Conduire des expériences de libre accès du médicament de vente libre
Jean-Luc Saatdjian Macot, La Plagne (Savoie)
Les intérêts commerciaux peuvent nous dicter de tout mettre en libre-service, mais le pharmacien finirait par perdre toute crédibilité et ce serait une aberration sur le plan de la santé publique. Sans l’intervention de notre conseil, il faut s’attendre à une augmentation des erreurs d’automédication. Des tests, même contrôlés par le pharmacien, ont leurs limites car lorsque vous avez dix clients dans l’officine l’équipe ne peut pas se rendre disponible pour assister la vente devant le linéaire. Les laboratoires veulent voir leurs produits en libre-service mais ils nous seraient infidèles s’ils devaient partir en grande distribution.
Isabelle Taillard, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)
Certes, il y a un danger pour le monopole mais, aujourd’hui, les clients vont sur Internet pour se procurer des produits vendus en pharmacie, et le libre accès répond certainement à une attente. Dans ma pharmacie, j’ai mis en libre accès des produits d’hygiène bucco-dentaire qui ont perdu leur AMM. Les clients se servent eux-mêmes et les ventes ont augmenté. Le libre-service facilite la vente spontanée, laquelle doit ensuite être accompagnée d’un conseil. Il faut savoir parfois faire des concessions pour éviter de tout perdre.
François Rodas, Plogastel-Saint-Germain (Finistère)
Je suis absolument contre toute expérience de nature à faire courir un risque pour la santé. Tout récemment, une propriétaire d’animal s’est servie seule (parce que tous mes collaborateurs étaient affairés au comptoir) en antiparasitaire externe. Au moment de payer, on lui a demandé le poids de l’animal pour vérifier qu’elle avait pris le bon dosage, mais elle ne nous a pas précisé qu’il s’agissait d’un chat. L’APE était pour chien et le chat a fait des convulsions à la perméthrine qui auraient pu être fatales. J’ai dû faire intervenir mon assurance pour couvrir les frais vétérinaires de la cliente…
Corinne Poujol, Saint-Gaudens (Haute-Garonne)
Toute expérimentation me paraît prématurée pour le moment, la pharmacie saura s’adapter suffisamment tôt quand le moment sera venu. Le libre accès ne doit pas signifier la fin du contrôle officinal car la grande distribution n’attend que cela pour revendiquer la vente en libre-service de médicaments dans ses magasins. Certaines enseignes veulent l’expérimenter mais je trouve qu’il est dangereux à titre individuel de s’y essayer tant que cela n’apas été autorisé par l’Ordre.
en direct du Net
Enquête flash*
Expérimenter la vente de médicaments hors prescription en accès libre en pharmacie vous paraît :
Dangereux 66,56 %
Prématuré 15,48 %
Nécessaire pour se préparer en cas de sortie du monopole 17,34 %
Ne sait pas 0,62 %
*Sur une base de 323 votes (dont 89 sur le site et 234 via la « Lettre d’info de l’officine »).
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