettant de faire une identification directement à réception des matières premières. C’est à la suite d’un départ que le poste lui a été proposé. A 33 ans, il chapeaute aujourd’hui une petite équipe de vingt personnes et s’assure du bon fonctionnement du site en matière de personnel, de coût, de qualité et du « reporting » vis-à-vis du groupe. Des compétences en gestion qu’il avait eu l’occasion d’approcher lors du certificat d’aptitude à l’administration des entreprises entrepris en 5e année de pharmacie.

Salaires

– 27 à 31 kEuro(s) pour un pharmaciendébutant en production, auquel s’ajoute, au bout de un an et demi, une participation d’intéressement et une prime d’assiduité sous forme de 13e mois versée deux fois dans l’année.

Les laboratoires Gilbert en chiffres

– Composé de douze sociétés, le groupe Batteur est un groupe familial indépendant qui a réalisé en 2002 un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. A côté d’une société financière, d’une société civile immobilière et de filiales de distribution à l’étranger, le pôle pharmaceutique constitue le volet le plus important de l’activité du groupe et réalise 52 millions d’euros de CA. Les laboratoires Gilbert, rachetés en 1958 par Jacques Batteur, en constituent le pôle moteur, accompagnés de Sabiluc (collection de lunettes solaires et de porte-loupes, accessoires de puériculture Luc et Léa, une gamme de confiserie Tonidose) et d’Hygena International, la savonnerie pharmaceutique, qui fabrique des produits pour le compte des autres marques du groupe.