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Les ruraux font de l’équilibre
Sur le plan économique, 2000 ressort de l’enquête annuelle de l’Association de pharmacie rurale (APR), publiée lors de son assemblée générale du 16 novembre, comme une année de consolidation des résultats pour les officines rurales. Aussi interrogés sur leur activité en 2001, les ruraux affichent un dynamisme qu’il faut espérer durable.
La situation des pharmacies rurales a cessé de se dégrader en 2000. Les 231 bilans et comptes de résultat transmis par les adhérents de l’APR, et passés au crible avec le concours du cabinet Fiducial Expertise font en effet apparaître une rupture partielle de la tendance des années passées. « C’est une année de consolidation sur un certain nombre de postes », résume Philippe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise. La bouffée d’oxygène attendue avec la nouvelle marge, enfin, se fait sentir.
Le chiffre d’affaires moyen de la pharmacie rurale a été de 7,42 MF en 2000, (+ 7,21 % par rapport à 99). C’est là l’une des plus fortes hausses enregistrées depuis une dizaine d’années. Pour 2001, les pharmaciens ruraux interrogés estiment la progression de leur CA 2001 autour de 6,6 %. En revanche, le taux de marge global passe de 28,83 % en 1999 à 28,66 % en 2000, soit une baisse moyenne de 0,33 %. Dans cet échantillon, une trentaine d’officines rurales disposent encore d’une marge commerciale au-dessus des 30 %.
Philippe Becker ne cache pas sa surprise : «L’effet MDL à deux tranches laissait espérer une stabilisation du taux de marge. » L’explication la plus cohérente à ses yeux réside dans la baisse quantitative des remises au niveau du compte d’exploitation liée à la « peur du gendarme » (traduction en clair : aux contrôles sur le terrain de la DGCCRF).
Le taux de marge global des pharmacies rurales s’est stabilisé entre 1999 et 2000, passant de 28,83 % à 28,66 %.L’augmentation plus rapide du CA en 2000 a contribué à diminuer le poids des principaux postes du compte de résultat, dont les frais de personnel qui passent à 9,86 %.Concernant les principaux postes du compte de résultat, l’analyse par les ratios (en % du CA HT) montre que leur poids respectif diminue compte tenu de l’augmentation plus rapide du CA en 2000. Du fait de son inertie relative, le poste « autres achats et charges externes » ressort à 3,82 %, les impôts et taxes à 0,90 %, les frais de personnel à 9,86 % (fourchette moyenne entre 7 et 12 %), les cotisations des titulaires à 2,52 % et les frais financiers à 0,78 %.
L’excédant brut d’exploitation, véritable baromètre de la santé économique des officines, se maintient (12,19 %) tandis que le résultat net, indicateur de la rentabilité de l’entreprise, augmente légèrement, à 10,86 %. « Une année forte en activité se traduit toujours par une amélioration de la rentabilité, souligne Philippe Becker. Mais inversement, si la pharmacie est poussive, la baisse de rentabilité se paie cash. C’est pourquoi le système économique des officines demeure fragile car très dépendant de l’effet volume. »
En dehors du volet économique, l’APR s’intéresse à différents aspects de l’exercice professionnel en milieu rural cette fois-ci pour l’année en cours, en adressant à ses adhérents un questionnaire portant sur l’emploi, les investissements, la composition du personnel et le mode d’exercice.
Emploi
L’activité augmentant et le temps de travail des salariés diminuant, les ruraux ont été plus nombreux cette année à créer des emplois (32,50 % en 2001 contre 24 % dans l’enquête de l’an passé). « 55 % des emplois créés le sont à temps partiel », précise Jacques Moreaux, chargé du dossier économie à l’APR. Ces créations ont concerné surtout des postes d’assistant (augmentation de CA oblige), de préparateur et, à un moindre degré, de secrétaire. Corollaire : les licenciements se sont raréfiés (2 %).
