Orobupré

Orobupré contient de la buprénorphine haut dosage (BHD) en 2 et 8 mg sous forme de lyophilisat oral. Ce médicament est indiqué dans le traitement substitutif de la pharmacodépendance aux opioïdes, dans le cadre d’une prise en charge médicale, sociale et psychologique, à partir de 15 ans. La buprénorphine est un agoniste partiel, c’est-à-dire agoniste des récepteurs opiacés mu et antagoniste (qui bloque) des récepteurs kappa, destinée à éviter « le manque » d’héroïne (voir Porphyre n° 546).

Quoi de neuf ?

C’est la première BHD en lyophilisat oral qui s’administre sur et non pas sous la langue (voie sublinguale). De plus, Orobupré fond en 15 secondes contre 5 à 10 minutes pour Subutex et génériques. Parce qu’il se dissout et est absorbé plus rapidement, Orobupré peut potentiellement avoir une meilleure biodisponibilité objectivée par une posologie maximale fixée à 18 mg versus 24 mg pour Subutex.

Posologie

• Chez le patient naïf (mise en place) : 1 lyophilisat à 2 mg par jour. Si besoin, ajouter 1 à 2 lyophilisats le premier jour. Puis augmenter par palier de 2 à 6 mg jusqu’à la dose d’entretien efficace sans dépasser 18 mg par jour. La première dose d’Orobupré doit être prise lors de l’apparition des signes de sevrage, mais pas moins de 6 heures après la dernière prise d’opioïdes (héroïne, opioïdes à durée d’action courte).

• En relais de la méthadone : d’abord diminuer la dose de méthadone à 30 mg/jour, puis prendre la première dose d’Orobupré lorsque des signes de sevrage apparaissent, mais pas moins de 24 heures après la dernière prise de méthadone. La buprénorphine peut précipiter les symptômes de sevrage chez les patients dépendants à la méthadone.

• Une fois la dose d’entretien trouvée, il est possible de l’administrer tous les 2 jours, voire 3 fois par semaine. Exemple : un patient stabilisé à 8 mg/jour peut prendre 16 mg tous les 2 jours.

Sortir le lyophilisat du blister avec des doigts secs et le déposer en entier sur la langue jusqu’à dissolution, qui intervient en 15 secondes. Ne pas déglutir (avaler sa salive) durant 2 minutes, ni manger ni boire durant les 5 minutes qui suivent au risque de constater un effet moindre.

ATTENTION

Orobupré n’est pas interchangeable avec les autres médicaments contenant de la BHD en raison d’une biodisponibilité différente. Les effets indésirables les plus fréquents sont constipation, nausées, somnolence aggravée par la prise d’autres psychotropes (alcool, anxiolytique, somnifère…), fatigue, vertige et étourdissement au lever liés à une hypotension orthostatique. L’association aux antalgiques de palier II est déconseillée (diminution de l’effet analgésique). Son association à une benzodiazépine peut provoquer une dépression respiratoire centrale, mais elle n’est pas contre-indiquée. Une diminution de la dose peut s’avérer nécessaire en cas d’association à un inhibiteur puissant du CYP3A4 (inhibiteur s de protéase, antifongiques azolés…). En revanche, l’association à un inducteur du CYP 3A4 (carbamazépine, phénytoïne, rifampicine…) peut diminuer la concentration de la BHD et il faudra ajuster la posologie. La BHD peut être utilisée lors de la grossesse si les bénéfices l’emportent sur les risques.

Présentation

Buprénorphine haut dosage, lyophilisat oral en plaquette unitaire en boîte de 7, liste I, remb. SS à 65 %.

• Orobupré 2 mg : boîte de 7, AMM : 34009 301 238 9 8 ; prix : 4,19 €.

• Orobupré 8 mg : boîte de 7, AMM : 34009 301 238 7 4 ; prix : 12,87 €.

Prescription par tout médecin en toutes lettres sur ordonnance sécurisée et limitée à 28 jours. Le nom de la pharmacie qui délivre doit être indiqué sur l’ordonnance. Délivrance fractionnée de 7 jours. Surveillance particulière pendant le traitement. La date effective de mise à disposition sera très probablement le 5 novembre 2018.

Ethypharm : 01 41 12 17 20