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Le non réglementé alimente la croissance

Publié le 1 juin 2018
Par Francois Pouzaud
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Les moyennes professionnelles des cabinets d’expertise comptable se suivent et se ressemblent. En 2017, les pharmacies se portent bien. Toutes ? Une moitié seulement, comme le montre l’étude du cabinet KPMG portant sur un échantillon représentatif de 532 officines.

Pharmacien Manager. Quels sont les principaux résultats de votre étude statistique 2017 ?

Joël Vellozzi. Les résultats apparaissent meilleurs qu’en 2016, tous les ratios d’évolution des performances étant positifs. L’activité globale de l’officine moyenne de notre échantillon (CA de 1,627 M€) progresse de 1,2 %. La pharmacie n’avait plus connu pareille évolution depuis 2010. Les activités non réglementées (Selfcare : + 2,6 % et para : + 4,2 %) tirent le chiffre d’affaires et la marge vers le haut (rémunération officinale : + 1,7 % après trois années de quasi-stabilité). Dans un contexte où le médicament remboursable évolue très peu (+ 0,4 % en 2017), elles apparaissent plus que jamais comme indispensables dans le portefeuille d’activité d’une pharmacie pour assurer une progression. De plus, les rentabilités sont améliorées par une très faible évolution des frais de personnel.

P.M. Ces moyennes ne sont pas totalement en accord avec le ressenti de la profession…

J.V. Il faut être prudent dans l’extrapolation nationale. De par l’échantillon analysé, l’étude n’a pas vocation à refléter la totalité des situations économiques du secteur. Les dispersions sont importantes, ainsi la médiane en termes d’évolution du chiffre d’affaires est à + 0,4 % et la part d’officines avec une évolution négative s’élève à plus de 45 %. On retrouve également une évolution négative de la marge et de la rentabilité dans les mêmes proportions. De plus, certaines progressions (+ 0,8 % pour la marge sur le remboursable et + 2,9 % sur la rentabilité en moyenne) font suite à une année précédente en recul et sont donc à relativiser en les plaçant dans une vision pluriannuelle.

P.M. Quid de l’évolution de la rémunération officinale ?

J.V. Une grande incertitude demeure toujours sur les effets des réformes successives depuis 2015. Assureront-elles enfin une évolution pérenne pour les officines ? Permettront-elles aux officinaux d’évoluer dans un contexte plus serein ? Attendons l’an prochain pour une première lecture des effets du dernier avenant conventionnel.

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