Générique : Un atout maître pour l’officine
Depuis l’obligation faite aux médecins de prescrire en principe actif, les laboratoires courtisent les pharmaciens allemands.
Autrefois, c’étaient les médecins qui recevaient les machines à café ou étaient invités en voyage, aujourd’hui, c’est à notre tour », ironise un titulaire rhénan. De fait, depuis le 1er janvier et l’obligation de prescrire en principe actif, les médecins ne constituent plus la cible de choix des laboratoires. Les titulaires d’officine sont en revanche l’objet de toutes les offensives de charme, principalement de la part des fabricants de génériques. « Un produit offert pour un produit acheté » : ce n’est pas le dernier avatar des discounters alimentaires mais tout simplement les usages pratiqués sur le marché du médicament générique.
Répartition du marché du médicament (21,42 MdEuro(s)en 2001)400 MEuro(s) au noir. La révélation de ces transactions par la presse grand public n’a pas manqué de ternir l’image de la profession. D’après les caisses, ce sont plus de 400 MEuro(s) que les pharmaciens encaissent ainsi au noir chaque année. Avant la victoire du SPD aux élections, la ministre de la Santé assurait qu’elle interdirait ces avantages en nature. Pourtant, les pharmaciens assurent qu’ils ne peuvent succomber à ces offres, au risque d’étendre encore davantage un stock déjà pléthorique (voir page 25). « L’idéal serait de n’avoir que deux ou trois fournisseurs en génériques. Cela est malheureusement impossible car le décret réglementant la prescription du produit actif n’est pas respectée », regrette Peter Stahl, titulaire à Neustadt.
En coulisses, les pharmaciens reconnaissent cependant renvoyer la marchandise à leur grossiste et obtenir un avoir. Alors qu’il y a dix ans, un titulaire négociait en moyenne avec quatre ou cinq grossistes, il n’est aujourd’hui en contact qu’avec un seul intermédiaire et un livreur de proximité. Sur les médicaments remboursés, les pharmaciens perçoivent un rabais de 6 à 7 %, (soit presque 1 MdEuro(s)). Environ 10 % du stock – médicaments remboursés et surtout en automédication – est livré directement par le fabricant pharmaceutique dont le pharmacien obtient des rabais appréciables (soit un volume de 250 MEuro(s) en moyenne). Mais pour l’ABDA, « les rabais accordés par l’industrie aux pharmaciens n’ont rien d’illicite ». Elle ne manque pas de rappeler que, eu égard aux coûts de stockage, manipulation et comptabilité, ces rabais n’ont rien d’amoral. Bien au contraire, rappelle la fédération professionnelle, « ils sont annulés par le rabais de 6 % que les pharmaciens doivent octroyer aux caisses d’assurance maladie en sus des 0,2 à 0,3 % de frais de traitement perçus par ordonnance par le centre de règlement des caisses ».
- [VIDÉO] Médicaments : on vous livre cette idée…
- Comment la politique américaine pourrait aggraver le risque d’épidémies
- Regroupement : rêver d’un centre-bourg pour se réveiller en centre commercial
- Compression veineuse : un marché sous pression
- IA en santé : « Sans règles, pas de marché ; sans marché, pas de money »
- Covid-19 : à quand une nomenclature pour tester sur prescription pharmaceutique ?
- Vaccination contre le Covid-19 : le code de facturation n’est pas encore mis à jour
- Tests de dépistage du Covid-19 : les préparateurs ne peuvent plus les réaliser
- Rupture de stock de Iopidine : par quoi le remplacer ?
- Tramadol et codéine : les points clés de l’ordonnance numérique sécurisée


