Des pharmaciens aux petits soins
Vous aimez voir se concrétiser vos projets rapidement, vous êtes ouvert sur le monde et branché mode ? La cosmétologie est faite pour vous. Car les pharmaciens y sont les bienvenus.
Attention ! Si l’industrie cosmétique est fortement ancrée dans l’univers de la mode, elle suppose, comme pour le médicament, rigueur et esprit scientifique. Car derrière une perpétuelle innovation se cachent des laboratoires de pointe dont les centres de recherche et de développement sont dignes de ceux des laboratoires spécialisés dans les produits « éthiques ». Et si le réglementaire est moins pesant, le marketing joue un rôle de première importance.
Créativité et curiosité.
Travailler en éthique ou en cosmétologie, est-ce vraiment si différent ? Au dire même de ceux qui ont choisi l’univers de l’esthétique, si les pharmaciens peuvent prétendre à des postes relativement similaires, tout est affaire de goût et de sensibilité. « Le monde de la cosmétologie est beaucoup plus créatif, assure Lionel Lafont, chef de groupe chez Lierac. Il y a un lien direct avec l’environnement de la mode, la décoration, le design. »
L’appartenance à un univers dont le premier moteur est la nouveauté retentit en effet sur l’élaboration du produit. Lancer un produit en un minimum de temps, trouver avant ses concurrents les actifs qui feront mouche auprès des consommateurs, le défi est de taille. Et les contraintes de temps et d’innovation s’appliquent à tous les niveaux. « Je travaille sur les concepts des nouveaux produits, développés à partir d’une étude de marché, d’une étude de la concurrence, d’un nouveau principe actif proposé par le département recherche voire des achats, poursuit Lionel Lafont. J’ai également une part de recherche bibliographique importante pour connaître les avancées scientifiques. Toute la partie concernant le conditionnement, le dossier technique, l’argumentaire et la présentation aux équipes de vente, la communication (je travaille en direct avec les agences ou les directeurs artistiques qui créent les campagnes) fait également partie des tâches qui me sont dévolues. Il me semble que pour travailler dans le marketing des médicaments, il est surtout demandé aux candidats rigueur et organisation. En cosmétologie ces compétences sont nécessaires mais il faut aussi faire preuve de créativité et donc d’une réelle curiosité dans de nombreux domaines. » En fonction de la structure et de son importance, les missions pour un même poste pourront englober plus moins ou moins de responsabilités. « Actuellement chez Lierac, nous sommes deux chefs de groupe et en référons directement à la direction générale. »
Deux ans pour commercialiser un produit.
Au marketing, à la recherche, au juridique, à l’export ou au contrôle, les postes ne manquent pas et les pharmaciens ont la cote. Une opportunité sans doute à saisir d’autant que les passerelles sont possibles, surtout dans les grandes structures. « Même si ce n’est pas très courant, les passerelles existent indéniablement entre le médicament et la cosmétologie, et inversement, en particulier pour les postes de marketing », confirme Thierry Karmain Simprez, directeur à l’export chez Caudalie, après avoir été directeur d’une filiale suisse pour les laboratoires Pierre Fabre. A l’export aussi les contraintes réglementaires s’avèrent moins pesantes. « 25 % de notre chiffre d’affaires s’effectue à l’étranger. Si nous avons fait le choix d’être très attentif à la façon de nous ouvrir à d’autres pays (pas plus de deux par an), il est évident que l’enregistrement des produits pose beaucoup moins de problème que lorsqu’il s’agit de médicaments. Certains pays requièrent à peine trois mois pour l’enregistrement, » reconnaît-il.
Côté recherche, c’est encore la rapidité qui fait la différence avec l’éthique. « Notre mission générale est identique à celle d’un laboratoire de recherche pour le médicament, mais la cosmétologie est plus dynamique car elle n’est pas soumise aux mêmes contraintes réglementaires, explique Bernard Fabre, chercheur, responsable du laboratoire de recherche et développement en phytochimie chez Pierre Fabre. L’attrait de ce type de recherche tient à la rapidité des développements. Entre le moment où nous mettons en évidence un principe actif et la commercialisation du produit, il faut compter tout juste un à deux ans. »
« Tout est affaire d’opportunité ».
Côté salaires, ils sont a priori peu différents – peut-être toutefois légèrement inférieurs – à ce que l’on peut trouver en laboratoire éthique pour des postes et des compétences similaires. Enfin, une formation complémentaire est fortement recommandée. Le nec plus ultra, pratiquement obligatoire pour entrer dans certaines entreprises (comme L’Oréal par exemple), reste un DESS ou un mastère en marketing santé comme celui proposé par HEC à Jouy-en-Josas. Une thèse est aussi très bien vue, en particulier pour la recherche. Un DEA de toxicologie ou un DESS de cosmétologie comme celui de Paris-XI ou de Nantes qui préparent à la formulation sont aussi les bienvenus. Stages et expériences jouent un rôle fondamental mais, plus encore sans doute que dans l’éthique, le relationnel a aussi son importance. « Au-delà de la formation complémentaire, tout est affaire d’opportunité et d’affinité », conclut Thierry Karmain Simprez.
Une industrie prospère
Selon la Fédération des industries de la parfumerie, le CA France de la parfumerie a atteint 6,25 milliards d’euros hors taxes (sortie usines) en 2002, soit + 5,7 % par rapport à 2001. Côté officine, les ventes représentaient, en 2002, 425,3 millions d’euros contre 372,6 millions d’euros en 2001. Les produits de soin pour le visage arrivent en tête à l’officine avec 202 millions d’euros de chiffre d’affaires, suivis par les produits du corps non dérivés d’une ligne parfumante (96,5 millions d’euros), les produits solaires (ceux pour bébés étant exclus) avec 46,4 millions d’euros et les produits à démaquiller et nettoyant à l’eau pour le visage (31,9 millions d’euros).
Chartres, berceau de la « Cosmetic Valley »
Avec plus de 70 entreprises spécialisées en cosmétologie installées dans sa région, Chartres vient de créer la « Cosmetic Valley », un réseau qui regroupe l’ensemble de ces entreprise et permet ainsi de réunir leurs savoir-faire. « Nous pouvons ainsi proposer une solution globale à nos clients en mettant nos compétences en commun », explique Céline Nanquette, chargée des relations extérieures. La Cosmetic Valley regroupe des noms aussi prestigieux que Guerlain, Paco Rabanne, Lancaster, etc.
Cosmetic Valley : tél : 02 37 20 99 99 ou http://www. cosmetic-valley.com.
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