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LE RÉSULTAT EST SAUF
En 2011, les officines ont pu maintenir leurs résultats malgré une activité atone. Le résultat net (hors sociétés à l’IS) s’améliore légèrement de + 2,5 %, et ressort en moyenne à 116,6 k€, soit un ratio sur CA de 7,4 %.
Le pouvoir d’achat s’est maintenu en dépit de la diminution des revenus issus de l’assurance maladie », commente Philippe Besset, président de la commission Economie de la FSPF. Le surplus de profit généré par l’activité « médicaments génériques » a manifestement bloqué une dégradation lente mais inexorable de la rentabilité et évité une baisse des revenus.
Comme en 2010, le titulaire parvient, grâce aux prestations de services, à préserver ses revenus personnels qui progressent légèrement de 90 k€ à 93 k€. Une évolution qui ne doit pas faire oublier qu’entre 2001 et 2011 son pouvoir d’achat a tout de même baissé de plus de 12 %, soit 13 k€ ! L’explication est simple : les salaires et les charges ont augmenté plus vite que le CA et la marge de l’officine. De 2001 à 2002, le résultat par pharmacien est resté stable, avant de décrocher jusqu’en 2009. Depuis deux ans, ce résultat a amorcé un léger redressement.
L’analyse de la Fédération sur la répartition des pharmaciens par tranche de résultat courant avant impôts (RCAI) montre des chiffres affligeants. Si la valeur médiane est de l’ordre de 85 k€, près de 21 % des titulaires ont un revenu inférieur à 30 k€ tandis que 34 % gagnent moins que le salaire net d’un pharmacien gérant (moins de 50 k€ à l’année). Les plus riches, avec un RCAI supérieur à 200 k€, représentent seulement un peu plus de 8 % des pharmaciens.
En dessous d’un CA de 1,2 M€ (soit 32 % des officines), aucune pharmacie ne présente un RCAI en augmentation. Il chute de 3 %, alors qu’en haut de l’échelle les pharmacies de CA de plus de 2 M€ (24 %) enregistrent une progression de leur RCAI de 3 % à 200 k€. Pour 29 % des officines, la baisse du RCAI est supérieure à 10 %. Par comparaison, toutes officines confondues, quelle que soit l’importance du CA, une officine sur quatre a connu en 2001 une hausse de son RCAI supérieure à 20 %.
INVESTIR DANS UNE OFFICINE N’EST PLUS AUSSI RENTABLE
A l’évidence, les écarts continuent à se creuser entre les officines, principalement en fonction de la taille, déstabilisant toujours un peu plus le réseau. Le taux de retour sur investissement d’une officine est aujourd’hui de 3,97 %, alors qu’il était de 7,99 % en 2001. « En comparaison, le rendement d’un bon du Trésor de la République française était de 4 % en 2001 et de 3,29 % dix ans plus tard, constate Philippe Besset. En conséquence, investir dans une pharmacie libérale n’est désormais ni plus très rentable ni très rémunérateur. »
Cela pose un problème de fond. Un professionnel avec de grosses responsabilités doit avoir une rémunération immédiate motivante. Ce n’est ni le cas pour les jeunes installés, ni pour une grande partie de leurs aînés. Il faut donc que leur rémunération différée soit acceptable, c’est-à-dire qu’ils puissent revendre leur fonds ou des parts sociales à bon prix. Or, dans les zones à faible densité médicale, la valeur des fonds de pharmacie baisse.
Lexique
• Résultat courant avant impôts (RCAI)
Le RCAI est la somme du résultat d’exploitation et du résultat financier. Le résultat d’exploitation est égal aux produits d’exploitation moins les charges. Les premiers comprennent essentiellement les ventes de marchandises et de services et les subventions d’exploitation. Les secondes sont essentiellement constituées par les achats de marchandises, de matières premières et de prestations, les salaires, traitements et charges sociales. (Source INSEE)
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