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Amoxicilline : qui détient les stocks ?
Alors que le ministre de la Santé a de nouveau dénoncé les surstocks de certaines officines, les chiffres de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) montrent pourtant que lesdits stocks sont surtout chez les industriels. Jeu de piste.
Bien que l’ANSM ait déclenché le plan hivernal afin d’anticiper les ruptures de stocks d’antibiotiques notamment, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a expliqué le 31 octobre à l’agence de presse APMnews que certaines présentations d’amoxicilline connaissaient déjà des tensions dans les officines. A titre d’exemple, Pierre-Olivier Variot ne dispose actuellement « d’aucune amoxicilline pédiatrique en stock » dans la pharmacie dont il est titulaire en Côte-d’Or.
Pourtant, le 31 octobre, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, dénonçait sur RTL le fait que « certaines grosses pharmacies » détenaient des stocks en achetant en direct auprès des laboratoires au détriment de petites officines. Dans le même temps, un tableau de l’ANSM montre qu’au 27 octobre 2023, les industriels ont constitué des stocks d’un mois et plus des différentes présentations d’amoxicilline, que les grossistes-répartiteurs n’en ont que pour une durée inférieure ou égale à 3 jours et que les officines ont des stocks pour 7 jours ou plus, à l’exception de l’amoxicilline buvable 500mg/5mL pour laquelle les stocks sont de 3 à 7 jours.
Selon le président de l’USPO, le travail de l’ANSM a permis de constater qu’« il y a beaucoup de stocks chez les industriels, les grossistes-répartiteurs n’ont rien du tout et chez les pharmacies c’est très disparate ». Et d’ajouter : « On se rend compte que les officines qui ont du stock sont de très grosses pharmacies qui ont commandé plus… et pas forcément qu’en direct ».
Toujours interrogé par APMnews, Pierre-Olivier Variot a déclaré qu’une « communication » sera élaborée pour évoquer ce problème, « pas seulement à destination des pharmaciens, mais de tout le monde » car « ce n’est pas normal qu’il y ait des mois de stock chez les industriels et très peu dans les officines ».
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