Le gros des embauches semble passé. Seulement 13,30 % des pharmaciens ruraux interrogés ont l’intention de créer des emplois en 2002, les deux tiers à temps partiel. Cependant, en 2002, les licenciements ne seront pas à l’ordre du jour (1 % y songent). Enfin, les pharmacies rurales ont le sens de l’anticipation : 20 % d’entre elles sont déjà aux 35 heures en 2001.
Les questionnaires reçus ont permis de mieux connaître les différents postes occupés à l’officine. Ainsi apprend-on que la composition moyenne du personnel dans une pharmacie APR est de 1,1 assistant et de deux préparateurs, mais l’enquête ne fait pas de distinguo entre ceux employés à temps plein et ceux travaillant à temps partiel. Pour les autres catégories de personnel, 12 % des pharmacies rurales emploient au moins un apprenti CAP, 41 % au moins un apprenti BP, 41 % au moins un vendeur et 27 % une secrétaire (le plus souvent à temps partiel).
SESAM-VITALE est une réalité pour 53 % des pharmaciens ruraux. 33 % se disent prêts à démarrer, 13 % s’y préparent et 1 % y est réfractaireInvestissements
Pour ce qui est des investissements, et plus particulièrement des travaux importants, la tendance est stable. 13,30 % déclarent en avoir réalisé en 2001 et une proportion identique pense en faire en 2002. Avec SESAM-Vitale et l’euro, on assiste cette année à un boom des équipements informatiques. Un pharmacien APR sur deux a effectué des achats informatiques pour un montant moyen de 30 000 F. Mais les investissements consentis varient de 5 000 F à 200 000 F. Passé ce cap obligé, il y a fort à parier qu’un creux de vague va succéder à cette période d’investissements massifs. Ce que laissent entrevoir les réponses des ruraux : seuls 19 % envisagent d’effectuer des achats informatiques en 2002.
SESAM-Vitale
Indépendamment de cela, utilisent-ils SESAM-Vitale ? D’après l’enquête, SESAM-Vitale est une réalité pour 53 % d’entre eux, 33 % se disent prêts à démarrer, 13 % s’y préparent mais cette échéance leur apparaît encore lointaine, et 1 % y est complètement réfractaire.
L’exercice de la pharmacie rurale est souvent une affaire de ménage. Le conjoint du titulaire travaille aussi dans l’officine dans 39 % des cas. Cette proportion se subdivise en 20 % de conjoints titulaires d’un diplôme de pharmacien, 3 % d’un diplôme de préparateur et 16 % sans diplôme. C’est aussi, trois fois sur dix, une affaire exploitée en société. Sur le nombre des associations rurales, 54 % le sont en SNC, 30 % en EURL et 16 % en SARL. Ce phénomène devrait s’accentuer : 14 % pensent créer une société dans l’avenir.
Génériques
Le générique reste un des sujets favoris de l’enquête. 79 % des pharmaciens ruraux affirment avoir nettement augmenté la substitution dans leur officine. Les pratiques ont bien évolué : 67 % achètent maintenant leurs génériques en direct (contre 92 % au début de la substitution). 59 % passent aussi leurs achats chez le répartiteur et 25 % s’approvisionnent par l’intermédiaire d’un groupement. L’Internet, lui, est entré dans le quotidien de 30 % des pharmaciens.
Formation
La formation continue fait toujours recette auprès des ruraux. 38 % disent en avoir suivi personnellement et 43 % avoir envoyé un ou plusieurs de leurs employés en stage. Au niveau des thèmes, l’informatique se taille la part du lion au détriment des formations « éthiques » qui, pour la première fois, ont tendance à s’effondrer.
Le MAD, spécialisation qui tient à coeur l’APR, se porte bien en campagne. La moitié des pharmaciens constate une évolution du CA correspondant en y consacrant en moyenne trois heures par semaine. 28 % sont propriétaires de gros matériels, 25 % nourrissent des projets d’extension, 20 % fournissent des établissements médicosociaux et 43 % des maisons de retraite.
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