Les déremboursements, ça se prépare
Selon les résultats d’un sondage* présentés à Pharmagora par IMS Health, seule la moitié des Français dit être informée des déremboursements à venir. Mais huit sur dix se sentent concernés par le déficit de la Sécurité sociale, estimant que cela ne doit plus durer. Certains se disent même prêts à prendre en charge une partie des soins : un tiers accepterait ainsi une augmentation de la cotisation de leur mutuelle permettant la prise en charge des médicaments déremboursés. « Les consommateurs nous posent beaucoup de questions concernant les déremboursements, complète Micheline Bernard, vice-présidente des Associations familiales laïques. Pourquoi dérembourser tel médicament plutôt qu’un autre ? Je crois que le gouvernement n’a pas assez pris en compte le rôle social du médicament et l’importance psychologique qu’il peut avoir pour ceux qui y trouvent du bien-être. »
Jean-Luc Audhoui, de l’ordre des pharmaciens, abonde dans ce sens. « Dérembourser certains produits, pourquoi pas. Mais le motif de l’inefficacité est scandaleux. On ne peut pas dire que ces médicaments seront moins efficaces que ceux qui sont prescrits par le médecin. C’est important, parce que le pharmacien va devenir prescripteur. » « Cela ne s’arrête pas à des jugements de dosage et d’appréciation scientifique, reprend Micheline Bernard. Dans l’esprit du public il y a une confusion entre efficacité et médicament. Dès lors qu’on le dit inefficace, ce n’est plus un médicament, ce qui peut s’avérer dangereux. Nous souhaitons que ces produits restent à l’officine. »
De son côté Patrick Block, président de l’AFIPA (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable), demande des garanties : « Depuis le berceau, les Français apprennent que tout est gratuit. Ils risquent de faire un transfert vers d’autres médicaments pour se faire rembourser. Les déremboursements devront donc se faire avec des mesures d’accompagnement comme, par exemple, des campagnes expliquant ce qu’est l’automédication ou ce qu’est une AMM. Au risque de dévaloriser ces médicaments au profit de compléments alimentaires, aux allégations santé douteuses mais au budget publicitaire gigantesque. »
Pour tous les intervenants présents, l’information du patient sera donc primordiale. A la question « Qui doit vous informer des conséquences du générique et des déremboursements ? », les Français répondent les médecins et les pharmaciens. Loin devant la CNAM et les laboratoires.
* Auprès de 1 001 personnes.
Entendu
» Les déremboursements devront donc se faire avec des mesures d’accompagnement. Au risque de dévaloriser ces médicaments au profit de compléments alimentaires aux allégations santé douteuses mais au budget publicitaire gigantesque. «
Patrick Block, président de l’AFIPA
DEMAPHARM : Appel aux pharmaciens
Des documents importants ont disparu sur le stand F16 des laboratoires Demapharm-Star (préservatifs) – Soleil noir (solaire).
Les laboratoires demandent aux personnes qui ont soit passé une commande, soit laissé leurs coordonnées afin d’être contactées, de bien vouloir téléphoner à Jean-Vincent Mallet ou Claude au : 04 70 45 43 43.
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