Performance commerciale et de gestion : la rentabilité, ça se mesure

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Performance commerciale et de gestion : la rentabilité, ça se mesure

Publié le 2 février 2025
Par Guy Tamboise
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À marge identique, la rentabilité potentielle d’une pharmacie varie en fonction de son contexte et son environnement. C’est pourquoi, avant de s’installer, il est conseillé de réaliser une analyse de la cohérence entre effectifs humains et moyens matériels mis en œuvre.

La performance commerciale et de gestion (PCG) est l’indicateur le plus pertinent pour mesurer la rentabilité et son évolution. Elle est calculée en soustrayant de la marge les dépenses suivantes : les loyers et charges locatives (autres que les contrats de location et crédit-baux destinés à financer les agencements et le matériel) ; les différentes charges externes (petits équipements, assurances, frais de déplacement, électricité, entretiens, télécommunication, honoraires, services bancaires, maintenance informatique, etc.) ; les frais de personnel, c’est-à-dire les salaires bruts de l’équipe augmentés des charges sociales ; les impôts et taxes (contribution économique territoriale et autres taxes liées aux salaires). Il ne s’agit ni de l’impôt sur le revenu (IR) ni de celui sur les sociétés (IS).

La singularité prime

À ce stade de l’examen, les charges sociales du ou des titulaires n’ont pas été examinées. Mais la rémunération de ces derniers peut y être intégrée… ou pas. Cela dépend des cas ! « La PCG offre une comparaison pertinente entre officines, même si celles-ci peuvent avoir adopté des statuts fiscaux différents (IS ou IR), avoir comptabilisé ou non la rémunération du ou des titulaires en fonction des possibilités contributives de l’affaire et des opportunités fiscales (rémunérations ou dividendes), avoir fourni ou non des efforts complémentaires facultatifs aux régimes de retraite de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens en ayant souscrit, par exemple, à un plan d’épargne retraite, etc. », détaille Olivier Delétoille, expert-comptable associé du cabinet AdéquA. En 2023, la PCG se situait, en moyenne, aux alentours de 43 % de la marge. Cependant, ce ratio varie selon la stratégie d’offres choisie – si elle est orientée vers le soin et les relations patients, cela implique des équipes mieux formées et une proportion d’adjoints plus élevée –, l’implantation géographique – les pressions salariales diffèrent d’une région à une autre – et, naturellement, en fonction du nombre de titulaires. Le montant des loyers a également une incidence directe sur la rentabilité. Il faut par ailleurs tenir compte de l’évolution du coût du crédit et des avantages fiscaux dont l’acquéreur pourrait profiter : s’il bénéficie, par exemple, d’une déduction fiscale de l’amortissement des fonds commerciaux ou si la pharmacie est située sur une zone de revitalisation rurale. « Bien entendu, l’approche de la valeur proposée doit aussi correspondre aux réalités du marché de l’offre et de la demande, qui fixe les prix selon ses variations. Les ratios de gestion nécessitent toujours une analyse circonstancielle », conclut Laurent Fruleux, autre expert-comptable associé du cabinet AdéquA. 

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