Les animations

Concurrence et déontologie En tant que commerçant, le pharmacien est confronté à la concurrence. Elle se joue sur le terrain du conseil, mais aussi des prix, de la publicité, des animations et des événements qui vont capter la clientèle. Mais le pharmacien est par ailleurs soumis aux dispositions plus restreintes du code de déontologie.

Pas de mélanges des genres Seules sont possibles les animations qui sont dans le prolongement de l’activité de l’officine. Les animations insolites et sans rapport avec l’exercice de la pharmacie ne sont pas admises par la doctrine ordinale. S’il est tout à fait possible d’organiser par exemple une animation maquillage, il est contestable de proposer un atelier de massages ou de soins esthétiques. Autre interdit édicté par l’article R. 4235-67 du Code de déontologie, « le pharmacien ne peut pas mettre à la disposition de personnes étrangères à l’officine, à quelque titre que ce soit, onéreux ou gratuit, tout ou partie de ses locaux professionnels pour l’exercice de toute autre profession ». Il est donc exclu que le pharmacien fasse par exemple intervenir un diététicien afin d’organiser une animation « minceur ».

Une publicité limitée La publicité d’une animation est possible, mais elle doit être limitée au point de vente, à l’intérieur de la pharmacie et en vitrine. Invitations, prospectus, affiches dans les commerces environnants, encarts dans la presse locale, etc., sont proscrits en vertu de l’article R. 4235-22 qui interdit de « solliciter la clientèle par des procédés et moyens contraires à la dignité de la profession », et de l’article R. 5125-26 qui limite les différentes formes de publicité autorisées pour une officine. Les pharmaciens peuvent faire paraître dans la presse écrite, gratuite ou payante, une publicité en faveur des activités spécialisées de l’officine (optique, audioprothèse, orthopédie et MAD) à condition que l’annonce ne dépasse pas 100 cm2 et qu’elle mentionne uniquement : le nom, l’adresse de la pharmacie, les numéros de téléphone et de fax ainsi que les horaires d’ouverture. Toute autre indication est interdite, comme par exemple « c’est la fête des bébés : la pharmacie Rive Gauche les chouchoute et invite les jeunes mamans à une animation ».

La fidélité ne doit pas payer Les animations sont un vecteur de fidélisation de la clientèle, mais attention à ne pas franchir la ligne rouge en octroyant des cartes de fidélité. Elles sont prohibées par l’article R. 5125-28 du Code de la santé publique. Le pharmacien n’est pas plus autorisé à offrir des cadeaux, sauf s’ils sont d’une faible valeur marchande.

Les repères de Moniteur Expert

Les fiches conseil

Les fiches conseil remises aux clients lors des animations ne doivent comporter aucune publicité sur les produits et les prix pratiqués à l’officine. Seuls les messages d’éducation sanitaire sont acceptés ainsi que le nom et l’adresse de la pharmacie. Le contenu de ces fiches engage la responsabilité du pharmacien si les règles générales du droit de la consommation afférentes à la publicité ne sont pas respectées, ou si les conseils s’avèrent dommageables pour le client.