
© Outils pour lutter contre la contrefaçon de médicaments - Unclesam - Fotolia
Contrefaçon de médicaments : la lutte s’organise
La contrefaçon de médicaments est une activité florissante. « Elle rapporterait 20 fois plus que le trafic de stupéfiants, en exposant les délinquants à des sanctions ridicules », déclare Bernard Leroy, directeur de l’institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM), intervenu le 24 novembre dans le cadre d’un colloque organisé par l’Institut de recherche en propriété intellectuelle (IRPI).
Au niveau international, la vente de médicaments et de produits de santé contrefaits, aux mains du grand banditisme, provoquerait 700 000 victimes par an.
Les exemples égrainés par Bernard Leroy, directeur de l’IRACM, association spécialisée dans la lutte contre le trafic de médicaments, sont glaçants, comme en Amérique du Sud où un sirop contre les poussées dentaires a été contrefait à partir de liquide de batterie pour voiture.
En france, les médicaments contrefaits pénètrent assez peu le marché comparativement aux autres pays du monde, constate Bernard Leroy. Cette situation s’explique selon lui par « l’excellent système de santé français ». En effet, « un patient n’a que peu d’intérêt d’acheter, dans un autre circuit, un médicament qui lui sera remboursé dans le circuit traditionnel. »
Cependant, la vente en ligne de produits pharmaceutiques représente une faille dans le système, car « les trafiquants n’hésitent pas à pirater les sites officiels des pharmacies pour faire parvenir des produits contrefaits aux patients passant commande en ligne. » Les méthodes utilisées sont pointues. Les délinquants peuvent, notamment, mettre en place des sites écrans qui se substituent au site officiel de la pharmacie pour capter le patient. Cette technique permet aux trafiquants d’usurper l’identité du pharmacien et de tromper le patient. « Aucune pharmacie française n’est protégée de ces agissements », précise Bernard Leroy.
L’entrée en vigueur en 2016 de la Convention internationale « Médicrime » pourra permettre de lutter plus efficacement contre ce trafic. Même si, comme le confesse le directeur, « dans bien des procédures le coût du test d’un faux médicament est un frein. »
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