
© les différents dosages de Levothyrox - DR
Levothyrox en grand conditionnement : un sale coup pour la rémunération du pharmacien
Nouveau coup de tonnerre sur Levothyrox. Plusieurs conditionnements en boîte de 90 comprimés (dosages à 75, 100, 125, 150, 175 et 200 µg) nouvellement inscrits sur la liste des médicaments remboursables (selon un arrêté paru au Journal officiel du 24 mai 2018) ont provoqué l’ire des syndicats d’officinaux. En effet, l’honoraire relatif aux grands conditionnements (équivalant à trois honoraires à la boîte moins une décote de 10 %) ne s’applique pas sur ces spécialités. Les pharmaciens doivent se contenter d’un honoraire à la boîte sur la délivrance de ces grands conditionnements. Selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cette mesure décidée sans concertation de la profession « entraînera une perte de plusieurs dizaines de millions d’euros pour le réseau, si l’on tient compte également de l’arrivée de l’honoraire de dispensation lié à la complexité du produit (2,04 € TTC en 2019 et de 3,57 € TTC en 2020) », indique son président, Philippe Gaertner, dans un communiqué. « Cette décision aggrave une fois de plus l’équilibre économique déjà fragile de l’avenant n° 11à la convention nationale pharmaceutique », ajoute-t-il.
Dans une lettre ouverte aux présidents de syndicats publiée dans Le Moniteur des pharmacies n° 3226 du 19 mai 2018, Jean-Patrice Folco, titulaire à Fontaine (Isère) lançait l’alerte en faisant remarquer que la profession avait déjà été spoliée avec les nouveaux conditionnements trimestriels de 3 millions d’euros au 1er trimestre 2018.
« La seule économie est faite sur le dos des pharmaciens, l’effort n’est plus partagé avec l’industrie pharmaceutique qui négocie avec le Comité économique des produits de santé l’équivalent en prix de trois boîtes de 30 », fulmine Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui n’est pas favorable au maintien des conditionnements trimestriels, quel que soit le statut du médicament. « Ils sont source de gaspillage en raison des adaptations de posologie, provoquent plus de complications que de facilités pour les patients. »
Les syndicats ont immédiatement dénoncé ce « hold-up » auprès des autorités de santé. Ils demandent à l’Etat de faire application de l’honoraire relatif aux grands conditionnements à tous les produits concernés, l’USPO réclamant en plus l’équité dans les efforts d’économie entre industriels et pharmaciens.
La FSPF appelle purement et simplement les pharmaciens à ne pas référencer ces nouvelles spécialités en boîte de 90. L’USPO est plus nuancée dans sa consigne de boycott, alertant que « les référencer, c’est perdre de l’argent et enrichir le laboratoire Merck Serono. »
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